Togo : Intenses transferts de cadavres de la morgue de Lomé |
Par Aghu | 09/04/2013 | 17:44:49 | TOGO :: SOCIéTé |
– Togo – Lomé le 9 avril 2013 © koaci.com –Particulièrement remontés par l’attitude des autorités gouvernementales, les responsables de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) ont lancé un mouvement de grève de trois (03) jours qui s’annonce assez sec. Un mouvement qui provoque une panique au sein des personnes malades et les familles défuntes.
Malgré la fine pluie qui s‘abat sur la ville de Lomé ce mardi 09 mars 2013, nombreuse est la foule devant la morgue du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio, cet après midi aux environs de 14 heures. Parmi les usagers venus demander le transfert du corps de leur défunt figure l’ancien ministre des l’éducation nationale, Yves Mado Nagou. « Nous sommes venus pour faire le transfert du corps d’un parent de la morgue publique de Lomé, à celle privée d’Aného. Vendredi le 12 avril, nous irons le chercher direction Dapong, pour les obsèques », a expliqué à KOACI.COM un accompagnateur de l’ancien ministre. Tout comme la famille Nagou, d’autres sont venus pour la même opération. « Nous sommes en train de faire les formalités pour le transfert de deux corps vers notre morgue », a indiqué M. Numato agent de l’équipe de l’administration de la morgue privée d’Aného (environ 50 km de la capitale). Selon les informations recueillies sur place par koaci.com, de nombreuses familles ont fait le déplacement de la morgue de Lomé ce mardi matin, pour les besoins du transfert du corps de leur parent déposé à ce lieu unique qui sert de centre de conservation des cadavres avant leur inhumation. Lors d’un précédent mouvement d’humeur déclenché par la STT et massivement suivi par les travailleurs en particulier dans le secteur de la santé, le personnel du secteur de la santé s’est montré un peu souple, au niveau de la morgue de Lomé. Des corps ont pu être retirés ou déposés, malgré le mot d’ordre contraire lancé dans ce sens. Mais pour le mouvement lancé pour les 10, 11 et 12 avril, les responsables de la STT promettent d’être inflexibles. « Pas de sortie de corps, ni d’entrer à la morgue. Certains malades seront priés de rentrer chez eux pour ne revenir que quand nous aurons satisfaction », a expliqué le Coordinateur adjoint de la STT, Dr Ati Walla. Un mouvement massif des forces de sécurité au niveau de la morgue le 04 avril, à l’occasion de déclenchement d’un précédent mouvement de grève, avait suscité des remous. Les médecins avaient menacé de rendre leurs blouses et bistouris aux corps habillés, si ces derniers ne vident pas les lieux. Dans la foulée, les plaintes également ne manquent pas de s’élever aussi bien à propos des prestations que de la facturation. « Je dois payer 98 000 francs, pour à peine un mois de dépôt », se désole un usager. Un autre se plaint de l’odeur à l’intérieur, « certains corps sont en état de putréfaction avancée. Figurez-vous que ceux qui n’ont pas d’argent voient les corps de leur défunt déposés sans leur administrer le formole pour leur conservation », fait remarquer un autre avant d’ajouter, « on se demande à quoi servent les 2.500 francs qu’ils perçoivent comme prime de sortie quand ce lieu se trouve dans un tel état ». La STT part en grève pour exiger la revalorisation des rémunérations des travailleurs. Une plate-forme en huit (08) points a été introduite à cette fin. Mais au lieu de discuter avec la STT, le Gouvernement choisit comme uniques interlocuteurs les responsables des centrales syndicales, une situation qui révolte au niveau des travailleurs qui boudent les centrales syndicales. Aghu |