Offermann, le vrai initiateur du projet de loi liberticide qui a fait des dizaines de blessés jeudi

Offermann, le vrai initiateur du projet de loi liberticide  qui a fait des dizaines de blessés jeudi

Le projet de loi sur la  liberté de manifestation qui agite  la vie sociopolitique togolaise depuis quelques semaines continue de livrer ses dessous au fur et à mesure que les pressions populaires s’accentuent. Au four et au moulin pour expliquer l’opportunité d’une telle loi pour le Togo, le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, Pascal Bodjona a fini par livrer les contours de son projet.

En effet, lors de la rencontre avec les responsables du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), le mercredi 16 mars dernier, le ministre Bodjona a indiqué que le projet de loi qui fait polémique est une initiative du Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, bureau Togo, Michael Offermann. M. Bodjona a ajouté avec preuve à l’appui (voir le document fac similié) que c’est M. Offermann qui lui a transmis la loi du Burkina Faso tout en lui demandant de la faire voter au Togo pour réglementer les manifestations publiques.

Offermann, un colon au service du RPT

La révélation de Bodjona ne doit surprendre grand monde si on se réfère aux déclarations saugrenues et farfelues du faux allemand à la tête du HCDH, Bureau  Togo. « C’est tout à fait normal que maintenant il y ait une loi qui réglemente l’exercice des réunions et de manifestation publique. C’est très  important d’avoir une loi parce qu’on est depuis longtemps dans un flou juridique », a déclaré M. Offermann la semaine dernière dans les colonnes du confrère « Forum de la Semaine ».

Au sujet de leur participation à l’élaboration de ce projet de loi, M. Offermann ne s’est pas prié pour mentir fortement : « Nous avons donné notre appui à travers un séminaire, puis à travers le groupe de suivi, en commentant nous-mêmes les articles. C’est le gouvernement qui fait les lois. Nous autres ne pouvons pas faire de projet ou de propositions de loi. On        n’a apporté que notre assistance et notre expertise », a-t-il ajouté. Ce que le représentant pacotille  du HCDH a    manqué de dire est qu’il a outrepassé ses prérogatives pour aller soumettre au pouvoir la loi liberticide qui a commencé déjà par faire des victimes au Togo.

Au nom de quoi un représentant d’un organisme onusien chargé de la défense des Droits humains peut-il se permettre de donner l’arme à l’oppresseur pour martyriser le peuple ? Si Offermann peut se rendre à l’évidence des centaines des Togolais sauvagement battus, torturés et interpellés lors de la manifestation du jeudi dernier, il ne doit pas manquer de jugeote pour tirer toutes les leçons. Si on se rappelle les circonstances dans lesquelles le HCDH a été implanté au Togo en 2005, il n’y a pas de raison aujourd’hui que le controversé Offermann soit maintenu à son poste pour servir de béquille au pouvoir malfaisant des Gnassingbé et du RPT. Au-delà, d’aucuns se demandent l’opportunité même du HCDH au Togo.

De la nécessité de renvoyer le HCDH du Togo

Avec les dernières escapades de Michel Offermann, le HCDH a perdu toute sa crédibilité au Togo. Au commencement, c’était la Nigériane Ige Olatokumbo. Elle a été accusée très tôt de relations douteuses avec Gilbert Bawara, l’un des fidèles du chef de l’Etat Gnassingbé Faure. Contre tout bon sens, elle a fermé les yeux sur plusieurs exactions du pouvoir. Remplacée par le Gambien Musa Gassama, la situation du HCDH n’a guère changé. Il s’est longtemps dévoyé de sa principale mission, celle d’œuvrer pour la défense des Droits humains. Dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé et co-accusés, M. Gassama avait mélangé tout le monde.

Beaucoup pensaient que son départ serait une solution. Et pour la première fois, son successeur est un blanc, de surcroît un Allemand. Des Allemands reconnus pour leur intégrité et probité morale.

Mais ce n’est pas du tout le cas finalement du faux allemand Michel Offermann qui s’est carrément rangé du côté du régime vétuste et retors qui ignore tout des Droits de l’Homme au Togo.

Aujourd’hui, pour la crédibilité de Ban Ki-Moon et l’ONU, c’est une nécessité vitale de bannir sur leur liste le bureau du HCDH-Togo. Sa présence depuis six (06) ans n’a rien arrangé. Au contraire, il a servi de paravent au régime pour réprimer et tuer dans le sang, le peuple qui aspire au changement.

Kokou AGBEMEBIO, Le Correcteur N° 237 du 21 mars 2011