Mise au point des organisations de défense des droits de l’homme relative à la déclaration de la haac du 13 février 2012

LES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME

ACAT-TOGO, ATDH, ATDPDH, CACIT,

CTDDH, LTDH, JDHO, NDH-TOGO

 

 

Par lettre ouverte en date du 19 janvier 2012, les Organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) figurant en tête de papier, ont saisi Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République togolaise, aux fins de révocation du président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et certains membres de la même institution conformément aux dispositions de l’article premier de la Loi organique relative à la HAAC, qui dispose que : « La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), ci-après dénommée la Haute Autorité, est une institution indépendante vis-à-vis des autorités administratives, de tout pouvoir politique, de tout parti politique, de toute association et de tout groupe de pression ».

Par une déclaration de la HAAC en date du 13 février 2012, signée de son président, Monsieur Biossey Kokou Tozoun, ce dernier a cru devoir réfuter la démarche des ODDH en fondant son analyse, non sur l’article premier, mais sur l’article 5 de la Loi organique suscitée.

Cette déclaration biaisée, maladroite qui feint de connaître les dispositions pourtant pertinentes et claires de l’article premier suscité, appelle de la part des ODDH, les observations suivantes :

D’abord sur la forme, la HAAC a fait preuve d’une maladresse et d’une gaucherie monumentale et blâmable en répondant à une correspondance qui ne lui a pas été adressée. Cette attitude malhabile ne fait que confirmer davantage l’inquiétude des ODDH ; la HAAC s’étant dans ce cas arrogée les prérogatives du Directeur de la communication de la présidence de la République, mieux celles du président de la République.

Ensuite sur le fond, la Haute Autorité biaise son analyse et au lieu de voir la vérité que cristallise les dispositions de cet article premier, elle s’échine et plonge en divagations et contorsions en prétendant que la mandature en cours a été désignée conformément aux dispositions de l’article 5 de la Loi organique relative à la HAAC.

La HAAC fait preuve à ce niveau à n’en point douter, d’une cécité et d’une myopie intellectuelle.

Les ODDH ne dénoncent pas la composition formelle de la HAAC, mais effectivement l’émanation politique de certains de ses membres qui est de nature à entamer l’indépendance de cette institution.

Pour preuve, le président de la HAAC, Monsieur Biossey Kokou Kozoun, est membre du bureau politique du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), parti au pouvoir et participe aux diverses activités du partie.

De plus, Monsieur Jean-Pierre Homawo, membre influent de l’Union des Forces de Changement (UFC), participe, ès-qualité, aux travaux du Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC) rénové, tout en siégeant à la HAAC.

Sans omettre le fait que Monsieur Donko Balogoun, tout en étant membre du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), siège également à la HAAC.

Enfin, les ODDH rappellent qu’elles maintiennent et réitèrent leur demande de révocation de tout politique, membre de cette institution, afin d’éviter la politique de deux poids deux mesures à laquelle se livre déjà cette instance de régulation des medias vis-à-vis des professionnels de la communication.

Fait à Lomé, le 20 février 2012

 

  Pour les ODDH,

 

Me Jil-Benoît K. AFANGBEDJI