Les cinq raisons pour lesquelles Faure doit quitter le pouvoir

Le peuple togolais à bout de son assujettissement par la dynastie des Gnassingbé

Les cinq raisons pour lesquelles Faure doit quitter le pouvoir

 

La dictature de Gnassingbé Père et de Gnassingbé fils commence par se régénérer et il est avéré que depuis plus de sept ans maintenant, le Togo a perdu les fondamentaux d’une république et est versé dans la dynastie des Gnassingbé. Cette dynastie est voulue et entretenue par le cercle des colonels qui décide de la vie du Togo. Ils étaient les mêmes qui ont obligé les généraux à porter Faure au pouvoir. Ces derniers, agissent à visage découvert et constituent les cerveaux de la sécurité du pouvoir délocalisé au Palais d’Ingrid Awadé depuis peu. La richesse du pays est confisquée par « une minorité » pour qui tout baigne alors que l’écrasante majorité des togolais sont en proie à la misère ambiante. Depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour appeler au départ de Faure et de sa nomenklatura. Si l’on trouve à dire par rapport à cette démarche, ce ne sont pas les raisons du départ qui en manquent.

Cela fait plus de quarante cinq ans que la même famille préside la destinée du Togo. De la dictature pure et dure avec l’imposition de la pensée unique, en passant par la dictature modérée des éléments incontrôlés dans les années 90 à la néo dictature du fils depuis le coup d’Etat militaire et électoral de 2005, les togolais ont été pressés et assujettis. Le pouvoir clanique a affamé les populations du Nord au Sud pour arriver à ses fins, celle de se maintenir. Beaucoup avaient cru que l’arrivée du fils pourrait changer un temps soit peu les données et que les togolais qui crèvent de misère pourront manger à leur faim. Seulement voilà que Faure Gnassingbé a d’autres agendas que celui d’amélioration des conditions de vie des togolais. En sept (7) ans, Faure a battu tous les records et dépassé son père dans la mauvaise gestion de l’Etat. Comme si cela ne suffisait pas, le Chef de l’Etat de fait se permet de faire l’apologie de la torture et s’invite comme bon lui semble dans les affaires judiciaires. De là, son hostilité à l’avancé démocratique n’est plus à démontrer.

Association de tortionnaires

A trop garder l’eau dans la bouche, c’est de la bave qu’elle devient. Comme pour dire, l’excès de toute chose est nuisible. Le régime qui régente le Togo depuis l’assassinat du vrai Père de la nation togolaise Sylvanuis Olympio en 1963 n’a rien compris de la modernité. Ce régime se repose essentiellement sur la force bruite d’une armée clanique où tous les officiers et sous officiers influents sont de la même préfecture et de surcroit du même village. Sur ce le régime de Faure Gnassingbé se donne le droit de gouverner le pays comme bon lui semble ; piétinant de  jour en jour les droits les plus élémentaires des citoyens. Chaque jour que le bon Dieu fait, le pouvoir de Faure Gnassingbé se dévoile de plus en plus aux Togolais qui commencent par comprendre qu’il faut en finir avec lui. Le Président de la République a institué une Agence de Renseignement qui est dite nationale mais qui fonctionne comme un service secret et personnel du jeune monarque. L’ANR dont il est  question qui s’est octroyé toutes les prérogatives des services de détentions est parce qu’elle est placée directement sous le contrôle du Président de la République. L’agence dirigée par le Colonel Alex Yotroféi Massina s’est même donné le droit d’administrer les pires  traitements inhumains et dégradants aux citoyens. Les tortionnaires patentés ont été identifiés par le rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) mais restent impunis et continuent de narguer les populations. Massina, Titikpina, Kadanga et leurs éléments sont devenus des intouchables.

Entrave à la justice

Après que Faure est mis en place des structures qui sont chargées de violer les droits des citoyens, il se permet de pointer son nez dans le fonctionnement de la Justice qui est supposée être un pouvoir à part. Faure Gnassingbé et son Agence Nationale pour le Renseignement sont devenus omnipotents et omniprésents dans toutes les affaires de la République. Le moindre dossier qui arrive devant la Justice, l’ANR fourre rapidement son nez à la demande du Président de la République qui est devenu « Tokpon ».  L’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat dans laquelle est impliqué Kpatcha Gnassingbé et plusieurs officiers de l’armée a été gérée depuis les bureaux du Palais de la Marina. Le juge Pétchélébia qui a permis au fils du dictateur d’arriver à ses fins doit être en train de le regretter actuellement. Faure Gnassingbé a donné le feu vert à l’ANR de torturer Bertin Agba dans une supposée affaire d’escroquerie. Le dossier a été analysé par la Cour Suprême qui a ordonné la remise en liberté provisoire du Directeur d’OPS Security sous caution de 150 millions. La justice a reçu la caution mais au moment de libérer le prévenu, le colonel Massina et Charles Debache  Alias Koffi Souza se sont opposés sur instructions personnelles du Chef de l’Etat qui a choisi Bertin Agba comme son prisonnier personnel. Les exemples sont légion. Le cas Bodjona l’est encore plus quand des informations bien précises font état de ce que le plan du Kidnapping du Ministre le 10 août dernier a été monté dans les bureaux du palais de Lomé II. Autant d’exemples qui démontrent que Faure Gnassingbé ne veut pas laisser la Justice faire son travail pour le bien de la population.

L’hostilité de l’homme l’avancée démocratique

 

La nuisance de la dictature du père en fils est encore plus avérée lorsque nous abordons les questions de démocratie. Dès le 29 septembre 1992, le peuple togolais avait voté lors d’un référendum la Constitution qui doit être le soubassement de l’Etat de droit au Togo. La Constitution promulgué le 14 octobre 1992 par le dictateur Gnassingbé Eyadèma était en vigueur et était source de tous les problèmes électoraux de la dictature du père. Cette constitution a été proprement toilettée en 2002 par les ennemis du progrès pour permettre au vieux militaire de finalement mourir au pouvoir. Le fils, Faure Gnassingbé donc s’inscrit dans la même logique en refusant toute réforme substantielle de la loi fondamentale du pays pour permettre à nouveau au peuple le droit de choisir ses dirigeants. Pourtant les problèmes du Togo tiennent seulement à deux choses essentielles. Les réformes constitutionnelles, notamment la restitution de l’article 59 de la constitution du 14 octobre 1992 qui stipule : « Le Président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. En tout état de cause nul ne peut faire plus de deux mandat ». L’autre question concerne le mode de scrutin qui doit revenir à deux tours comme les togolais l’avaient voulu en 1992.  Mais tout ceci ne dit rien au fils du dictateur qui verse peu à peu dans l’oppression du peuple avec la répression bestiale et barbare.

Le clientélisme,

 la mode de gestion par excellence

Trouver du travail ces temps-ci à au Togo doit obéir à des principes du prince et de son entourage immédiat. L’avenir des togolais est sacrifié sur l’autel de la conservation du pouvoir de Faure Gnassingbé qui met celui qu’il veut à la place qu’il veut, en faisant fi de la compétence. L’Etat ne respecte plus les principes d’égalité des chances. Pour réussir quelque chose au Togo, il faut rouler sur les connaissances et les réseaux qui ont des ramifications autour du Président de la République. Ce qui fait que bon nombre de jeunes qui sortent des Universités du Togo chaque année sont laissés à eux-mêmes. Ils n’ont d’autres choix que de se donner au Zémidjan. Au même moment, les dirigeants font la promotion de la médiocrité en mettant des jeunes assez illettrés pour occuper des postes. Chaque fois, on parle de recrutement de jeunes alors que le dernier concours de la fonction publique remonte en 2008. Les grandes régies financières de l’Etat sont détenues par des amis personnels et des concubines du Président de la république. Le port, les douanes, Togotelecom, Togocel, les impôts sont entre les mains des amis, femmes et frères du président. Dans le lot, plusieurs cumulent des fonctions alors que le chômage des jeunes a atteint des proportions inquiétantes.

La prépondérance des femmes dans la gestion de l’Etat

Ce n’est plus un secret pour personne. Le Togo est sous les cuisses de certaines dames qui ne s’en cachent pas d’ailleurs. Les décisions de l’Etat sont prises parfois pour faire plaisir à telle ou telle femme qui se réclame proche, très proche du Président de la République. Certaines nominations sont faites seulement sur leur avis et la République va à veau l’eau. L’aile dure du régime est incarnée aujourd’hui par dame Ingrid Awadé qui passe par tous les moyens pour effacer ceux qui ne se soumettent pas à lui. Le cas Bodjona est un exemple parmi tant d’autre. Gilbert Bawara, le ministre Badaud l’avait appris à ses dépens et a du se raviser pour se voir attribuer de nouveau un portefeuille ministériel. La prépondérance des femmes dans la gestion des affaires de l’Etat inquiète des intellectuels qui ont fini par dénommer ce système de gestion actuelle du Togo la « pornocratie ».

Tout ce que nous venons de détailler dans ce dossier démontre que le pays n’est pas réellement gérer. Le Togo est à genou et chacun est en train de faire ce qui lui plait, les nouveaux riches surtout. Ces raisons sont les principaux qui peuvent amener un peuple à réclamer le départ du pouvoir d’un président qui n’a pas su écouter son peuple et régler les minimums de ses problèmes depuis déjà sept ans. Faure Gnassingbé a perdu la confiance des togolais, il y a lieu qu’il le sache. « Celui qui se dresse contre l’évolution, provoque la révolution », a dit un célèbre homme politique.

Baldrich Assila

Le Potentiel N110 du mardi 28 août 2012