Togo: le piège à opposants
Mercredi, 13 Mars 2013 18:39 BARK BIIGA
Décidément, il ne fait pas bon d’être opposant au pays de Faure Gnassingbé. Le régime du président togolais semble tenir ses adversaires politiques tellement en une aversion qu’il ne rate aucune occasion pour les envoyer en prison. Et ce mardi, Jean-Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et Abass Kaboua, un membre du mouvement «Sauvons le Togo» sont derrière les grilles de la Maison d’arrêt de Lomé pour une sulfureuse affaire d’incendie des marchés centraux de Lomé et de Kara.
Ainsi, après l’opposant Agbéyomé Kodjo, c’est autour de ces deux autres leaders politiques de faire les frais de cette sale histoire. Mais au-delà de la haine cordiale que le pouvoir togolais nourrit à l’endroit de ses opposants, cette affaire cache mal un malaise de longue date dans la faune politique togolaise.
Après Gnassingbé père qui a régné sans partage, pendant 36 ans sur le Togo, le fils ne semble pas prêt à desserrer l’étau. Une ambiance qui ne fait que compromettre le nécessaire dialogue politique pour remettre ce pays de l’Afrique de l’Ouest sur les rails de la démocratie et d’un Etat de droit civilisé. Apparemment, le chemin qui mène à des rapports plus apaisés entre pouvoir et opposition est encore loin sur les bords de la lagune Bè.
Dans ce jeu à l’issue difficile à prévoir, c’est tout un peuple qui à force d’attendre le train du développement et de l’épanouissement désespère profondément de sa classe politique et de la politique elle-même. Jusqu’où le Togo va-t-il s’enfoncer ainsi dans le désespoir? Equation à plusieurs inconnues.