La dictature rampante et l’autoritarisme de Faure toujours d’actualité
Le meeting du Collectif «sauvons le Togo» transformé en sit-in devant l’Ambassade de
France durement réprimé hier
Le meeting d’explication que le Collectif « Sauvons le Togo » a programmé pour hier jeudi n’a pas eu lieu. Il a été à nouveau empêché par des gendarmes et policiers déployés par le pouvoir à cette occasion. Déjà aux environs de midi, des bataillons de la gendarmerie et de la police togolaise ont assiégé le Stade Oscar Antony où devait se dérouler ce meeting. Difficile donc d’accéder à ce stade. Les milliers de jeunes qui y étaient sur l’invitation du Coordonnateur du Collectif, Me Zeus Ajavon se sont amassés le long du boulevard du 13 janvier attendant l’arrivée des leaders. La présence d’Agbéyomé Kodjo, Patrick Lawson et autres aux environs de 15 heures au lieu du meeting n’a rien changé à la situation. Les agents de la Police ont opposé un refus catégorique à toute entrée au Stade Oscar Anthony.
Les responsables du Collectif ainsi que leurs militants ont dû rebrousser chemin pour prendre la direction de Déckon. Ce carnaval qui prenait l’allure d’une marche a été aussi stoppé, juste au niveau du Carrefour Déckon où il y ait eu le grand sit-in des 12 et 13 juin dernier, par des tirs de gaz lacrymogène. La répression a duré quelques minutes mais les militants du Collectif « Sauvons le Togo » ont poursuivi leur marche jusque devant les locaux de l’Ambassade de France au Togo. Là, a eu lieu un grand sit-in à la surprise générale de tous. Peu avant la tombée de la nuit, le regroupement a été dispersé à coup de grenades devant l’Ambassade de France.
Le vendredi dernier, le gouvernement togolais a rendu public un mémorandum dans lequel il interdisait toutes les activités du Collectif « Sauvons le Togo » sur toute l’étendue du territoire national. C’est dans la foulée de la publication de ce document qu’une répression s’est abattue dimanche dernier sur les sympathisants du Collectif qui se sont rendus au meeting organisé à Béniglato par ledit Collectif.
En tout cas, les responsables du Collectif déterminés à poursuivre la lutte pour l’instauration d’une véritable démocratie au Togo ont dénoncé le caractère absolu et anticonstitutionnel de ce mémorandum du gouvernement. Pour le Coordinateur du Collectif, Zeus Ajavon, « la liberté de manifester est la règle, l’interdiction l’exception ». Il estime que si « interdiction il doit y avoir, elle ne peut concerner qu’une manifestation, mais une interdiction générale est illégale et anticonstitutionnelle ». Les responsables du Collectif ont reproché à cette interdiction, son caractère discriminatoire car au moment où on interdit à certaines formations d’organiser des meetings, d’autres formations proches du pouvoir sont autorisées à les organiser. Allusion faite au meeting de l’UFC à Kévé, du BAC à Atitongon et les sympathisants d’UNIR à Kara le week-end dernier.
Loin de se décourager, le Collectif « Sauvons le Togo » a encore au programme plusieurs manifestations dans les quartiers de Lomé et à l’intérieur du pays.
W.W.
Le Correcteur N° 356 du 06 juillet 2012