A son arrivée au pouvoir dans le bain de sang de ses concitoyens en 2005, Gnassingbé Faure a multiplié des facettes pour bénéficier des appuis de la Communauté internationale. Durant ces cinq premières années à la tête du Togo, l’enfant de Eyadèma semblait sensible aux faits et gestes des Occidentaux. Mais au sortir du frauduleux scrutin du 04 mars 2010, Faure fait reculer le Togo et s’offre la posture d’un dictateur impénitent. Les dernières répressions meurtrières des manifestations du Collectif « Sauvons le Togo » ont fini par exaspérer la France et les Etats-Unis d’Amérique. Après le porte-parole du ministère français des Affaires Etrangères, qui a « condamné toutes les violences ainsi que leur instrumentalisation », c’est au tour de l’Ambassadeur des USA au Togo de montrer son opposition à la répression barbare du pouvoir en place. « On ne peut pas empêcher le collectif « Sauvons le Togo » de tenir un meeting. Nous prenons des dispositions pour que de telles choses ne se reproduisent plus », a assuré Robert Whitehead qui a par ailleurs insisté sur la liberté de manifestation de tous les courants politiques et de pensées.
Malgré tout, le meeting du jeudi 05 juillet a été violemment réprimé. Les responsables du Collectif et certains manifestants repliés devant l’Ambassade de France pour attirer l’attention des autorités françaises sur la récurrente violation du droit constitutionnel de manifester, ont été violemment gazés.
Faure se met à dos la communauté internationale
Tout a commencé avec le refus de la mise en œuvre des recommandations de la mission d’Observation de l’Union Européenne en 2007 et 2010. Dans la perfidie et la duplicité sans pareille, Faure a traîné les pas sans s’opposer ouvertement aux réformes institutionnelles et constitutionnelles. Depuis fin mai dernier, Faure a clairement affiché sa position : le coup de force électoral. Pour ce faire, il s’engage avec ses nervis à « écraser » toute contestation. Le pouvoir dynastique des Gnassingbé replonge le Togo dans les années 90 sous le règne narquois et despotique de Eyadèma.
Malgré les condamnations et les réprobations de la communauté internationale, Faure fait faire réprimer sauvagement ses concitoyens qui ne demandent que de meilleures conditions d’élections crédibles et apaisées une fois au Togo.
Il importe que l’UE et les USA prennent véritablement la mesure de la recrudescence des graves violations des droits humains et constitutionnels jusque devant l’Ambassade de France au Togo.
En sept (7) ans, Faure a suffisamment fait la preuve qu’il n’est digne d’aucune confiance et ne peut nullement diriger le Togo avec efficience. Il fait figure du pire et destructeur dictateur que le Togo n’a guère connu depuis son indépendance.
Kokou AGBEMEBIO
Le Correcteur N° 357 du 09 juillet 2012