Suite au scandale du Cndh-gate tous les partis ou presque se sont prononcés à l’exception de l’UFC qui, selon toute vraisemblance, approuve les manœuvres en cours visant à protéger les tortionnaires et les faussaires. Depuis le début de cette affaire, les ministres de l’UFC tout confus, rasent les murs en se grattant la tête, fuyant les micros et les caméras. En pareilles circonstances, à défaut du porte-parole du gouvernement c’est le ministre des droits de l’homme madame De Souza Léordina (UFC) qui devrait monter au créneau, se cache. Mais curieusement, c’est le ministre de la Culture, Hamadou Yacoubou qui s’est accaparé le rôle d’avocat des tortionnaires et des faussaires. “Qui s’y frotte s’y pique”, dit l’adage. Gilchrist Olympio et les siens gardent le profil bas, parce que s’ils dénoncent ces faussaires et ces tortionnaires qui sont des hommes de confiance de Faure, ils risqueraient de perdre leur pain. Or, la plupart des ministres auraient engagé des dépenses somptueuses dans des chantiers qu’ils n’ont pas encore achevé. Ils savourent les délices du luxe gouvernemental au point que le sort des pauvres populations ne les préoccupe guère. “Qui ne dit mot consent”, dit-on. Ce silence de Gilchrist et ses amis sur un fait aussi grave, est crillard et loin de les soustraire à l’embarras, témoigne du soutien total et indéfectible de l’opposant préhistorique aux néo-nazis togolais et leurs protecteurs.
Et pourtant ironie du sort, Gilchrist Olympio lui-même a été victime de faux et usage de faux érigé en méthode de gouvernement par le Système RPT qui n’est pas à son coup d’essai. En 1999, Amnesty International avait publié un rapport sur les violations massives des droits de l’homme, rapport qui faisait état de massacres des centaines de Togolais avant pendant et après l’élection présidentielle de 1998 sanctionnée par un hold up électoral dénoncé par l’Union européenne. Tentant de se disculper le pouvoir togolais avait monté un scénario visant à montrer que le président de l’UFC aurait corrompu à coups de dollars Pierre Sané pour produire un rapport complaisant et hostile contre les autorités togolaises. A l’époque la signature de Gilchrist et le papier en-tête de sa société basée à Londres avaient été scannés sur des correspondances et présentés comme étant la preuve des échanges entre le principal adversaire du Général Président et le secrétaire Général de Amnesty international Pierre Sané. Hier comme aujourd’hui, ce montage grossier visait à disculper et à assurer l’impunité aux auteurs de massacres.
Obligé d’aller jusqu’au bout de son pacte de soumission à Faure au nom de la politique du ventre, l’opposant préhistorique approuve aujourd’hui les méthodes dont il avait été victime de la part du même pouvoir. Que c’est triste!
A S
Le regard N° 773 du 07 mars 2012
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