Une comédie loufoque de Yark pour couvrir les criminels au service de la dynastie Gnassingbé

Supposée enquête autour des barbaries et massacres des miliciens du pouvoir à Adéwui

Une comédie loufoque de Yark pour couvrir les criminels au service de la dynastie Gnassingbé

Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel Yark Damehame a organisé mercredi 24 octobre à son cabinet une rencontre avec la presse au cours de laquelle, il a annoncé avoir bouclé les enquêtes sur les barbaries des miliciens à la solde du pouvoir le 15 septembre dernier à Adéwui et les heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Bè le 05 octobre dernier à l’occasion de la commémoration du 22ème anniversaire du déclenchement du processus démocratique au Togo. « Nous avons clôturé les investigations, le procès-verbal des procédures sera adressé au Parquet. Il appartient au juge de décider de ce qu’il faut en faire. », a déclaré M. Yark Damehame. A propos des sauvageries d’Adéwui, le ministre Yark n’admet pas qu’elles soient imputées aux miliciens du pouvoir car selon lui, une milice est « un groupe organisé, structuré, caserné et commandé. Mais ici, ce sont des jeunes du quartier sans commandement qui ont refusé que la marche débute par leur quartier », a débité l’ancien Directeur Général de la Gendarmerie Nationale.

Il faut rappeler que le samedi 15 septembre 2012, le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) qui a prévu démarrer une marche de protestation à partir d’Adéwui s’est heurté à des individus pour la plupart reconnus comme miliciens du pouvoir, armés de gourdins, de machettes, de couteaux, de hâches. Ils ont attaqué les manifestants dont plusieurs sont grièvement blessés. Tout ceci se passe en présence des forces de l’ordre qui semblaient encourager les crimes des miliciens.

La comédie loufoque de Yark discrédite le pouvoir

La sortie de Yark Damehame fait sourire ceux qui ont le cœur et le sens de l’humour mais ressemble à une comédie loufoque et une provocation pour des observateurs avisés et soucieux du devenir  du Togo. Tout d’abord lorsque Yark refuse qu’on appelle les criminels du 15 septembre des miliciens du pouvoir, cela veut tout dire. Pourtant, ces individus le jour du forfait à Adéwui se sont réclamés comme tel. Bien plus, ces individus qui ont opéré à visage découvert sont connus de bon nombre de Togolais et font partie de ceux qui ont tué en 2005 pour imposer Faure Gnassingbé aux Togolais à la mort de Eyadèma. Qui a dit à Yark que ces individus ne sont pas « organisés, structurés, casernés et commandés » ? En plus, comment Yark a-t-il su que ce sont des jeunes du quartier Adéwui ?

Ceci est une insulte des jeunes d’Adéwui qui sont loin de cette boucherie génocidaire entretenue par un pouvoir aux abois.

D’autre part, lorsque Yark dit avoir bouclé ses enquêtes et remis le procès-verbal au Parquet pour décider de ce qu’il faut en faire, c’est irresponsable. Si ces individus qui ont commis les voies de fait sont au courant de cette procédure, ils ont tout le temps pour s’en fuir. Doit-on rappeler à Yark qu’il fallait que la gendarmerie interpelle ses individus? Il s’agit d’une plaisanterie de mauvais goût.

Le comble, lorsque Yark se permet de mélanger les actes génocidaires des miliciens avec les heurts du 05 octobre entre les manifestants du Collectif Sauvons le Togo et les forces de l’ordre, c’est une pure diversion. Lorsque le droit de manifester des citoyens est violé, ils sont dans leur bon droit de le revendiquer. C’est d’ailleurs courant à Lomé, à travers le pays et dans le monde entier.

Yark dans ses manœuvres de diversion, dit avoir bouclé aussi des enquêtes sur ces heurts qui n’ont rien à avoir avec les actes sauvages et inhumains du 15 septembre. Le 05 octobre dernier à Bè, les forces de répression ont même violenté des journalistes en plus des manifestants pacifiques. La légèreté qui caractérise la dernière sortie de Yark montre combien la dynastie Gnassingbé n’a aucun égard pour la vie humaine.

            Au demeurant, Yark se couvre de ridicules et a manqué une grande occasion de se cacher.

Kokou AGBEMEBIO

Le Correcteur N° 387