WEDNESDAY, 10 APRIL 2013 19:53 BARK BIIGA
Logiquement, il devrait bénéficier des mêmes faveurs, en même temps que son complice présumé, l’ancien patron de la compagnie pétrolière française Elf, Loïc Le Floch Prigent. Mais Pascal Bodjona, l’ancien ministre togolais de l’Administration territoriale a croupi un peu plus longtemps dans les geôles. C’est seulement mardi 9 avril dernier que «sa liberté provisoire» lui a été accordée par le juge en charge du rocambolesque dossier d’ «escroquerie à la nigériane» dont il est co-accusé depuis six mois avec l’homme d’affaire français.
Même si les conditions de cet élargissement provisoire restent floues et que la polémique enfle autour dans la capitale togolaise, on peut se réjouir de voir que le président togolais Faure Gnassingbé se décide enfin à desserrer l’étau dans cette affaire. En effet, depuis plusieurs mois, le climat politique et social est empoisonné dans son pays par ces arrestations qui ont fini par donner au règne de ce jeune président une image encore plus liberticide que celui de son défunt père de qui il a reçu le pouvoir d’Etat en héritage. Si l’on peut être unanime sur le fait que le général Gnassingbé Eyadéma a régné sans partage sur ce tout petit pays du Golfe de Guinée, jamais, il n’avait poussé le bouchon jusqu’à l’emprisonnement de ses proches.
Son fils de président, lui, a franchi le rubicond. Non seulement, il a jeté en prison son demi-frère et ancien ministre de la Défense, Kpatcha Gnassingbé, il n’épargne visiblement ceux de son entourage immédiat. La libération de Pascal Bodjona qui a été également son directeur de cabinet de 2005 à 2007 marque-t-il le début d’une nouvelle ère plus propice à l’apaisement dans un Togo où le mercure ne fait que monter? En tout cas, il faut l’espérer pour décrisper, un tant soit peu, un climat politique délétère qui ne milite pas en faveur d’une organisation sereine d’élections législatives autour desquelles pouvoir et opposition ont du mal à parler le même langage.