Silence! Yark ouvre une énième enquête
Le Colonel-ministre Yark Damehame a annoncé jeudi au cours du journal de la nuit sur la TVT, l’ouverture d’une enquête « interne » sur la répression qui s’est abattue le même jour sur les journalistes qui protestaient contre la nouvelle loi qui renforce les prérogatives de la HAAC. Regroupés devant l’ancienne présidence de la république dans la matinée de ce jeudi pour un sit-in, les hommes de médias ont été encerclés par des gendarmes, policiers, de même que l’armée marine qui a été appelée en renfort. Ils ont arrosé certains journalistes de gaz lacrymogènes et tiré à bout portant sur d’autres faisant des blessés dont le doyen Younglove Agbéboua Amavi atteint à la mâchoire supérieure qui est complètement déboitée.
Curieusement, la nuit c’est le principal commanditaire des répressions qui fait son apparition sur les écrans de la télévision nationale. Après avoir copieusement menti, il annonce l’ouverture d’une enquête. Une information à laquelle personne ne peut croire du fait que les conclusions des enquêtes précédentes n’ont jamais été publiées. Les plus récentes sont les enquêtes sur les barbaries commises sur les militants de l’opposition à Adéwui. C’est le même Colonel-ministre qui a annoncé les enquêtes. Six mois après, c’est un silence plat qui entoure ce dossier. Et pourtant c’est en pleine journée que les actes ont été commis et bien plus, devant des policiers et gendarmes. Jusqu’ici Yark n’a jamais réussi à présenter les coupables au peuple. Dans ces conditions, comment croire à une enquête sur des répressions dont Yark lui-même est le principal commanditaire ?
Surtout qu’avant même l’ouverture des enquêtes, le Colonel a déjà commencé à servir des contre-vérités aux populations. Tenez ! Le ministre affirme que le confrère Younglove Agbéboua Amavi atteint à la mâchoire supérieure lors de la répression a été aussitôt admis au pavillon militaire du CHU-Tokoin et qu’il est hors de danger alors que ce sont les journalistes eux-mêmes qui ont transporté leur confrère au plus grand centre de santé du Togo et ce dernier n’a pas pu être soigné parce que ce centre de santé ne dispose pas d’un scanner en bon état. C’est seulement vendredi que les journalistes ont pu trouver le moyen d’envoyer le blessé à la clinique Autel d’Elie pour le scanner qui a révélé que la situation du confrère est très critique et qu’il doit être opéré à la fin de cette semaine. Face à toutes ces réalités, comment peut-on faire confiance aux dirigeants togolais ?
Le Correcteur N° 422 du 18 mars 2013