Les coupeurs de routes opèrent sur la voie Tsévié –Tabligbo
Les routes de l’intérieur du Togo deviennent de plus en plus dangereuses non pas à cause de leur mauvais état mais plutôt de l’insécurité qui y règne. L’actualité est dominée ces deux dernières la série d’attaques qui se produisent sur le tronçon Tsévié-Tabligbo. Des coupeurs de route s’organisent en bandes pour mener leur forfait et en toute impunité. Le dernier acte en date est celui du 9 Janvier 2011 où un camion avait essuyé des tirs de ces malfrats.
La psychose s’empare de plus en plus des voyageurs qui empruntent la voie Tsévié –Tabligbo. Ils effectuent ces voyages avec la peur au ventre. Le phénomène prend de l’ampleur. En l’espace de deux semaines, l’on a dénombré trois cas de braquages sur ce tronçon. Selon les informations recueillies de sources concordantes, deux de ces opérations ont eu lieu la nuit autour de vingt-heures et la troisième en plein jour. La dernière en date est celle du jeudi 09 Février 2012 où le conducteur d’un camion après avoir dépassé le village de Gbatopé situé à environ huit kilomètres de Tsévié, s’est retrouvé devant une embuscade dressée par les bandits de grand chemin : Le conducteur s’est retrouvé devant un tronc d’arbre posé en barricade sur la voie en vue d’empêcher les usagers de la route en l’occurrence les véhicules de deux et quatre roues de circuler librement. Et selon les victimes, les coupeurs de route, pour mener leur forfait se sont cachés dans les buissons situés aux alentours de ce tronc d’arbre. Ayant aperçu le tronc d’arbre, il a eu le pressentiment que ce ne serait pas fortuit cette barricade. C’est ainsi qu’il avait décidé de rebroussé chemin pour regagner le village de Gbatopé dont il était distant de quelques kilomètres. Dans ses manœuvres, sa voiture a été attaquée par les coupeurs qui ont tiré sur les pneus. Mais, il a su utiliser les stratégies qui s’offraient à lui pour regagner ce village. Un autre cas était celui de la semaine surpassée où les passagers ont accepter de se faire dépouiller de leurs biens pour avoir la vie sauve.
Le problème des braquages et coupeurs de route se pose avec acuité. Et les exemples sont légions ; on a encore à l’esprit le cas de Gaston Vidada assassiné à domicile, Atsutsè Agbobli retrouvé mort à la plage en 2008 et d’autres encore qui ont trouvé la mort dans des situations suspectes et jamais élucidées jusqu’à ce jour. Une victime récente de ces braquages en route est le pasteur Kokou Sitsopé Christophe Kpodzia assassiné par des inconnus le 26 Janvier dernier sur le tronçon Notsè – Tohoun alors qu’il revenait d’une mission dans le Moyen-Mono (Kativou) en compagnie de trois de ses collaborateurs.
Pris dans un guet-apens, il était mortellement atteint d’une balle. La mort de ce responsable d’Eglise presbytérienne provoque jusqu’à ce jour de véritables remous au sein de la famille chrétienne en particulier et dans la population dans son ensemble. Pour l’heure, il urge pour les autorités togolaises de prendre des mesures idoines en vue de sécuriser les voies. Comme le gouvernement a pris la décision de mettre certains agents anti braquages qui accompagnent les transports publics sur la nationale N° 2 qui quitte Lomé pour Kpalimé, il faudrait que cette mesure soit étendue aux autres voies afin que la population se sente en sécurité lors des déplacements interurbains.
La voie Tsévié-Tabligbo est en décrépitude avancée à cause des gros porteurs qui transportent du ciment de WACEM installée à Tabligbo vers les pays de l’hinterland et d’autres villes du pays, provoquant également des accidents de circulation. Passons.
L’intégrité physique de citoyens doit être garantie par les forces de l’ordre partout sur le territoire national. C’est ce à quoi doit s’atteler ces forces de l’Ordre et de Sécurité et surtout leur département ministériel. Il en va de l’intérêt de tous car la vie de chaque citoyen togolais est sacrée et le gouvernement doit veiller que des individus qui sont à la recherche du gain facile n’ôtent la vie de façon fortuite à leurs semblables. Le Colonel Gnama-Latta est donc interpelé.
Jean-Baptiste ATTISSO
L’Indépendant expressN° 197 du mardi 14 février 2012