Le parrain bientôt débarqué, vers qui ira le fils de la Nation ?

Le parrain bientôt débarqué, vers qui ira le fils de la Nation ?


Le vent de la démocratie qui souffle sur le Maghreb depuis le début de cette année et qui a emporté l’ancien homme fort tunisien Ben Ali et le Raïs égyptien Moubarak,  est sur le point d’emporter le tyran de Syrte Mouammar El Kadhafi.

Contesté depuis bientôt un mois par son peuple, le roi des rois traditionnels d’Afrique a sorti la grande artillerie pour se pérenniser à la tête d’une Libye qu’il régente depuis 42 ans. Massacres de populations civiles aux mains nues, bombardements de villes etc, le guide n’a pas porté des gants pour mater son peuple que lui-même proclame qu’il l’adore. Face au génocide qui se tramait, la Communauté internationale a pris son courage à deux mains et, depuis vendredi dernier, engagé les forces armées pour faire plier Kadhafi. Les bombardements intensifs des sites stratégiques, des dépôts de minutions et des aéroports d’où partent les bombardiers de Kadhafi ont été enclenchés. Il est aujourd’hui clair que Kadhafi n’a plus d’autre choix que de quitter le pouvoir s’il ne veut pas finir comme un certain Saddam Hussein. Déjà ses vassaux subsahariens notamment Faure Essozimna Gnassingbé doivent se faire du souci.

Il n’y a aucun doute que le Fils d’Eyadèma entretient avec le dirigeant libyen des relations que d’aucuns qualifient de paternalistes. Faure Gnassingbé  considère Kadhafi comme son « parrain » à cause du rôle déterminant qu’a joué ce dernier dans son accession sanglante et mouvementée au pouvoir en 2005. Il se dit que le fils ne manque pas d’occasion pour demander des conseils à son père spirituel.

Mais aujourd’hui, si le parrain tombe, qui pourra « soutenir » et protéger le prince togolais ?  D’ailleurs, le Guide cherche une terre d’accueil pour se réfugier. Pourquoi le fils n’accueillerait-il pas « son papa » ? Ils peuvent venir assurer une co-gestion –suivez notre regard- du royaume des Gnassingbé. Imaginez Kadhafi dresser sa tente  devant le palais de la Marina et recevoir ses visiteurs comme Faure Gnassingbé. Cette initiative ne sera pas la première, Sékou Touré, en son temps l’a tenté avec Kwamé N’Krumah quand celui-ci fut chassé du pouvoir au Ghana. Vivement que Gnassingbé –Fils tente l’expérience au cas où Kadhafi sera contraint de quitter le pouvoir.

Le Correcteur N° 237 du 21 mars 2011