Marche du FRAC le samedi 30 mars 2012


Jean-Pierre Fabre dit attendre la notification de la décision de la Cour de la CEDEAO pour passer à l’acte

 

Fidèle à leur ligne politique, l’alliance Nationale pour le Changement (ANC) et ses alliés du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) étaient une fois encore dans les rues de Lomé samedi. La trajectoire  de la marche était la même que celle de samedi 24 mars. Partis de l’église catholique d’Adakpamé, la foule de militants du FRAC a sillonnée plusieurs artères de la capitale avant d’arriver à la plage face à l’hôtel de la Paix.  La grande surprise a été la minute de silence observée par la grande foule à la hauteur de la Lagune de Bè, en mémoire de ceux qui sont morts noyés dans  ces eaux, alors qu’ils tentaient d’échapper à la répression des militaires à la solde de Gnassingbé Eyadéma.

Le meeting animé à la plage en face de l’hôtel de la Paix a enregistré l’intervention de plusieurs responsables du front dont Patrick Lawson, le 1er vice-président de l’ANC et par ailleurs président du « bureau des discussions RPT-ANC-CAR»,  Alphonse Kpogo secrétaire de l’ADDI et bien attendu, Jean-Pierre Fabre, leader de l’ANC et chef de fil du FRAC. Alphonse Kpogo de l’ADDI, visiblement déçu par les faux bonds du pouvoir RPT a prévenu contre les risques de dérapages. « Nous avons fait tout ce qu’une opposition responsable peut faire à l’exception d’une seule chose, mais nos adversaires ont refusé d’entendre raison. Si demain ça tourne au vinaigre, il ne faut pas qu’on dise que l’opposition a détruit ce pays », a-t-il averti  avant de présenter à l’assistance une liste de chefs traditionnels du Nord au Sud mais aussi des chefs religieux qu’il mandate à entreprendre des missions de bons offices auprès du pouvoir avant qu’il ne soit tard.

Patrick Lawson a, pour sa part  axé son intervention sur trois points à savoir : l’unité d’action de l’opposition, le mode de scrutin et la limitation de mandat. « Aujourd’hui que tout le monde sache que nous n’avons qu’un seul interlocuteur et c’est Dieu qui nous l’a donné: C’est l’ANC ! Nous sommes ouverts à tous ceux qui sont prêts pour travailler dans l’intérêt de ce pays. Et s’il le faut nous, nous ferons plus petits à leurs côtés mais il faut qu’il y ait la vérité dans la démarche…  Nous refuserons avec la dernière rigueur tous ceux qui chercheront à nous anéantir et nous disons que dans ce cas si tout le monde, refuse nous le ferons seuls. De la même manière si tout le monde est d’accord nous nous plierons derrière le groupe pour la lutte», a-t-il dit.

Pour ce qui est du dialogue, M. Lawson est allé droit au but pour donner la raison qui motive ce choix de son parti de donner la priorité  à la limitation de mandat et le mode de scrutin à deux tours : « C’est pour éviter la « monarchisation »  de nos républiques et permettre l’alternance au sommet de nos Etats. Que ce soit un scrutin à un seul tour ou à deux tours, nous avons toujours gagné des élections dans ce pays. Mais nous disons que tel que notre pays est, c’est le mode de scrutin à deux tours qui nous convient le mieux ». Donc, pour Patrick Lawson, la crise au sein du dialogue RPT-ANC-CAR  vient de là.  Ainsi, il a ajouté que  si l’ANC tient « à ces points, c’est avec la ferme conviction que si quelqu’un ne veut pas en discuter, il n’acceptera non plus la transparence des élections ».

Comme à l’accoutumée, Jean-Pierre Fabre le leader du FRAC a clôturé le meeting. Le président de l’ANC a mis une différence entre la lutte que mène l’ANC et celle de l’UFC de Gilchrist Olympio : « Nous n’avons pas les mêmes objectifs.  Gilchrist Olympio cherchait le pouvoir, être au gouvernement ou être chef de l’Etat. Nous, nous cherchons la démocratie et l’Etat de droit. Mais n’ayez pas peur car quand on cherche ces deux choses, Dieu donne toujours le pouvoir. Mais si tu cherches le pouvoir tu termineras comme lui. Donc il n’y a pas de confusion possible ». Jean-Pierre Fabre  a également emboîté le pas à Patrick Lawson quant aux discussions entre le gouvernement et les partis parlementaires. « Les discussions achoppent sur le point à débattre premièrement, nous avons fait une concession en acceptant qu’on y procède par vote. Mais le RPT sachant qu’il sera battu, a refusé de procéder par vote. S’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, qu’ils ne m’appellent plus. Je ne changerai plus de position. Je redis qu’on va commencer les discussions avec la limitation de mandat. S’ils sont d’accord qu’ils m’appellent », précise-t-il dit.

La fameuse décision de la Haute Cour de la CEDEAO d’Abuja a également retenu l’intention de Fabre. Sur cette question, il dit attendre  la notification de la décision rendue par la Haute Cour d’Abuja pour passer à l’acte. « Quand nous aurons cette décision vous verrez ce que nous ferons avec », martèle-t-il.  Il n’a pas également manqué d’informer  l’assistance sur les tractations qui sont en cours avec d’autres formations politiques et la société civile.

Olivier GLAKPE

Le Correcteur N° 333 du  02 avril 2012

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