Les fameux barons du RPT, une bande de poltrons et d’incapables !?

 

C’est en réalité un non événement qui ne mérite pas autant d’attention, au regard des réels desseins qui motivent l’initiative. Il s’agit juste de changer d’habillage au Rassemblement du peuple togolais (Rpt), comme on en fait à Dékon pour les téléphones portables, pour en faire UNIR, Union pour la République, et continuer le même système de gouvernance, d’ailleurs avec les mêmes hommes et femmes. La manœuvre vise donc à séduire les esprits faibles. Mais souffrez qu’on y revienne. Pour aborder cette fois-ci l’attitude de ces hommes appelés barons et autres dignitaires du Rpt, qui ont toujours donné l’impression d’être des démiurges au Togo ; mieux, leur passivité surprenante lors de la dissolution du parti qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui, qui frise la couardise.

Ego, condescendance, cynisme…

En effet qui dit baron du Rpt dit suffisance, égo, condescendance, cynisme, immoralité etc. Vous vous souvenez sans doute des fameux propos de Fambaré Ouattara Natchaba en 2002, à l’époque au sommet de sa gloire : « Au RPT, nous allons tout prendre ». Les barons du Rpt, ce sont des hommes tout suffisants, hautains, sans aucun scrupule, cyniques la plupart du temps. Les leaders de l’opposition togolaise sont leur souffre-douleur. Quand ces carriéristes du parti suranné ouvrent la bouche, c’est pour débiter des insanités, narguer proprement, et il faut avoir du cœur pour les supporter. Ils sont capables de défendre l’indéfendable, prouver par exemple que la Vierge Marie est la première épouse de Jésus Christ et non sa maman, pour peu que cela arrange les affaires de leur parti ou du clan au pouvoir. Quand il s’agit de défendre un hold-up électoral, ils sont « impossibles ». Et ce n’est pas conseillé aux hypertendus et autres âmes sensibles de les suivre lorsqu’ils débarquent sur la TVT, au lendemain d’un hold-up. Les Togolais se rappellent sans doute 2010.

« De quoi nous accuse-t-on ? De l’excès de transparence ? Quelle contradiction ! Vous n’organisez pas les élections, vous êtes critiqués et cela se comprend. Vous organisez les élections dans de très bonnes conditions de transparence, vous êtes critiqués. C’est le monde à l’envers », déclamait le 13 mars 2010 Solitoki Esso, le Secrétaire Général du defunt parti, aujourd’hui en chômage, devant des centaines de militants à la plage en face du Palais de la Présidence de la République, au terme d’une marche de soutien à Faure Gnassingbé organisée au lendemain de sa réélection (sic). « Nous la tenons notre victoire, acquise à l’issue d’un scrutin pacifique, transparent, honnête, juste, démocratique et crédible! N’en déplaise à ceux qui se laissent inutilement ronger par l’amertume et l’échec. Et pourtant, l’échec peut devenir demain, un tremplin pour le succès », avait-il glosé, et de poser le Togo en « modèle dans le domaine électoral ». « Rares sont les pays de la sous-région qui ont tout mis en œuvre comme notre pays pour traduire dans les faits la transparence des consultations électorales », s’était-il permis. On parie qu’à l’époque, ces propos devraient entraîner une bonne coulée d’adrénaline chez le candidat du Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac), Jean-Pierre Fabre dont la victoire a été proprement volée. En tout cas les faits scandaleux qui s’étaient passés permettent de le dire. Le VSAT censé assurer la crédibilité des résultats a été savamment saboté, les procès-verbaux et ordinateurs du challenger sérieux de Faure Gnassingbé confisqués, en pleine opération de compilation et pas restitués jusqu’à ce jour. Et c’est ça la transparence ! Cynisme, vous avez dit ?

Une bande de poltrons

Les barons du Rpt ont toujours donné l’impression d’être des surhommes. Et qui s’y frotte, s’y pique. Il arrive même de se demander, devant certains agissements, si eux aussi ils font les besoins –suivez les regards – comme nous autres, tant ils se font tout puissants et se permettent tout. Raison pour laquelle les Togolais n’arrivent pas à croire à leur docilité devant la dissolution de leur parti. Tout est allé tellement vite, comme une lettre à la poste, et le Rpt dissous. Et le plus cocasse, par quelqu’un qui faisait encore ses besoins dans ses dessous au moment de la création du parti. Sans aucune résistance de la part de ces démiurges de barons. « Je ne suis pas triste ni nostalgique. C’est un acte volontaire qui est venu de la base. Le congrès n’a fait qu’entériner en posant cet acte fondateur…La dissolution est assumée par l’ensemble des militants du parti, tout a été fait avec le consentement de tous les barons et décideurs du parti. Il y a eu pendant trois à quatre mois des débats francs et sincères au sein des sections préfectorales et sous-préfectorales de nos structures locales. Ce n’est qu’après ce processus qu’un comité restreint a été mis en place pour réfléchir sur les propositions formulées par la base », a dardé Solitoki Esso. Mais ça, c’était juste pour sauver les apparences. Dans leur for intérieur, ça crachait du feu comme le Vésuve, ça maudissait le « petit » et lui souhaitait tous les maux du monde. C’est d’ailleurs le contraire qui étonnerait, d’autant plus que leur histoire personnelle et leur CV ne sauraient se faire sans rapport avec le Rpt. La plupart, sinon tous seraient de célèbres anonymes sans ce parti. ça doit être la seconde et véritable catastrophe nationale, après celle du 05 février qui avait enregistré les pleurs en live de certains. En réalité une mise en scène pour feindre les plus affligés par la mort d’Eyadéma et se faire remarquer. Avec les événements du 14 avril dernier, il s’agit cette fois-ci d’une véritable catastrophe, celle qui met un coup d’arrêt à leurs intérêts. Avec la disparition du Rpt, c’est a priori la fin des privilèges, postes juteux, fortunes, belles carrosses, jolies créatures etc.

Cette dissolution était dans les cordes et devrait avoir lieu depuis plusieurs mois voire années ; mais ce sont les réticences dans les rangs des dignitaires du Rpt qui ont arrêté Faure Gnassingbé dans son élan et retardé l’échéance. A un moment donné même, le commun des observateurs pensait que le « jeune » avait abdiqué et abandonné le projet, d’autant plus que la coulée de bile était très forte. Mais c’était compter sans sa détermination à aller jusqu’au bout. On croyait que ce samedi 14 avril 2012 à Blitta, la terre allait trembler, que les barons allaient s’opposer frontalement à cette initiative de Faure Gnassingbé et lui montrer qu’ils ont vu le soleil avant lui. Mais l’affrontement tant redouté n’a pas eu lieu. Ces barons qui ont toujours donné l’impression d’être allés à l’école de Pharaon, joué aux durs à cuire n’étaient en réalité que des poltrons cachés. Ils ont détalé, la queue entre les pattes, comme…au premier coup de poing de Faure Gnassingbé sur la table. Le « petit » les a malmenés, comme des gosses ou des malpropres, eux qui donnaient l’impression d’avoir dompté le soleil. Il nous revient que nombre d’entre eux n’étaient même pas invités à l’assemblée constitutive du nouveau parti à Atakpamé, mais ils ont dû s’y inviter, pour éviter d’être fichés comme des opposants à Faure Gnassingbé.

Ces barons n’étaient donc pas aussi forts que ça. Vont-ils croiser les bras et regarder le « jeune » gâcher en un jour l’œuvre de tant d’années ? Des indiscrétions font état de ce que certains prévoient faire une contre campagne et saboter sur le terrain les efforts de l’« Esprit nouveau » qui entreprend à partir de la semaine prochaine, une tournée d’explication à l’intérieur du pays. Mais on a bien peur que rien ne se passe. Ces dignitaires du Rpt vont ruminer tout en silence leur colère, et peut-être jusqu’à la fin de leurs jours. Il nous revient que certains députés et ministres comptent même se présenter aux prochaines législatives comme des indépendants. A quelque chose malheur est bon, dit-on. Faure Gnassingbé aura permis de les démythifier.

Tino Kossi

www.liberte-togo.com