CONGRES DU PACTE SOCIALISTE POUR LE RENOUVEAU (PSR) :
Maître Jean ABI-TCHESSA passe la main au Professeur Komi WOLLOU
Aux termes des travaux du Congrès de ce samedi 19 décembre 2015 tenu à l’hôtel MUGET à Lomé, c’est désormais le Professeur Komi WOLLOU qui préside aux destinées du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR).
Placée sous le thème’’ Construire la société sur les valeurs’’, ce congrès a été l’occasion pour les cadres du parti de revisiter les textes et de débattre des nouvelles orientions qui confirment la position du PSR dans la grande famille internationale de la ‘’ SOCIAL-DEMOCRATIE’’.
A l’issue des travaux en commissions et en plénière, l’ancien bureau dirigé par Me Jean ABI-TCHESSA a passé la main à une autre équipe avec à sa tête le professeur Komi WOLLOU, Secrétaire National et M. Bodé TCHAKOURA, porte-parole pour un mandat de trois ans.
Le Mot de Bienvenue et le discours d’ouverture, respectivement par Komi WOLLOU et Jean ABI-TCHESSA, ont planté le décors dès la cérémonie d’ouverture.
Congrès du Pacte Socialiste Pour le Renouveau
Discours de bienvenue du Porte-Parole
Camarade Secrétaire National du Pacte Socialiste pour le Renouveau,
Mesdames Messieurs les Présidents et dirigeants des différentes formations politiques,
Honorables invités, Camarades militants du Pacte Socialiste pour le Renouveau
Le Pacte Socialiste pour le Renouveau, par ma modeste voix, vous souhaite la bienvenue aux présentes assises. Nous sommes heureux de vous retrouver en cette occasion solennelle. En répondant à notre invitation vous avez démontré l’intérêt que vous portez à ces assises et surtout vous témoignez de la qualité de l’excellence de nos relations. Nous vous en remercions infiniment.
Nous voudrions aussi exprimer notre reconnaissance à la presse togolaise qui nous a accompagné durant toutes ces années et surtout pour leur contribution inestimable à la lutte pour l’avènement d’une société plus juste et transparente.
A tous les militants avec qui nous avons ensemble mené cette aventure, une reconnaissance particulière. Pour diverses raisons, certains ont abandonné la lutte. Nous les comprenons. Mais il est encore possible de nous retrouver, les raisons qui ont déterminé notre engagement sont encore d’actualité.
Aux différentes formations politiques ou associations avec lesquelles nous nous sommes retrouvés à un moment donné dans les coalitions, nous disons merci pour les actions menées et les sacrifices qu’elles ont consentis.
Nos pensées vont à tous les Togolais qui souffrent quotidiennement de différentes manières. Certaines souffrances auraient pu être évitées ou limitées, nous en sommes convaincus, si l’intérêt général avait davantage prévalu dans les décisions de ceux qui sont chargés de conduire la destinée de notre pays. Nous pensons particulièrement à toutes les victimes des malheureux événements qui ont eu lieu à Mango.
Le monde, à l’heure actuelle, est confronté à des difficultés variées, de nature et d’intensité insoupçonnées il y a encore quelques années. A la souffrance des peuples due à la mauvaise gouvernance s’ajoutent la barbarie, la cruauté des hommes qui ont perdu leur humanité et travesti ce qu’il y a de nobles dans l’être humain.
Les efforts concertés de la communauté internationale ne garantissent pas à court terme des solutions pertinentes et durables. Les inquiétudes sont réelles et légitimes. C’est dire que les défis à relever sont importants et appellent clairvoyance et détermination. Nul n’est à l’abri de ces fléaux. Ils sont à nos portes. Les dangers qui guettent la société nous convient à une prise de conscience de notre responsabilité face à l’histoire. Nous ne pouvons vaincre ces maux par des armes classiques. Il faut une conversion des mentalités qui ne laissent guère de place à la dégénérescence de ce qui constitue l’essence de l’homme. Il faut construire sur des valeurs.
Cette exigence a été de tout temps une préoccupation du Pacte Socialiste pour le Renouveau. L’action politique, en effet, ne peut se bâtir que sur des valeurs. Les valeurs sont pour l’action politique ce qu’est une boussole pour le navigateur. A défaut de valeurs, on est livré à des errements, à des contradictions, à une incohérence, à des revirements imprévisibles, une fois à gauche, le lendemain à droite, ensuite on recule. Ceci est tout autant vrai pour l’homme politique à la conquête du pouvoir que ceux qui détiennent ce pouvoir.
Le Togo notre pays, par son histoire depuis plusieurs décennies, semble condamné à la quête perpétuelle d’une réconciliation introuvable. On pourrait légitimement se demander qui veut-on réconcilier. Les familles ? Les ethnies ? Les gouvernants et les gouvernés ? L’armée et la nation ? Les bourreaux et les victimes ?
Ma profonde conviction est que ce dont nous avons besoin, c’est la réconciliation de l’action politique avec les valeurs fondamentales. Ces valeurs, en effet, constituent le ciment de notre vie en commun. Nous ne pouvons parler le même langage, au-delà de nos différences, nous ne pouvons former un ensemble homogène, nous ne pouvons former une communauté d’intérêt, nous ne pouvons former une nation que lorsque tous nous nous identifions à des valeurs auxquelles tous nous sommes attachées et soumis. Oui, les valeurs ne peuvent être de simples slogans destinés à endormir le peuple, à berner la communauté internationale. C’est un mode de vie, c’est une nature. Nous ne pourrons les professer à toutes occasions solennelles alors que quotidiennement nos comportements s’en éloignent. Lorsque l’on est un responsable, lorsque l’on est un dirigeant, inévitablement, on devient pour une partie du peuple une référence. C’est justement pour cette raison que lorsque l’on s’autorise à investir l’espace public, on est inévitablement comptable devant l’histoire de ses discours et de ses comportements. C’est justement aussi pour cette raison que lorsque l’on est détenteur du pouvoir, un pouvoir qui appartient par ailleurs au peuple, que ce pouvoir soit légitime ou usurpé, il y a des écarts que l’on ne peut se permettre. Transiger sur des valeurs, ce n’est point un compromis, c’est une compromission. Refuser une compromission, c’est un devoir et non la marque d’une radicalité. Le Pacte Socialiste pour le Renouveau dit non à la compromission.
Mesdames, messieurs, vous pourriez légitimement me demander en quoi consistent ces valeurs. Je préfère vous dire ce qui ne peut constituer une valeur. L’argent, les privilèges ne sont pas des valeurs et ne peuvent constituer une valeur. Et pourtant, une partie de l’élite, pour l’argent, pour des privilèges se met au service des groupes d’intérêt qui méprisent l’intérêt général qu’ils ont pourtant pour missions de défendre. Les mœurs ont été travesties et on fait croire à une jeunesse qui se cherche que ce sont les richesses qui déterminent la valeur sociale d’un citoyen. L’élite n’a pas forcément pour vocation d’investir le champ politique. Mais à tout moment, elle a le devoir de dire ce qui doit être et ne jamais se lasser de le faire. Il y a des circonstances dans lesquelles ne rien faire équivaut à faire du mal.
L’ethnie ne peut être une valeur structurante de l’action politique. La primauté de l’ethnie dans le champ politique est une trahison de la patrie ; c’est une négation de la dignité due à chaque homme, à chaque citoyen. Ensemble nous devons combattre ce fléau, rassurer les uns et les autres, proscrire de nos stratégies la préférence ethnique ou alors faire de l’implantation géographique de nos ethnies des structures indépendantes, j’allais dire des Etats.
La conservation du pouvoir ne peut être une valeur, elle ne peut être une finalité. Le pouvoir est un moyen de réaliser le bonheur d’un plus grand nombre. Il est au service des valeurs. Il devient un danger lorsqu’on s’en empare sans une vision claire des valeurs qu’il est censé servir.
Les valeurs qui doivent sous-tendre nos actions sont inscrites dans nos lois. Elles sont mises en relief dans notre constitution. Nous adhérons à ces valeurs par les Traité internationaux que nos Etats ratifient. Nous les proclamons dans notre hymne. Nous les connaissons même si nous les transgressons. Elles sont parfois inscrites dans nos mémoires. Rappelez-vous mesdames messieurs, dans nos familles respectives, lorsque nous étions enfants, l’un des comportements que nos parents sanctionnent plus sévèrement, c’est le vol. C’est la soustraction frauduleuse d’une chose appartenant à autrui. Y a –t-il une différence que le propriétaire de la chose soustraite soit un particulier ou un Etat ? Oui ! Il y a une différence certaine. En détournant les biens publics vous privez l’Etat des moyens de servir l’intérêt général. Vous faites plus de victimes qu’un voleur qui s’en prendrait au bien d’un particulier. Je voulais dire que le détournement du bien public est plus grave que le vol. Alors que les petits voleurs remplissent nos prisons ou sont brulés vifs, ceux-là qui détruisent nos sociétés par leur détournement sont vénérés dans nos quartiers, nos villages, nos villes. Ils sont encensés. Nous devons nous réconcilier avec les valeurs cardinales de l’action publique.
Vive le Pacte Socialiste pour le Renouveau,
Vive le Togo,
Que Dieu bénisse le Togo.
Le Porte-Parole
Prof. Komi WOLOU
CONGRES DU PACTE SOCIALISTE POUR LE RENOUVEAU
(PSR)
DISCOURS D’OUVERTURE DU SECRETAIRE NATIONAL
Mesdames, Messieurs les congressistes,
Mesdames, Messieurs les invités et représentants des Partis Politiques,
Je voudrais d’abord exprimer mes sentiments de gratitude à l’endroit des organisateurs de la présente assise et dire merci à tous celles et ceux qui ont contribué, de quelque manière que ce soit, à sa tenue.
Je remercie aussi les responsables des fédérations et les militants qui ont fait le déplacement de Lomé pour donner souffle et vitalité au parti à travers ce congrès statutaire.
Je voudrais remercier tout particulièrement nos invités qui ont, en dépit de leurs multiples occupations, tenu à assister à cette cérémonie d’ouverture du congrès du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR).
Je salue et me réjouis de la présence, à nos côtés, de nombreux responsables et représentants des partis politiques. J’y vois, au-delà de marque de solidarité entre nos formations politiques, le signe d’un dialogue permanent entre acteurs politiques qui est nécessaire à la vie de la démocratie dans notre pays.
Mesdames, Messieurs,
A l’ordinaire chacun est absorbé par l’existence et les circonstances quotidiennes et n’accorde que de temps en temps une vue sur la situation du pays et ce qui peut advenir de lui. Pourtant, tout est lié.
Qui pourrait en réalité douter que le sort de chacun de nous est lié à celui du Togo ? Où irait notre pays si chacun de nous s’en désintéressait ?
Dans notre pays meurtri par les crises politiques récurrentes d’engendre la confiscation du pouvoir par un clan, il y a des moments propices comme ce jour, pour nous d’indiquer à la réflexion commune quels sont les buts visés par notre combat politique et quelles sont les voies à suivre pour y arriver. Il s’agit donc pour nous d’exprimer le souhait de la société dans laquelle nous voulons vivre, en étant conscient de l’effort à consentir pour y parvenir. Il s’agit pour nous aussi de dire sur quelles valeurs nous voulons établir le contrat social.
La fin du système RPT/UNIR est le premier des buts de notre combat politique. Et c’est ce but qui commande les autres.
Car le changement est vital pour le Togo.
Le chemin pour aller au changement réside notre détermination à travailler ensemble. Je veux dire la cohésion des forces démocratiques et des forces de changement. Cela nous impose d’abord de nous rassembler.
Nous rassembler n’est pas synonyme de l’unicité de l’opposition, car ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Nous rassembler n’est pas la constitution d’un parti unique de l’opposition. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Nous rassembler n’est pas la caporalisation des esprits. C’est la pratique rétrograde du régime. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Mes chers amis,
Tout se joue dès maintenant dans notre capacité à transcender les écueils, les égoïsmes et les intérêts particuliers. Car l’urgence des défis exige en effet que nous mettions en commun nos volontés, nos générosités, nos talents et nos ressources en nous soutenant les uns les autres, ensemble, comme un seul corps.
C’est la voie à suivre si nous volons réussir ensemble le changement en vue de construire et renforcer une société togolaise plus juste, plus libre, démocratique et solidaire.
Nous avons tout pour y parvenir. Et nous pouvons réussir si chacun accepte l’autre et donne le meilleur de lui, en recherchant aussi le meilleur dans la société togolaise.
Le PSR s’engage résolument à jouer sa partition et inlassablement, à œuvrer à l’union nécessaire au succès de nos actions.
Les Togolais qui ont largement rejeté le régime RPT/UNIR ne supportent pas ce qui se passe au sein de l’opposition. Ils ne comprennent pas qu’il ait une opposition de l’opposition. Ils perçoivent cela comme une division et un manque de sérieux des leaders de l’opposition.
Certes nos différences existent. Elles sont normales. Et nos ambitions légitimes. Cela ne doit pas nous conduire aux déchirements et aux divisions qui engendrent souvent la haine.
Nos divisions sont source de nombreux préjudices à la lutte. Elles démotivent nos concitoyens qui se résignent souvent en s’accommodant au statu quo. Le taux d’abstention très élevé et qui s’accentue au fur et à mesure des scrutins successifs en est révélateur. Certains opposants sont même tentés de se tourner vers le régime qui pourtant exploite la misère et le désarroi des populations pour se maintenir infiniment au pouvoir.
Nos divisions accentuent le malheur du peuple qui paye trop lourdement le tribut des échecs du régime RPT/UNIR.
Nos divisions hypothèquent l’avenir des jeunes et ruinent leur chance de voir la société togolaise s’engager dans une démocratie réelle.
Nos divisions nous rabaissent collectivement et nous discréditent dans l’opinion nationale et internationale.
La propagande politicienne du régime tend à le dédouaner du désastre et du chaos dans lesquels il a plongé le Togo en essayant de rejeter la responsabilité de ses échecs sur les leaders de l’opposition qui pourtant incarnent l’aspiration du peuple au changement.
Le régime sait exploiter nos divisions. Il met son temps à exploiter nos sentiments pour masquer ses échecs.
Cela exacerbe les frustrations et suscite une méfiance d’une partie de nos concitoyens vis–à-vis des responsables politiques qui risque de se transformer en défiance si nous n’y prenons pas garde.
Si nous voulons nous débarrasser des vieux oripeaux et clarifier les jeux politiques, notre union doit se faire. Elle doit être construite sur une base solide et pérenne. Elle doit être fondée sur la sincérité. Notre dénominateur commun doit être mis en valeur et suffisamment exploité.
Les valeurs de la République sont incontestablement les repères. Il s’agit de se battre pour la démocratie, la liberté, l’égalité et la justice.
En effet, nous pouvons nous référer à ces valeurs comme l’idéal commun pour lequel nous pourrions tout risquer et tout donner. Car André BRINK ne disait-il pas : « une fois dans la vie et seulement une fois, l’on devrait avoir suffisamment foi en quelque chose pour tout risquer pour ce quelque chose ».
La politique, c’est d’abord la croyance dans un idéal ; la croyance en l’homme. Car c’est l’homme qui est au début et à la fin de l’action politique.
La politique n’est pas un calcul politicien et personnel. C’est au contraire, une ambition pour le peuple. Quant à l’activité politique, elle doit d’abord et avant tout être fondée sur la recherche permanente de l’épanouissement du peuple, son bonheur et son émancipation. Il s’agit de sortir l’être humain de l’obscurité dans laquelle il peut fonctionner pour l’appeler à la lumière.
Si nous nous acceptons, il nous sera plus facile de parler d’une voix et de faire face ensemble à la minorité qui a confisqué le pouvoir du peuple. C’est dans ces conditions que nous pourrions donner l’espoir à nos populations par l’exercice du pouvoir lorsque nous l’aurions conquis. Chacun pourra alors se sentir à la fois co-auteur et bénéficiaire du changement.
Mesdames, Messieurs,
Nous devons répondre présents à l’appel du pays. Lorsqu’il nous interpelle, nous devons être courageux et vaillants.
En effet lors du scrutin présidentiel du mois d’avril dernier, avec nos partenaires de CAP 2015, nous avons eu l’altière conviction d’avoir répondu à l’appel du peuple togolais de poursuivre la lutte, sans abdiquer.
Le peuple togolais aime et soutient ceux qui luttent, sans rien céder. Il reconnait ceux qui se battent sans calculer.
Ce peuple est venu à notre rencontre et a dialogué avec nous en nous formulant ses nombreuses attentes et l’espoir qu’il place dans l’avenir par le changement. Notre candidat incarnait cette espérance. Nous fûmes les témoins dignes.
Je revois encore et toujours les visages de ceux et celles qui, dans les villes, villages et hameaux du pays, espéraient tant le changement. Ces visages ne me quittent pas et je mesure à juste titre l’ampleur des déceptions après le holdup électoral perpétré par le parti UNIR.
Pour tous, il faut continuer de se battre et faire don de soi pour réaliser le changement tant entendu.
Mesdames, Messieurs,
Le régime RPT/UNIR est indomptable et toujours égal à lui-même. Il est connu de nous tous. Ne nous trompons ni de cible, ni de combat. Ne nous trompons même pas d’époque, car comme le rappelle FAULKNER, le passé n’est jamais mort et enterré.
Nous savons tous que ce régime a fait de la conservation du pouvoir la seule raison d’être, c’est-à-dire sa nature même, son substrat. Il est né de la force, se maintient par la force et poursuit dans l’échec.
Nous savons tous que ce régime a fait du pouvoir une affaire de quelques-uns seulement. Que ceux-là qui exercent le pouvoir se targuent d’une supériorité intrinsèque sur le reste des Togolais.
Nous avons toujours dénoncé ce régime qui régente le Togo depuis un demi-siècle.
Nous nous sommes insurgés contre ses pratiques totalitaires.
Nous avons été de tous les combats contre les violations des droits de l’homme, les violences policières, les brimades des populations, les tortures, les intimidations, le châtiment des opposants et des journalistes, les règlements de compte, etc…
Nous avons aussi dénoncé les violations graves et répétées des lois de même que l’impunité et l’arbitraire érigé en système de gouvernement.
Nous n’avons de cesse d’appeler à la fin de la mauvaise gouvernance, de la corruption, des injustices, du clientélisme et des inégalités sociales.
Je peux décrire le système mis en place par le régime RPT/UNIR d’un mot complaisant : le despotisme.
Car en réalité, c’est bien plus que cela. En effet :
Que dire quand la constitution, notre pacte suprême, notre contrat collectif, est froissé par le régime comme un chiffon de papier ?
Que dire quand le Chef de l’Etat lui-même n’honore pas sa signature sur l’accord politique global (APG) ?
Que dire quand les populations de l’Oti qui demandent pacifiquement à être associées à l’aménagement de la réserve sur leurs terres, sont réprimées dans le sang ?
Que dire d’un pays dans lequel les populations à la base ne peuvent pas désigner leurs responsables locaux ?
Mes chers amis,
Rien n’a changé au Togo en dépit des discours servis et des intentions exprimées.
Comme son père, dès que Faure accéda au pouvoir, il s’empara du pouvoir exécutif et réduisit le gouvernement à la fonction d’agent subalterne.
Comme son père, il enferma les institutions de la République (Assemblée Nationale, Conseil Constitutionnel, Cour des Comptes, …) dans l’écurie RPT/UNIR en leur ôtant la liberté d’exercer leurs prérogatives respectives dans l’impartialité.
Enfin, la justice sera toujours muselée et utilisée contre les adversaires politiques.
Depuis l’arrivée de Faure au pouvoir, la crise togolaise s’est amplifiée et les frustrations plus grandes. Cette crise est fondamentalement politique. Il nous faut donc réfléchir à des solutions pérennes, car comme le disait Victor Hugo, face aux difficultés extrêmes, il faut trouver des solutions extrêmes.
Le PSR ne veut plus d’accords de circonstance. C’est pourquoi, nous n’acceptons pas que soit engagée, sans préalable, des discussions qui viseraient à rechercher un consensus pour la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles.
A nos yeux, cela reviendrait tout simplement à conclure un accord politique dans l’Accord Politique Global (APG). Cela n’a pas de sens. Ce serait un précédent dangereux.
Nous considérons toujours que l’APG est d’actualité et qu’il ne peut être remis en cause.
Dans cette perspective, le 3ème mandat de Faure, outre qu’il procède d’un énième coup de force électorale, viole l’APG. Il est un mandat de trop.
Le moment est venu de passer des discours aux actes concrets. Victor Hugo disait « Oser, le progrès est à ce prix ».
Oui, c’est le moment pour tout patriote, pour tout togolais épris de justice, de s’engager plus fortement afin de conclure le combat pour l’émancipation du peuple que nous avons amorcé depuis un quart de siècle.
Nos concitoyens nous regardent et attendent de nous un engagement plus ferme et des solutions appropriées à la crise. Leur aspiration au mieux-être, à la justice, à la démocratie et à l’état de droit est inébranlable.
Ils sont toujours présents à nos côtés et constituent l’ultime chance de changement du Togo.
C’est en restant fidèle au peuple, en l’écoutant toujours avec plus d’attention et en prenant en compte ses vues que nous pourrions trouver en son sein le ressourcement et les ressources nécessaires à l’aboutissement du combat.
Mes chers amis,
L’Etat togolais est notre bien commun. Etre à son service est notre engagement.
Le Togo, terre de nos aïeux, est éternel et indestructible. Il s’incarne dans l’Etat et la République. Il vit, se mue, s’invente et réalise l’unité de ses composantes ethniques et sociales autour de ces deux concepts.
Le régime a tort de considérer le Togo comme une entreprise individuelle. Il a tort de vouloir s’approprier coûte que coûte le pouvoir et d’en faire une jouissance privative.
Quant à l’opposition, elle n’accepte plus d’être enfermée dans un rôle secondaire et d’éternelle opposition, souvent laissée au bord du chemin.
Non. Le Togo appartient à nous tous dans l’égalité des droits et des devoirs.
Michelet disait : « nul ne doit être en dehors de la République ».
Nous sommes attachés à la République togolaise et croyons fermement en ses valeurs inscrites dans la constitution.
– Nous sommes attachés à l’égalité et la justice qui sont des valeurs malmenées par le régime RPT/UNIR qui pratique d’une manière incessante et récurrente l’arbitraire, le clientélisme et les discriminations à tous les niveaux.
L’égalité doit être réalisée et rendue effective dans le pays aussi bien par l’évolution de notre droit pour assurer une protection plus grande aux plus vulnérables, aux enfants et aux femmes, mais surtout par l’accès des populations togolaises aux services publics et aux biens de base : eau, électricité, santé, infrastructures …
Le PSR a toujours dit qu’il n’y a rien de plus important que de combattre les inégalités afin de préparer les citoyens de demain à vivre l’expérience responsable d’une démocratie authentique.
– Nous sommes attachés à la solidarité comme valeur républicaine qui pourra être réalisée par une plus grande mutualisation des risques, l’institution d’un système de protection sociale pour tous les Togolais et la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers.
– Nous sommes attachés au patriotisme qui est la conviction de former une nation et qui se traduit par l’engagement à défendre l’intérêt général avant toute autre considération.
– Nous sommes attachés à la laïcité qui place l’Etat au-dessus des groupes ou organisations religieux.
– Nous sommes attachés à l’intégrité morale et la vertu car comme disait Montesquieu dans l’Esprit des Lois, « il ne saurait exister de démocratie sans la vertu ».Etre démocrate c’est cultiver la vertu. Etre démocrate c’est dire la vérité aux Togolais et gouverner dans la vérité. Etre démocrate c’est ne pas instrumentaliser les ethnies.
Il faut éduquer le peuple pour qu’il comprenne le sens du vote qu’il exprime et sache qu’après avoir désigné ses dirigeants, il doit pouvoir les contrôler et leur demander compte.
– Enfin, nous avons foi dans la démocratie, le progrès et l’émancipation collective du peuple togolais. Le progrès et le développement sont fils de la démocratie. Il ne s’agit pas seulement du progrès de la science et de la technologie à réaliser, mais aussi du progrès social. L’école de la République en est l’instrument privilégié.
C’est pourquoi, le PSR veut une réforme d’ensemble de notre système éducatif qui offre à la jeunesse les chances d’une ascension sociale. Cette réforme doit permettre une diversification des voies d’accès à l’enseignement supérieur.
Le PSR propose la création d’une université des métiers dans chaque région et une éducation réellement gratuite et obligatoire jusqu’en classe de 3ème.
Mesdames, Messieurs,
C’est à l’aune de ces valeurs que l’opposition actuelle sera jugée lorsqu’elle sera aux affaires. Les Togolais sont bien conscients que le régime actuel ne sert pas les valeurs républicaines et qu’il les a dévoyées. Les conséquences sont cruelles : niveau insupportable des souffrances sociales qu’engendre la pauvreté, abandon de l’école, démission de l’Etat du secteur de la santé, dévalorisation du travail, exploitation humaine, des villes qui cèdent à la broussaille, des familles qui ne peuvent plus manger à leur faim, une jeunesse réduite à la mendicité, des intellectuels confinés au silence …Le tableau est bien sombre.
L’alternance politique est à la fois la condition et la réponse à tout.
Chers amis,
Ce congrès va mettre davantage le PSR en ordre de marche vers un horizon nouveau. C’est un congrès de renouveau pour un parti de renouveau. Nous allons y jeter les bases et en dessiner les cartons. Nous moderniserons à travers cette assise, nos textes, dégagerons une ligne de politique générale plus combative et doterons notre parti d’une nouvelle équipe de direction. A la fin du congrès, des recommandations seront faites afin d’assurer une plus grande implantation du parti dans toutes les préfectures du Togo.
Notre parti va réaffirmer son alliance avec les partis d’opposition qui œuvrent pour le changement et l’alternance politique. A cet effet, nous saluons l’existence du groupement de partis CAP 2015 auquel notre parti est fier d’appartenir. Le PSR souhaite que cette coalition soit perçue comme un entonnoir où viendront se jeter les autres forces de l’opposition démocratique.
Mesdames, Messieurs,
L’histoire s’écrit partout dans le monde à une vitesse sans pareille. Elle s’écrit par les peuples qui savent puiser leur force en leur sein, dans leur culture et dans leur unité.
L’histoire s’écrit à travers les changements politiques comme c’est récemment le cas à côté de nous au Burkina-Faso, et encore plus loin, en Birmanie, au Venezuela où les verrous ont sauté permettant aux peuples jadis opprimés et compressés, de prendre en main leur destin.
Où plaçons-nous le Togo sur cette carte mondiale du changement ?
Nous avons l’habitude de le dire, personne ne doit accuser ni le mauvais sort, ni la malchance, encore moins la fatalité, car nous pouvons toujours agir pour obtenir les réformes politiques et institutionnelles, ainsi que l’organisation des élections locales.
Nous devons agir pour obtenir des élections législatives anticipées, car la majorité UNIR de l’Assemblée Nationale actuelle a été instrumentalisée pour rejeter les réformes constitutionnelles et institutionnelles. L’institution ne reflète plus la volonté du peuple togolais. Elle n’est plus au service du peuple, mais d’un clan. Il faut la renouveler.
Nous devons agir pour obtenir le scrutin présidentiel anticipé après une éventuelle période de transition politique qui offrira à nos concitoyens la garantie d’un scrutin honnête et transparent et l’assurance que le Président actuel ne se représentera plus.
Nous ne pouvons laisser UNIR s’approprier seul la CENI en y plaçant exclusivement ses militants déguisés en experts. C’est un coup de force en préparation. Mobilisons-nous pour faire échec à ce projet obscène.
Enfin, nous devons agir pour obtenir la libération de toutes les personnes détenues dans le cadre des incendies des marchés de Kara et Lomé de même que Pascal BODJONA et Kpatcha GNASSINGBE et ses codétenus.
Luttons ensemble en sachant que les batailles de la vie ne sont gagnées ni par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnent jamais.
Mesdames, Messieurs les congressistes,
Si j’avais une recommandation à vous faire, elle se déclinerait en ceci : Le Togo est un malade, vous devez être des chirurgiens. Le Togo est un chantier, vous devez être des entrepreneurs.
Je vous remercie encore une fois et déclare ouvert les travaux du congrès extraordinaire du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR)
Que Dieu bénisse le Togo.