Un pays qui fait tirer sur ses propres enfants est un pays malade

Les populations des préfectures de Tône et Oti accueillent CAP 2015.

Après Sokodé, la délégation de Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015) est arrivée dans la Région des Savanes, ce Samedi 17 septembre 2016, pour deux grands meetings : à Dapaong de 10h à 13h et à Mango de 15h à 18h.

Dans le même schéma qu’à Sokodé, les interventions ont abordé les problèmes liés aux fraudes électorales, au refus de la mise en œuvre des réformes politiques, à la situation socio-économique dans notre pays, à l’écoute des populations des préfectures de Tône et de l’Oti ainsi qu’à l’appel à la mobilisation.

A Dapaong comme à Mango, Francis Pédro AMUZUN, Vice-président de la CENI, est revenu très longuement sur le hold-up électoral d’Avril 2015 en apportant en appui de son affirmation, les résultats proclamés par Taffa TABIOU. Prenant en exemple les résultats de Tône et de l’Oti, il a invité l’assistance à vérifier avec lui les calculs. Ils ont ainsi relevé dans chacun des procès-verbaux plus de quatre incohérences criardes qui confirment la volonté farouche de fraude du régime RPT/UNIR pour le maintien de Faure GNASSINGBE au pouvoir contre la volonté du peuple togolais.

Le Professeur WOLLOU, pour sa part, a tenu à préciser, en ces termes, que l’avènement d’un Etat de droit passe forcément par l’indépendance des institutions de la République, par des scrutins à deux tours et par la limitation du mandat présidentiel : « Si les institutions de la Républiques étaient indépendantes au Togo, on ne nous livrerait pas l’image honteuse du président de la Cour Constitutionnelle en train de danser, lors de la prestation de serment de Faure GNASSINGBE déclaré élu suite à un holdup électoral. Image diffusée en direct par la télévision nationale. C’est pour cette raison que nous devons lutter pour que les institutions soient à la hauteur des attentes du peuple togolais. Il est donc temps pour que les Togolais se lèvent comme un seul homme pour dire : ça suffit ! ».

Le responsable de la communication de CAP 2015, Eric DUPUY , qui a vécu à Dapaong dans les années soixante a tenu à saluer ses sœurs et frères avant de déclarer, comme à Mango, que « Un pays qui fait tirer sur ses propres enfants est un pays malade. Un pays dont les dirigeants ne respectent pas leurs signatures est un pays malade.». Il a ensuite déploré la pauvreté qui règne dans la région de la Savane où les populations qui vivent sous le seuil de pauvreté atteignent un niveau inacceptable. Voyant le nombre élevé d’élèves dans l’assistance, Eric DUPUY s’est indigné du report de la rentrée scolaire malgré les résultats catastrophiques du BEPC et du BAC 2016, avec un taux de réussite inférieur à cinquante pour cent. Pour terminer, il a vivement condamné la corruption qui gangrène l’appareil de l’Etat, rappelant les diverses affaires dont Wacem etc..

De sont côté, la présidente de CAP 2015, après avoir expliqué les raisons de cette tournée, a donné la parole aux populations de Dapaong et de Mango en vue de recueillir leur points de vue sur la suite à donner à la lutte. Tout comme à Sokodé, les avis sont quasiment les mêmes. Les populations de la région de la Savane ont clairement exprimé leur indignation face à la manière dont notre pays est régenté, depuis plus de cinquante ans, par le régime RPT/UNIR et la famille Gnassingbé. Un régime autocrate de père en fils. Certains ont souhaité une union d’action des partis de l’opposition, afin de rassembler un plus grand nombre de Togolais pour faire face à ce régime rejeté par le peuple tout entier.

Le président national de l’ANC, Chef de File de l’Opposition, a rappelé et a salué le rôle des populations de la Région des Savanes, notamment celui des chefs traditionnels, dans la lutte pour l’indépendance de notre pays. Il a invité les populations de Tône et de l’Oti à prendre exemple sur leurs aïeuls et leurs aînés en rejoignant la lutte aux côtés de CAP 2015 pour la libération de notre pays. « Vos aînés ne se sont battus pour libérer notre pays du joug des colons blancs pour le remettre en les mains de colons noirs, de colons togolais …», a lancé Jean-Pierre FABRE avant d’inviter les populations à dire non, à refuser l’inacceptable.

C’est dans une ambiance de kermesse que s’est terminée la journée du samedi 17 Septembre 2016, à Mango.