Marche de ce samedi 20 mars: Une mobilisation qui ne faiblit pas
La répression sauvage de la marche pacifique organisée par le FRAC et le Parti des Travailleurs les jeudi 17 et vendredi 18 mars 2011, dans les rues de Lomé n’a rien enlevée à la détermination des togolais déterminés à mettre fin au régime dictatorial de Faure Gnassingbé.
Ce samedi 19 mars 2011, ils étaient encore des dizaines de milliers de togolais à descendre dans les rues de Lomé, comme chaque samedi depuis plus d’un an, pour revendiquer la victoire du président élu, Jean-Pierre Fabre, le retour des neuf (9) députés exclus de l’Assemblée nationale en violation de la Constitution et des lois de la république, par le RPT et ses alliés AGO (Amis de Gilchrist Olympio) et l’annulation du projet de loi scélérate destiné à museler l’opposition démocratique.
La manifestation de ce samedi 19 mars 2011 a connu la présence effective de tous les premiers responsables des Partis et Association qui composent le FRAC. En effet, Koffi Yamgnan président du Sursaut-Togo, absent du pays depuis plus de huit (8) mois a rejoint ses amis, Jean-Pierre Fabre président de l’ANC, Aimé Gogé président de l’ADDI et Abi Tchessa président du PSR, sans oublier Claude Ameganvi Secrétaire Général du Parti des Travailleurs. A tour de rôle, ils se sont adressés aux milliers de militants et sympathisants venus les écouter et les soutenir.
Prenant la parole en premier, le Président de la jeunesse de l’ANC, Jean Eklou, a dénoncé le caractère sauvage et ignoble de la répression de la manifestation du jeudi 17 mars 2011, avec des tirs de billes en caoutchouc pour blesser les manifestants et de grenades lacrymogènes jusque dans les maisons de paisibles citoyens. Il a ensuite salué le courage et la détermination de la jeunesse togolaise et lui a demandé de rester vigilante pour éviter de se faire prendre par les gendarmes aidés par les miliciens du RPT.
Claude Ameganvi, du parti des travailleurs, pour sa part, a déclaré que les derniers évènements politiques sont le début d’une série d’actions qui vont amener Faure Gnassingbé à quitter le pouvoir qu’il usurpe depuis six ans. Il a rappelé la lettre ouverte adressée à Faure Gnassingbé, l’invitant à démissionner au plus tard le 26 avril 2011. Il a alors appelé les populations togolaises à signer massivement cette lettre en guise de pétition.
Aime Goge, souffrant, a tenu à féliciter la jeunesse pour son courage et sa détermination. Il s’est félicité de voir que le mouvement lancé il y a un an ne s’essouffle pas, bien au contraire.
Koffi Yamgnan, Président de Sursaut Togo, a expliqué aux togolais les raisons de son absence du pays avant de condamner fermement la violence avec laquelle les forces de l’ordre et les miliciens du régime ont réprimé la manifestation de jeudi. Il a poursuivi en déclarant : « Ceci démontre à suffisance que nous avons affaire à un régime dictatorial … S’ils ne veulent pas nous voir dans les rues, qu’ils permettent aux neuf (9) députés de réintégrer le Parlement immédiatement … Les marches hebdomadaires ont poussé le gouvernement français à reconnaitre que le pouvoir de Faure est dictatorial. C’était lors de la séance du parlement français du 13 Octobre 2010 où le ministre Bernard Kouchner a déclaré que le régime togolais est une dictature ».
S’adressant aux forces de l’ordre en ces termes : « Soldat togolais tu es mal considéré, tu es mal habillé, tu es mal traité par tes supérieurs …..ne tue pas ton frère, ne tue pas ta sœur puis que le combat que nous menons est aussi le tien. Nous voulons que tu aies plus de considération.», le Président de Sursaut Togo les a invitées à ne plus tuer « leurs frères et sœurs togolais » puisque notre combat est aussi le leur.
Pour terminer, Kofi Yamgnane a demandé à Faure Gnassingbé qui s’était comparé au roi du Maroc, Mohamed VI, de prendre l’exemple de ce dernier qui a décidé de faire des réformes pertinentes pour éviter le soulèvement du peuple marocain.
Comme à chaque manifestation c’est le Président élu, Jean-Pierre Fabre, qui pris la parole en dernier pour exprimer sa compassion aux blessés et son soutien aux personnes arbitrairement arrêtées au cours de la manifestation de jeudi. Il a poursuivi en appelant les populations à intensifier la lutte par des séries de manifestations : « Pour leur montrer notre détermination nous allons faire des marches de protestation les jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 mars 2011. ». Cette annonce a été accueillie avec des applaudissements des manifestants qui exigeaient qu’elles aient lieu tous les jours de la semaine. Il a invité les togolais à la vigilance parce que le régime va une fois de plus faire usage des miliciens pour semer du désordre au sein des manifestants.