Une stratégie du pouvoir pour freiner les ardeurs du Collectif « Sauvons le Togo »
et opérer tranquillement son coup de force électoral
Ces derniers temps, on assiste de plus en plus à la recrudescence du climat de terreur au Togo. Le paroxysme a été atteint vendredi 27 avril dernier avec la violente répression d’une manifestation du « Collectif Sauvons le Togo » au pied du monument de l’indépendance, le jour de la célébration du 52ème anniversaire de l’indépendance du Togo. Cette violence gratuite exercée sur les populations alors qu’elles venaient assister à la cérémonie de profession de foi organisée par le « Collectif Sauvons le Togo » ferait partie de l’avis de plusieurs observateurs, d’une série d’actions bien planifiées par le pouvoir dans l’unique but de freiner les ardeurs de Me Ajavon Zeus et sa suite dans leur logique de rétablissement de la démocratie et de l’Etat de droit au Togo.
Le retour des vieux démons
Du RPT à UNIR, rien de sérieux n’a changé dans la méthode de gouvernance du pays et les stratégies de conservation du pouvoir sont restées les mêmes. Comme à la veille de chaque échéance électorale au Togo, la traque des responsables et militants de l’opposition a déjà commencé. Déjà le vendredi 06 avril 2012, le député de l’ANC Ouro-Akpo Tchagnaou a été victime d’une tentative d’enlèvement par les gardes présidentielles. Une tentative qui a échoué grâce à la vigilance du député. Dix jours plus tard, une tentative d’assassinat a été perpétrée au domicile de président de OBUTS, Agbéyomé Kodjo où les agresseurs ont tenté d’étrangler la victime, lui assénant plusieurs coups de couteaux. Les mêmes actes de terreur ont visé le président de ACAT-Togo, Me Jil-Benoît Afangbédji également membre du collectif « Sauvons le Togo » dans la soirée du 20 avril où des individus répondant aux signalements des milices du RPT ont tenté de porter atteinte à l’intégrité physique de l’avocat.
De l’avis de plusieurs observateurs, ces actes de terreur participent à la stratégie du pouvoir quarantenaire qui cherche à intimider les populations et les décourager afin de perpétrer un nouveau coup de force électoral. La preuve, après avoir fait capoter le dialogue enclenché avec l’opposition parlementaire en refusant de discuter des sujets ayant trait à la limitation du mandat présidentiel, le gouvernement s’emploie à réviser unilatéralement le code électoral.
La pluie de grenades lacrymogènes et de matraques qui est tombée sur certains togolais le jour de la commémoration du 27 avril 2012, le 52ème anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale est un plan bien préparé par les tenants du pouvoir. Les gendarmes et policiers déployés pour la circonstance n’ont été que de simples exécutants. Des raisons suffisantes qui amènent à douter de la sincérité du ministre de la Sécurité, Gnama Latta qui déclarait lors du conseil des ministres tenu lundi que les quatre policiers, auteurs de violences à l’encontre d’un journaliste vendredi dernier à Lomé lors d’une manifestation organisée par le collectif « Sauvons le Togo » ont écopé de sanctions disciplinaires. Ces propos ont été considérés par nombre d’observateurs comme un montage grotesque visant à masquer le plan machiavélique affiné par le pouvoir pour opprimer le peuple et l’obliger à accepter les élections organisées selon la seule volonté du RPT. Et quand le conseil des ministres demande que des enquêtes soient diligentées « afin de situer les origines, les commanditaires et les auteurs de ces violences qui ne sauraient être tolérées plus longtemps (…) », il y a lieu d’inviter les responsables du Collectif « Sauvons le Togo » qui ont organisé la manifestation du 27 avril à la Place de l’indépendance à plus de vigilance. Connaissant bien les pratiques du pouvoir, il ne serait pas exagéré de prédire que les jours à venir seront difficiles pour eux. Tous ces faits et gestes sont la preuve que la réconciliation que prônent le régime RPT et son Président Faure Gnassingbé est destinée à flouer l’opinion internationale. Au demeurant, du RPT à UNIR, les mensonges, la duplicité et le double langage continuent d’être les caractéristiques du pouvoir de Faure Gnassingbé.
Olivier GLAKPE
Le Correcteur N° 340 du 04 mai 2012