27 avril 1960 – 27 avril 2013
Le Togo commémore le 53e anniversaire
de son accession à la souveraineté internationale
Une journée pas comme les autres, mais les Togolais, dans leur ensemble, ont commémoré ce 53e anniversaire de l’accession de leur pays à la souveraineté internationale, dans la prière, le recueillement et la communion avec leurs frères et sœurs arbitrairement embastillés dans la sordide affaire des incendies des marchés du Togo. Plusieurs activités ont été prévues dans la capitale togolaise notamment, un culte à l’Eglise méthodiste de Hanoukopé, une marche de protestation à travers les rues de Lomé, dépôt de gerbes et renouvellement de serment au pied du monument de l’indépendance, puis le grand meeting à la place du changement.
La commémoration de ce 53e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale, a débuté par un culte à l’Eglise Méthodiste Salem de Hanoukopé en présence des premiers responsables Collectif « Sauvons le Togo » accompagnés par de nombreux militants et sympathisants. C’est l’occasion pour le Pasteur Johnson, dans son sermon, de rappeler les sacrifices consentis par les fils et fille de ce pays pour l’accession du Togo à la souveraineté international. « A ce jour anniversaire de l’Indépendance, Dieu nous demande de ne pas abdiquer, de ne pas abandonner la flamme de l’espérance allumée depuis 53 ans », a-t-il recommandé avant d’ajouter : « L’image de notre pays le Togo, l’Afrique mise à sac, pillée et livrée au feu de la haine, de la division et du tribalisme. Il faut désormais faire place à une autre image de ce continent : l’Afrique de l’espérance, le Togo de l’espérance, le Togo nouveau, dans lequel tous les fils et filles se reconnaitront comme frères et sœurs d’une unique destinée, la libération de toutes les formes d’oppression ». Le Révérend Johnson n’a pas manqué de souligner le drame survenu aux grands marchés de Kara et de Lomé. Il estime que ces feux mis aux marchés, sont des feux de la division, de haine et de tribalisme qui sont en train de détruire notre Nation : « Il est temps que ces feux s’arrêtent. Il est temps de rallumer un autre feu, le feu de l’amour, le feu de la foi, le de l’espérance. Ce feu qui ne brûle pas et qui ne consume pas nos projets. (….) La flamme de l’indépendance allumée il y a 53 ans, est le symbole de ce feu d’amour, de ce feu de la foi, de ce feu de l’espérance dont les braises incandescentes devraient ouvrir les voies fermées de la libération sur tous les plans ». Moment de louange qui a aussi donné lieu à la reprise en chœur du chant patriotique « Eternel bénisse le Togo ». Au terme de la louange, le Pasteur Johnson a béni l’assistance.
La marche de protestation
Après les salutations d’usage sur le parvis de l’Eglise, responsables, militants et sympathisants se sont mis en ordre pour une marche de protestation qui a débuté à la devanture ladite paroisse. Aux sons de la fanfare et des groupes folklorique « Blékété », les fils et filles du Togo ont chanté, dansé et loué l’Eternel des armées d’Israël qui donne la victoire dans tout combat. Toutefois, comme c’est l’habitude durant les manifestations de l’opposition, les slogans hostiles au pouvoir et au gouvernement ont été scandés durant tout le parcours menant à la place de l’Indépendance où, dans le recueillement, leaders et militants ont renouvelé le Serment de fidélité aux engagements pris en même lieu en 2012.
Cérémonie de renouvellement de serment devant le monument de l’Indépendance
Arrivées à la Place de l’Indépendance près plus d’une heure et demie de marche, les populations togolaises éprises de liberté ont observé une minute de silence en mémoire des Togolaises et Togolais mort pour la liberté. Une gerbe a été déposé au pied du monument de l’indépendance Jean-Pierre FABRE et Me Jil-Benoit AFANGBEDJI. Puis par une chaine humaine, mains dans la main, les fils et filles du Togo ont repris en chœur le serment de fidélité à la lutte pour la libération de notre pays.
Grand meeting d’informations à la place du Changement
C’est seulement vers 14h que le long cortège est arrivé à la plage du Changement. Après les prières chrétienne et musulmane la minute de silence et exécution du deuxième couplet de l’hymne national, se sont précédées les interventions délivrées par les leaders du CST. .
L’honneur revenait au leader de l’ANC, Jean-Pierre FABRE, qui a délivré un message au peuple togolais. Après avoir rendu hommage au père de l’Indépendance, Sylvanus Elpidion Kwassi OLYMPIO et à tous ceux et celles qui se sont battus pour que le Togo devienne un Etat indépendant, le Président national de l’ANC a salué la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour la démocratie et l’état de droit au Togo. Il a ensuite abordé les grandes lignes de la politique togolaise et fustigé les maux qui minent notre pays. Jean-Pierre FABRE a par ailleurs dénoncé l’attitude et le comportement irresponsables et cyniques des autoritaires togolaises, réfractaires à tout dialogue franc et à toutes réformes nécessaires à un état de droit. Il tient pour responsables, les autorités togolaises, des maux dont souffre le peuple togolais et les appela à un dialogue franc et structuré pour préparer de manière consensuelle des élections transparentes et acceptables par tous.
Pour terminer, Jean-Pierre Fabre a lancé un appel à toutes les forces vives de la Nation pour un sursaut patriotique pour la reconquête de la liberté.
Me Jil-Benoit AFANGBEDJI, Mme Dovi AMOUZOU, le Commandant Olivier Amah POKO et Me Isabelle Manavi AMEGANVI ont tour à tour abondé dans le même sens que le leader de l’ANC et tenu en haleine l’assistance pendant deux heures. « Nous voulons que tout change dans notre pays comme c’est le cas dans les autres pays indépendants », a laissé entendre Jil-Benoit AFANGBEDJI qui est revenu sur les manifestations des travailleurs du Togo, au cours desquelles des élèves, Anselme Gouyano SINANDARE et Douti SINANLINGUE, ont été froidement assassinés. « Je ne suis pas sûr que le sang de ces enfants, sera vain », a-t-il souligné.
Même son de cloche chez madame Dovi AMOUZOU qui a interpelé la mère du chef de l’Etat pour qu’elle prenne ses responsabilités en prodiguant des sages conseils à son fils. « Au moins Faurevi peut entendre les conseils de sa maman s’il refuse ceux de son entourage. C’est curieux que le Togo soit dirigé par un chef d’Etat muet et impassible face à tout ce qui se passe dans le pays. », a-t-elle martelé.
Après un bref compte rendu sur le périple européen de la délégation du CST, le commandant Olivier Amah POKO a fait remarquer que les européens ne sont pas suffisamment informés sur les réalités togolaises. « Les partenaires du Togo, n’ont pas la vraie version de la situation politique au Togo », a-t-il affirmé. Selon le commandant Olivier Amah POKO certains ministres du gouvernement togolais servent des contre-vérités aux partenaires européens. Le déplacement du CST en Europe a donc permis de corriger le tir en rétablissant la vérité sur la situation qui prévaut dans notre pays.
Prenant la parole pour clore le meeting, la deuxième vice-présidente de l’ANC, Me Isabelle Manavi AMEGANVI, est, pour sa part, revenue sur les incendies des marchés du Togo en dénonçant l’intrusion, du pseudo expert israélien dont on n’avait jamais entendu parlé, dans cette affaire. « C’est pour flouer la population que le gouvernement, à travers le procureur de la République, Blaise Essolisam BOYODI, tente de jouer à la diversion et semer la confusion dans les esprits des Togolais », a-t-elle fait remarquer. Elle s’est ensuite appesantie sur le discours du chef de l’Etat qu’elle a qualifié de « provocateur. ». Selon Me Isabelle Manavi AMEGANVI, la solution aux maux qui minent le Togo est contenue dans la plateforme citoyenne que le CST. « La plateforme citoyenne du CST contient non seulement le diagnostic des maux dont souffre le Togo mais également les remèdes appropriés. Tout y est ! C’est à cette plateforme citoyenne que nous renvoyons une fois encore le gouvernement et le chef de l’Etat s’ils sont enfin décidés à se conduire en responsables pour sortir ce pays de la misère », a-t-elle martelé.