Une foule gigantesque hier dans les rues de Lomé pour exiger le retour des députés à l’Assemblée nationale

 

C’est une foule des grands jours qui a répondu à l’appel à manifester de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) et de ses partis alliés regroupés au sein Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac) et du Parti des travailleurs de Claude Améganvi. Partis comme à l’accoutumée de Kondjindji dans le quartier Bè, les manifestants, encadrés par un timide dispositif sécuritaire, ont sillonné les principales artères de la ville de Lomé au rythme des chants et danses du terroir pour atteindre le point de chute annoncé, c’est-à-dire l’esplanade du Palais des congrès de Lomé, siège du Parlement.

Le député Ouro-Akpo Tchagnaou a pris la parole devant cette foule de près de vingt (20) mille personnes pour lire le message du président de l’Anc et président du Frac. « En dehors de la décision pertinente de l’Uip, l’arrêt de la Cour de justice de la Cédeao met en échec les manœuvres sordides du Rpt visant à réunir frauduleusement à l’Assemblée nationale, la majorité requise pour modifier à sa guise la Constitution de la République togolaise, dit-il. Le Frac dénonce et condamne fermement les coups de force répétés et les dérives scélérates du Rpt qui, à travers des actes anti-républicains, anti-démocratiques, anti-constitutionnels et donc, contraires aux aspirations et aux intérêts des populations togolaises, visent à consolider la dictature et à aggraver la crise sociopolitique qui mine notre pays depuis des décennies. Les populations togolaises et le Frac disent non au gangstérisme parlementaire pratiqué par le Rpt. Les populations togolaises et le Frac disent non aux nombreuses forfaitures commises par les institutions de la République », a martelé le député Ouro-Akpo Tchagnaou (lire la déclaration ayant sanctionné la marche).

Me Abi Tchessa du Pacte socialiste pour le renouveau (Psr), s’est, quant à lui, voulu très ferme à l’égard du régime Rpt et de ses soutiens intellectuels et juridiques. Une forfaiture ne vaut pas trois (03) millions, elle n’a même pas de prix, leur a-t-il adressé avant de demander à tous ceux qui courent sur les plateaux des télévisions et les studios des radios pour soutenir la forfaiture d’Aboudou Assouma et d’Abass Bonfoh, d’arrêter leur comédie. «  Il faut que ceux qui débattent de cette affaire arrêtent leur pagaille. Le Rpt a fait la pagaille pendant longtemps et aujourd’hui, notre pays est en déficit ; déficit démocratique, déficit social, déficit intellectuel. A la plage, on parlait de la «Plage du changement. Ici devant l’Assemblée nationale, nous sommes à la Place Tahrir », a-t-il dit avant de laisser la place à l’homme dont l’intervention était très attendue en ce jour historique.

« Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise est née », a déclamé comme une poésie Jean-Pierre Fabre devant l’assistance suspendue à ses lèvres. « Je remercie toute cette nombreuse foule qui s’est attroupée ici aujourd’hui. Nous voulons dire à tout le peuple togolais que le combat qui est le nôtre, sera couronné de succès. Nos parents ont lutté pour arracher l’indépendance, c’est à notre tour de mener une autre lutte pour mettre fin à la dictature au Togo. Ce jour est un grand jour pour tous les Togolais qui viennent encore d’avoir une victoire. Pendant longtemps ils nous ont refusé le droit d’organiser des manifestations en semaine mais aujourd’hui nous y sommes arrivés. Notre objectif est de mettre fin à l’arbitraire et à la loi du plus fort au Togo.

Lorsque nous arrivions, nous avons vu des soldats garder l’entrée principale du Palais des Congrès, sont-ils encore là ? Bientôt, ils ne seront plus là-bas. Ce que nous faisons ce matin, nous devons impérativement le poursuivre. Je vous convie à sortir encore plus nombreux les semaines à venir parce que bientôt, des parlementaires vont arriver de par le monde pour tenir une rencontre dans notre capitale. Les délégations vont commencer par arriver à Lomé à partir du samedi 19 novembre. Le samedi 19 novembre, nous devons être encore plus nombreux qu’aujourd’hui pour faire comprendre à nos hôtes la manière dont les députés sont traités au Togo. Les conférenciers doivent comprendre que le pays qu’ils ont choisi pour leur conférence est un pays dans lequel on aime violer les droits fondamentaux des citoyens, que c’est un pays dirigé par des voyous », a martelé le leader du Frac qui convie les autorités togolaises à prendre conscience du fait que l’ère des coups de force est finie. « Il faut que le pouvoir sache que c’est fini l’ère des coups de force au Togo. Les coups de forces en cours de réalisation contre les députés doivent échouer et ils ont déjà échoué grâce à la décision de la Cour de justice de la CEDEAO. Par notre contribution à tous, nous devons empêcher la réalisation du coup de force en cours au Togo parce que nous avons toujours laissé faire, mais maintenant ça suffit ! C’est la raison pour laquelle je vous invite à redoubler de vigilance et à être mobilisés en permanence jusqu’à ce que le pouvoir en place cède parce qu’il doit céder. Il ne peut pas s’amuser à vouloir interpréter une décision de justice à son gré. Nous devons comprendre qu’avant que ne cessent l’arbitraire et la brutalité du Rpt et des soldats au Togo, cela dépendra en grande partie de nous », avertit Jean-Pierre Fabre.

 

Olivier A.

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