Le vendredi 27 avril dernier, les togolais ont célébrés le 52è anniversaire de l’accession de leur pays à la souveraineté nationale et internationale. 52 ans de vivre ensemble jalonné par quarante ans de dictature militaire et de monarchie. Comme à chaque veille de la célébration, le Président de la République –très souvent un comme toujours un Gnassingbé- s’adresse à la nation. A chaque fois que le Président à l’occasion de s’adresser à son peuple, ce peuple très assoiffé de liberté et de bien-être s’attend toujours à l’annonce des mesures nouvelles qui peuvent booster le développement du pays. Et si ce n’était pas des décisions insignifiantes qui sont prises, c’est un discours creux qu’on prononce à ce peuple.
Le 26 avril dernier, les togolais ont encore assisté au remake du 31 décembre à la seule différence que cette fois, le discours n’est un discours télégramme. Cette fois-ci Faure Gnassingbé a perdu 15 bonnes minutes pour ne rien dire au togolais. Là où ont l’attend le plus, il n’en a même pas fait cas et s’est plutôt donné le plaisir de faire la morale au paisible population togolaise. Au lieu de prendre des sanctions contre les tortionnaires et les charcutiers du rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme en leur faisant la bonne morale eux qui devaient donner des exemples à suivre Faure continue de protéger ses ouailles et jette l’anathème sur les cas rares de jet d’ordure dans les caniveaux et de surcharge. Pendant que lui et ses ministres célébraient avec faste le 1er mai, journée internationale de travail, le travail qui est assez rare d’ailleurs, nous nous sommes porté volontiers de lui corriger le discours qu’il était sensé prononcer ce 26 avril sur la télévision nationale.
Faure Gnassingbé a commencé de la façon la plus logique et nous la respectons et le félicitons pour cela. Voici ce qu’il avait dit :
Togolaises, Togolais
Mes chers compatriotes
Notre pays s’apprête à célébrer, le cinquante-deuxième anniversaire de son accession à l’indépendance. Pour tous les Togolais, c’est un jour de fête et de joie mais aussi un moment précieux de réflexion et de recueillement.
Pensons un instant à ceux qui sont morts pour que la Terre de nos aïeux préserve à jamais son identité et sa spécificité, cette personnalité togolaise propre, longtemps perdue et enfin retrouvée le 27 avril 1960.
La flamme que nous avons ranimée au monument de l’Indépendance, est un signe éloquent de la continuité historique qui lie les hommes et les femmes de ce pays, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui, dont les efforts conjoints et la farouche détermination ont forgé cette Nation qui est notre Patrie. Qu’un hommage sincère soit rendu aux combattants de la liberté qui ont incarné, contre vents et marées, la fierté de notre pays à travers l’Histoire.
Nous devons à ceux-là, reconnaissance et gratitude. Ils nous ont légué un bien précieux que nous devons chérir en toutes circonstances et faire prospérer tant qu’un souffle de vie nous habite.
Togolaise, Togolais
En ce jour de communion nationale, la grande leçon que nous devons tirer de l’évolution récente de notre pays est que la réconciliation des fils et des filles du Togo demeure un objectif fondamental que nous devons, à tout prix atteindre et concrétiser.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’installer dès le 29 mai 2009 la Commission Vérité Justice et Réconciliation, chargée de jeter les bases d’une authentique politique de renouveau fraternel en vue de panser définitivement les plaies du passé.
Jusqu’ici, Faure à raison mais c’est ce qui suit qu’il aurait dû revoir. Il dit : Nous devons à notre grande satisfaction constater, avec reconnaissance que la Commission a rempli sa mission. Alors que ce n’est nullement pas le cas. La CVJR n’a pas remplie sa mission mais elle a fait ce qu’elle a pu. Aucune réconciliation n’est possible sans que les auteurs ne soient connus. Quand à la mise de ses recommandations, attendons de voir puisse que c’est à l’œuvre qu’on reconnait l’artisan.
Faure Gnassingbé a poursuivit son discours en disant : « La réconciliation ne saurait cependant se concevoir seulement en termes de moyens matériels. Au-delà des réparations et des indemnisations qui ont leur importance, Il s’agit d’abord et avant tout, d’une affaire de cœur.
C’est au fond de nos cœurs que devront se forger les armes du Pardon et de la Réconciliation », c’est tout à fait normal. Mais là où il devrait revoir sa copie, c’est ici : « Nous devons tourner nos esprits et nos cœurs vers l’offensé et vers l’offenseur, prendre notre courage à deux mains et dire à l’autre : Togolais viens, bâtissons la Cité ». Qui est l’offensé et qui est l’offenseur quand on tient compte des audiences de la CVJR. Qui va tourner son esprit et son cœur vers qui si chacun se dit victime. Nous tenons à rappeler à Faure Gnassingbé que la CVJR n’a pas organisée de débats et donc il ni a pas eu de débats à la CVJR. Il ni a eu que des audiences. Sur ce, nous sommes d’accord avec lui quand il dit qu’ « Il est possible d’élever nos regards, de transcender nos différences, de sublimer nos sentiments, pour atteindre de nouveaux horizons qui verront éclore un Togolais nouveau… affranchi du souvenir des souffrances, des douleurs et des traumatismes de notre Histoire et prêt à aborder de nouveaux rivages où triomphent la Paix, la Justice et la Sérénité ». Mais là où le président s’est une nouvelle fois trompé, c’est là où il déclare : « Le Monde change, le Togo aussi change ». Non le Togo ne change pas, il est tout à fait le même comme hier. Faure Gnassingbé même le sait que nous n’avançons pas. Les quelques rares efforts constater sont rapidement compromis par ses hommes qui trafiquent les rapports, torturent et répriment très sauvagement d’autres togolais. M. le Président, la progression dont vous parler est assez microscopique et rien ne va de l’avant pour le peuple si ce n’est la croissance de la misère en même temps que la corruption, la gabegie, le détournement et les autres continuent. Qu’est-ce qui change dans ce pays si ce n’est la promotion de nouveau riche ? Aucun progrès n’est accompli, il n’y a que des insuffisances qui doivent être surmontées.
A lire le discours de Faure, on dirait qu’il ne maîtrise rien des hommes qu’il a placé à des postes stratégiques. Il dit « Aujourd’hui force est de reconnaître que nous vivons dans un pays où les libertés ont été largement restaurées, les droits de l’homme rétablis, la démocratie promue… Le Togo d’aujourd’hui n’est pas le Togo d’hier ». Il le disait à la veille de la barbarie dont on fait preuve les forces de son régime. De quelle liberté parle Faure si les togolais ne sont plus libre de marcher, de prier ou encore d’aller à la place de l’indépendance de leur pays ?
On dirait que Faure Gnassingbé n’apprécie que ce qui l’arrange. Les togolais eux-mêmes le savent depuis longtemps que son pouvoir ne peut plus faire leur bonheur. C’est pourquoi les togolais continuent de se battre contre vents et marées. Et ça, il doit l’apprécier et s’en réjouir puisqu’il ne veut pas que « les pouvoirs publics, où l’Etat devait tout distribuer, tout réglementer, tout régler ». au lieu de parler des valeurs citoyennes et le respect de la chose publique qui lui sont chers à ses ministres et à ses amis directeurs des sociétés d’Etat avant de descendre dans le peuple, Faure a prit son balaie pour aller balayer la devanture d’autres personnes en ignorant sa propre maison. « Les valeurs citoyennes de respect de la chose publique, doivent s’imposer à tous comme une ardente obligation.
Agrandir sa maison en mordant sur la voie publique, jeter des ordures et des déchets de toutes sortes dans la rue, encombrer sciemment les trottoirs qui viennent d’être rénovés, ne pas respecter les voies, les ponts, les chaussées réaménagés à grand frais, bloquer la circulation piétonne en envahissant les trottoirs, boucher les caniveaux destinés à évacuer les eaux de pluie, se faire transporter à trois ou à quatre sur une seule motocyclette, jeter les eaux usées dans les rues sont des attitudes qu’il est urgent d’abandonner… Le respect de la chose publique est une valeur fondamentale que nous devons préserver, car le développement est à ce prix », a-t-il dit en ignorant royalement que le poisson ne pourrit que par la tête. C’est alors qu’il devrait annoncer des poursuites judiciaires contre le colonel Massina, le général Titikpina et les commissaires zélés qui torturent à longueur des mois des honnêtes togolais.
Le fils de Gnassingbé Eyadéma dit vouloir bâtir une société d’ouverture et d’inclusion. Seulement voilà que le lendemain, il a prouvé à tous qu’il n’a aucun intérêt que les togolais soient unis. Au moment où il se réjouissait avec ses clochards de militant de l’inexistant UNIR, il a décoré un de ses hommes des forfaits qui ont sérieusement chargé les militants du collectif « Sauvons le Togo ». Ah ! Quel sacré démonstration monsieur le président. Ce qui prouve à suffisance que tous les togolais ne sont pas égaux, qu’ils ne peuvent pas bénéficier de l’égalité des chances : Egalité des chances devant la loi, égalité face à l’école, égalité face à l’emploi. Abordant la question des prochaines élections, Faure Gnassingbé dit : « Comme vous le savez tous, 2012 est une année électorale au Togo.
Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter les périls, les dangers et les attitudes qui obscurcissent le plus souvent nos lendemains électoraux » et chacun est d’accord avec lui. Il poursuit en disant : « Des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de l’organisation des élections. Prenant en compte les observations formulées par des instances internationales, nous nous attelons à l’amélioration de notre système électoral. Nous souhaitons à cet égard, un débat clair, sincère, dépassionné, en ayant à cœur la sauvegarde de ce qui est essentiel, l’avenir du Pays, sa stabilité et son développement ». On dirait que le passé n’édifie pas les autorités togolaise notamment le président qui dit une chose et applique son contraire à la fois. Le dernier dialogue qui devait aux partis représentés à l’Assemblée Nationale de s’attendre sur les réformes nécessaire à faire avant les élections a été bloqué sciemment par ses émissaires de l’ancien RPT qu’il a vite dissout pour mettre ses adversaires dos au mur. Qui trompe qui si sur ses propres instructions son ministre à tout faire a coopté des individus méconnus pour faire le projet de code électoral sans discussion aucune avec l’opposition et sans concertation ni implication des autres. « A cette allure attendons-nous au pire en octobre si rien n’est fait. P44 d4 -ercred5ersonne ne pourra accepter se faire voler et croiser les bras. La tricherie appelle toujours des contestations qui à leur tour engendrent des violences » devrait-il constater avant de finir en exhortant « tous les acteurs qui sont engagés dans ce processus, à dépasser l’esprit partisan afin de consolider les bases d’une société togolaise moderne mais aussi en phase avec son histoire, sa culture et ses réalités. », ce Faure Gnassingbé n’ a pas fait en ratant de nouveau un grand rendez-vous avec son peuple
La rédaction
Le Potentiel N° 94 du mercredi 02 mai 2012