Mobilisations générale contre les violations des Droits de l’Homme au Togo


La grande marche de dénonciation organisée jeudi par les Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH)  pour fustiger les nombreuses violations des Droits de l’Homme au Togo s’est déroulée dans le calme, la quiétude et a connu une grande réussite avec le soutien de plusieurs partis politiques de l’opposition togolaise. Les responsables de ces partis politiques étaient d’ailleurs visibles au cours de cette manifestation. Me Dodji Apévon du CAR, Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson, Eric Dupuy et Isabelle Améganvi de l’ANC, Agbéyomé Kodjo de l’OBUTS et Claude Améganvi du Parti des Travailleurs étaient du rendez-vous. S’étaient donc des milliers les Togolais qui ont pris part à cette grande manifestation à l’appel des responsables des ODDH. Parti de la Colombe de la Paix où l’on pouvait remarquer un fort déploiement de la police, les manifestants ont sillonné plusieurs artères de la capitale Lomé appelant dans des slogans, à l’arrêt des violations des droits humains avant d’atterrir  sur l’Esplanade des Palais des Congrès de Lomé, pour un grand meeting.

Au rythme du slogan : « Non ça suffit ! », les organisateurs de la marche ont délivré plusieurs messages aux populations en épluchant les multiples cas de violations des droits de l’Homme enregistrés au Togo durant ces dernière années. Les responsables des ODDH ont soulevé entre autres l’arrestation de deux  militants de Sursaut-Togo accusés de tentative de coup d’Etat et qui croupissent en prison sans jugement depuis 2010, la mort  d’un détenu à la brigade antigang, la mort de l’historien et politologue  Atsoutsè Agbogbli dans des conditions troubles, la fermeture illégale des radios, les  propos négationnistes du président de l’Assemblée Nationale, les scènes de torture infligés aux détenus à l’Agence Nationale de Renseignement, les répressions de certaines manifestations de l’ANC…

Le porte-parole des ODDH et le président du Collectif des Associations en Lutte Contre l’Impunité (CACIT), Me Zeus Ata Mensah Ajavon, a dénoncé sans retenu les nombreux actes de torture du pouvoir de Faure Gnassingbé : « Le pouvoir actuel a été fondé sur la violence,  il est fondé sur des morts, beaucoup de sang ont coulé mais nous avions espéré que d’année en année, la situation des droits de l’Homme devrait s’améliorer comme le chef de l’Etat l’avait dit « plus jamais ça ! ». Mais on s’est  rendu compte que ça n’a été que des mots,  ça n’a été qu’une sorte de vœux pieux,  des incantations »,a-t-il souligné. Selon Me Ajavon,  la torture est devenue au Togo une méthode de gouvernement. « Elle est utilisée pour impressionner, pour faire peur à la population, pour que la population se taise, des gens dont on ne peut même pas imaginer qu’ils peuvent subir la torture ont subi la torture.  Kpatcha Gnassingbé, fils de chef de l’Etat et demi-frère du chef de l’Etat, a été torturé pendant deux ans sans voir personne, sans sortir. D’autres ont subi même des tortures physiques c’est pour ça que nous disons que nous devons nous lever pour dire que ça suffit ! Il faut que tous les Togolais disent « ça suffit » parce que ça peut arriver à tout le monde. Si c’est arrivé à Kpatcha Gnassingbé, si c’est arrivé au commandant Amah, si c’est arrivé à des gens comme le Général Tidjani, ça veut dire que ça peut arriver à n’importe  qui », a-t-il ajouté.

Après Me Ajavon, le président de l’Association Togolaise des Droits de l’Homme, Etsri Hihédéva Clumson-Eklu a présenté à l’assistance les recommandations sanctionnant la marche. Il s’agit entre autres de la « réouverture de la Radio X –Solaire, la révocation sans délai du préfet du Golfe, Mélébou Koffi de ses fonctions pour ses propos ethnocentristes ; la cessation à partir de ce jour de la répression des manifestations au Togo, les enlèvements et kidnapping, les actes de torture et d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants par les forces de l’ordre , la publication du rapport de la CNDH sur les actes de tortures accomplis par l’ANR, aux fins de poursuite et de jugement des tortionnaires responsables ». Aussi les ODDH exigent-elles du pouvoir, la satisfaction de ces recommandations dans de meilleurs délais sous réserve d’autres actions.

La grande attraction de ce meeting était la présence de certaines victimes supposées des actes de tortures, Esso Kassiki et le commandant Amah Olivier accusé de tentative de coup d’Etat en compagnie de Kpatcha Gnassingbé. Le Cdt Amah a dénoncé la violation des droits des anciens détenus de ce procès. « Je profite de l’occasion pour dire tout haut que ce procès normalement devrait être repris parce que c’est un procès inique et j’interpelle le président de la Cour suprême, le juge Pétchélébia qui a été inique sur toute la ligne. C’est une occasion pour moi de réclamer tout haut devant le peuple togolais mes droits qui ont été violés plus de deux ans et demie où j’ai été détenu gratuitement. Lorsque je suis sorti aussi, j’ai été radié gratuitement, et j’interpelle en ce moment même le chef de l’Etat pour que mes droits soient respectés », a-t-il dit.

Il faut rappeler que la manifestation de jeudi a été une initiative de  huit (8) Organisations de Défense des Droits de l’Homme à savoir ACAT-Togo, ATDH, ATDPDH, CACIT, CTDDH, JDHO, LTDH, NDH-Togo.

 

Olivier GLAKPE

Le Correcteur N° 313 du lundi 16 Janvier 2012

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