Malgré les risques d’explosion, les commerçants diplomatiques en passe de financer les massacres des Togolais

Soutiens déclarés du PNUD et de l’UE aux prochaines élections au Togo

Malgré les risques d’explosion, les commerçants diplomatiques

en passe de financer les massacres des Togolais

 

La déflagration du climat socio-politique est préoccupante. En plus des répressions policières sauvages et aveugles, la réactivation du réseau des milices du pouvoir fait planer la grande peur sur le Togo. Cette situation inquiète dangereusement les Etats Unis d’Amérique qui recommandent à ses citoyens vivant au Togo, plus de vigilance. Dans un message de sécurité aux citoyens américains rendu public le 19 septembre dernier, l’Ambassade des USA au Togo «  recommande vivement aux citoyens de rester vigilants par rapport à leur entourage, de suivre les médias locaux pour s’informer sur la tenue d’éventuelles manifestations politiques, d’éviter les foules immenses et les arrêts (blocages) de circulation. Les citoyens américains sont appelés à éviter, dans la mesure du possible, les zones de manifestations et à faire preuve de prudence lorsqu’ils se retrouvent pris ou coincés inopinément dans les parages d’une manifestation », peut-on lire à travers le message.

Si la situation au Togo a contraint l’Ambassadeur des USA au Togo, Robert Whitehead à faire des « mises en garde » d’une telle envergure, cela suppose que le Togo ressemble aujourd’hui ni plus ni moins à une poudrière.

De l’inopportunité d’enclencher le processus électoral

La position de l’Ambassade des USA au Togo est l’illustration accablante du climat de terreur qui prévaut actuellement au Togo. Surtout que ce message d’alarme intervient au lendemain des violences inouïes et excessives des milices du pouvoir à Adéwui face aux militants du Collectif « Sauvons le Togo ». A l’origine des ensauvagements des milices, les réformes nécessaires pour des élections crédibles au Togo.

Gnassingbé Faure déterminé à conserver le pouvoir à tout prix, s’oppose aux réformes préconisées par l’Accord Politique Global (APG) et les recommandations des missions d’Observations de l’Union Européenne en 2007 et 2010. C’est dans ce sens que le pouvoir a mis à contribution les milices pour les actes ignobles et barbares du 15 septembre dernier à Adéwui.

Comble de l’indécence et de l’ignominie, c’est le moment rêvé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Union Européenne pour officialiser leur soutien à l’organisation de nouvelles élections au Togo au détour d’un panel dit de haut niveau sur le thème trompeur « les enjeux démocratiques et la consolidation de la paix ».

Sans gène aucune, la Représentante Résidente du PNUD au Togo Khardiata Lo N’Diaye a cru bon devoir associer les forces démocratiques notamment l’ANC, le CAR et partant le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel à ce formalisme abject et folklorique.

L’ANC et la Coalition Arc-en-ciel tournent le dos au mercantilisme du PNUD et de l’UE

Sans surprise, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et la Coalition Arc-en-ciel ont décliné l’invitation au panel du vendredi 28 septembre. Le Coordinateur Général de la Coalition Arc-en-ciel Me Dodji Apévon relève que cette conférence qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Processus Electoraux (PAPE) intervient à un « moment inopportun ».

Pour la Coalition, « notre pays traverse  actuellement une grave crise politique où on ne peut parler de processus électoraux sans avoir réglé les questions liées à l’alternance, aux réformes constitutionnelles et institutionnelles, seules susceptibles de décrisper la situation socio-politique ». Tout en invitant les représentations diplomatiques les plus influentes à s’investir pour rendre effectives lesdites réformes notamment  la limitation de mandat présidentiel avec effet immédiat, la Coalition estime que l’initiative du PNUD conforte plutôt le coup de force électoral du pouvoir qui comporte des risques d’explosion du pays.

Le Président de l’ANC Jean-Pierre Fabre abonde dans le même sens en faisant observer que « face à la gravité de la situation qui prévaut dans le pays, caractérisé par des entraves répétées aux libertés publiques et les menaces évidentes de réédition des massacres de populations par les milices du RPT, comme en 2005, face à l’instrumentalisation criarde de la justice, face à la persistance de l’impunité, les populations togolaises comprennent mal l’obstination du PNUD à multiplier des ateliers, séminaires et conférences visant à pousser notre pays vers des élections volontairement mal préparées qui risquent de déboucher une fois encore sur un bain de sang ». Si pour des raisons évidentes, les forces démocratiques les plus représentatives conditionnent la tenue des élections aux réformes, on comprend mal les agissements de l’UE et consorts.

La communauté internationale soutient un nouveau carnage au Togo

Bien avant la conférence dite de haut niveau, le PNUD avait organisé un autre séminaire à l’endroit des forces de l’ordre et de sécurité pour la sécurisation des élections. Tout ceci montre bien que l’UE soutient l’organisation des élections législatives et locales. C’est d’ailleurs ce soutien de tous ordres qui a déterminé le pouvoir à travers la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à se lancer depuis quelques jours à des gesticulations de recrutement des opérateurs de saisie pour le recensement électoral. Aussi l’Assemblée Nationale n’a-t-elle pas invité les partis parlementaires à envoyer la liste de leurs candidats en vue de la recomposition de la CENI. Or, sans le soutien surtout financier de la communauté internationale, il ne peut pas avoir d’élections au Togo dans ce contexte.

            Aujourd’hui, le retour en force des milices du pouvoir fait penser en 2005 avec les boucheries humaines jamais connues au Togo.

On a souvenance que l’ancien ministre de l’Intérieur François Boko avait démissionné en 2005 et exige le report de la présentielle pour la simple raison que les milices du RPT étaient déjà mises en place pour les massacres. Face à l’obstination aveugle et mercantile de l’UE et de ses alliés, les Togolais n’ont pu échapper à la catastrophe de 2005.

Aujourd’hui, tous les signaux sont encore au rouge mais les mêmes flibustiers incarnés par Patrick Spirlet de l’UE et Khardiata Lo N’Diaye du PNUD sont en passe d’envoyer les Togolais à l’abattoir. Il n’y a aucune raison pour ces commerçants diplomatiques de faire tuer encore des Togolais.

Pendant qu’il est temps, Patrick Spirlet, Khardiata Lo N’Diaye et consorts doivent prendre conscience pour cesser de financer la mort des Togolais.

Kokou AGBEMEBIO

Le Correcteur N° 380 du 01 octobre 2012