Pour protester contre les dérives de Abass Bonfoh, les députés ANC quittent la salle en présence des députés étrangers invités
L’Assemblée nationale togolaise a ouvert hier, mardi 5 avril 2011, sa première session ordinaire de l’année. Pour la circonstance, les représentants des Assemblées sœurs du Gabon Guy Nzomba Ndama (président du parlement), du Burkina Faso Gisèle Marie Guigma Diasso (vice-présidente) et du Mali Assarid Ag Mabarcaounane (vice-président) étaient dans la salle C’était l’occasion pour les députés de l’ANC de démontrer aux parlementaires étrangers que l’Assemblée togolaise est un haut lieu d’injustice où la violation de la loi est un sport quotidien.
Lorsque Abass Bonfoh allait commencer la lecture de son discours, les députés de l’ANC ont précipitamment quitté la salle sous le regard ébahi des étrangers pour protester contre la manière dont le président gère l’Assemblée et également pour protester contre l’exclusion des neuf (9) députés se réclamant de ce parti. C’est donc devant des députés tous inféodées au pouvoir qui foule aux pieds des lois de la République et les droits humains et ceux du CAR que Abass Bonfoh a prononcé son speech insipide. Alors que les députés du parti victime d’une injustice criarde ont quitté la salle, le président négationniste Abass Bonfoh déclare que le thème de la session qui est «le rôle de l’Assemblée nationale dans la consolidation de la paix sociale pour un développement harmonieux du Togo», avant de convier les parlementaires à jouer activement leur rôle dans la prévention des crises afin de donner plus de visibilité à l’Assemblée nationale et lui permettre de s’impliquer davantage dans le processus d’apaisement politique du Togo.
Des propos qui sont ubuesques parce que contraire aux actes éhontés que ne cessent de poser Abass Bonfoh pour dénigrer et dévaluer l’Assemblée Nationale
Il a appelé toute la classe politique, toutes les autres composantes de la société civile « au calme, à la modération et surtout au consensus autour du projet de loi sur les réunions et les manifestations publiques et à ’atteler à la seule œuvre dont nous sommes redevables envers le peuple togolais : celle du développement durable de la terre de nos aïeux ’’ Les députés de l’ANC ont bien fait de quitter la salle pour ne pas écouter les rodomontades de celui qui avec la complicité de la Cour Constitutionnelle a usé de faux pour exclure injustement des députés pour faire plaisir à un opposant préhistorique pressé de cirer les chaussures à un chef d’Etat qui s’est maintenu au pouvoir par la fraude.
Ce genre de propos venant d’un personnage comme Abass Bonfoh est une plaisanterie de mauvais goût. On ne peut pas limoger injustement des députés pour les pousser à la révolte et leur parler d’apaisement.
Cette duplicité est d’autant plus odieuse que Abass Bonfoh lui-même avance le prétexte selon lequel l’ANC est un parti extraparlementaire pour lui dénier le droit de se constituer en groupe parlementaire pendant que son président Faure reconnaît que l’ANC est un parti parlementaire au point même de vouloir s’en servir pour faire croire que toute l’opposition togolaise est à sa botte . En vain.
A.S.
Le Regard N° 725 du 06 avril 2011