Pour avoir mal géré 10 milliards de FCFA de la BIDC
Le Colonel SOGNE Badjona plonge les hôpitaux dans le désespoir.
Le Togo avec la gouvernance qui est faite aujourd’hui est encore loin des bonnes manières prescrites par les institutions. Pour preuve, le domaine de la santé reste dans la précarité habituelle malgré le financement à hauteur de 10 milliards de francs CFA de matériels par la Banque de Développement de d’Investissement de la CEDEAO (BIDC). Au centre des magouilles, le Colonel Sogné Badjona, conseiller santé du Chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Une affaire qui met la vie des citoyens en danger et qui discrédite encore une fois le Togo en matière de gestion des fonds alloués par les institutions bancaires.
La Présidence togolaise reste aujourd’hui à devoir à une certaine société qui lui a livré des véhicules de luxe de marque Peugeot 607 qui sont d’ores et déjà amortis par l’Etat togolais, tout simplement parceque l’homme a touché des pots-de-vin que le langage anti corruption désigne par commission illégale. Cet homme est également au centre d’un dossier pourri de lègue de pièces d’identité de sa femme à une compatriote du nom de Elvire vivant en France afin que la commission sur ce trafic illégal puisse parvenir à sa femme. Affaire sur laquelle nous inviterons les autorités françaises à éplucher et prendre les responsabilités qui s’imposent. Cet homme se trouve être un conseiller du Chef de l’Etat togolais, Emmanuel Tchouko. Ailleurs, c’est un autre conseiller du nom de Barqué qui est accusé d’être plongé dans les dossiers pourris du projet Contour Global et encore plus loin c’est un autre tout de même indélicat du nom de Sogné Badjona qui est au centre de la mauvaise gestion de 10 milliards de francs CFA devant servir à la dotation en matériel les hôpitaux du Togo. Est-ce à dire que le Chef de l’Etat togolais est entouré de conseillers corrompus qui continuent de rôder impunément autour de lui ?
La réponse se trouve donc dans la façon dont ont été gérés les 10 milliards de la BIDC à travers quelques résultats :
Un patient est mort sur son lit d’opération chirurgicale tout simplement en raison de la défaillance d’un matériel qui s’appelle le Scoop qui consiste à renseigner sur le pouls du patient. Ce matériel fait partie du lot de acheté par le colonel Sogné dans le cadre du projet de la BIDC. Sur trois scanners achetés, un seul fonctionne normalement ; celui du CHU Campus. Quant à celui du CHU Tokoin, il ne fonctionne qu’avec des pièces de celui de Kara. Au bloc central de Tokoin, les six aspirateurs ont pris l’habitude de prendre feu. Le comble est qu’un jour, un patient qui s’apprêtait à être opéré a vu les chirurgiens prendre la fuite en raison d’un nouvel incendie déclenché de l’appareil. Tous les climatiseurs achetés dans le cadre du projet fonctionnent très mal et ne répondent pas comme il faut. A peine installées, les scialytiques, appareils servant à éclairer la table d’opération lors d’une intervention chirurgicale pètent. Le 02 juillet dernier, en pleine opération d’un patient, cet appareil s’est détaché de son support et à heurté la tête du Professeur chirurgien Ayité. Quant aux tables d’opération elles-mêmes, elles ne répondent pas et donnent du fil à retordre aux traumatologues et chirurgiens qui n’arrivent pas à faire certains types d’opérations. Là encore, les accessoires pour l’équipement de ces tables sont quasi inexistants. Sur les deux amplificateurs de brillance, seulement un fonctionne avec des pannes répétitives. Du côté du service d’anesthésie, le nouveau scoop (moniteur qui renseigne sur l’état du patient lors de l’opération) acheté donne de fausses informations. Récemment, alors que le pouls d’un patient avait chuté, le moniteur indiquait des informations erronées qui faisaient croire à un état normal. Le patient est décédé alors que les informations sont demeurées normales. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que le personnel soignant s’est rendu compte que le patient avait perdu la vie depuis longtemps.
A la maternité, le bloc continue de crouler même après les réfections faites avec une partie des 10 milliards. La tuyauterie qui conduit l’oxygène de la centrale d’oxygène jusqu’au bloc comporte de nombreuses fuites. La nouvelle salle polyvalente d’anesthésie ne fonctionne toujours pas malgré la présence de cette rubrique dans le projet initial qui a été financé.
A la Stomatologie par exemple, branche de la médecine qui traite de l’affection de la bouche et des dents, le personnel a refusé d’utiliser le fauteuil jusqu’à récemment dû à sa mauvaise qualité. Par exemple, les nouveaux fauteuils achetés par le Colonel n’offrent pas beaucoup de « fonctions » (utilitaires) contrairement aux anciens. Ils s’abaissent d’eux-mêmes pendant qu’il y a un patient là-dessus ou refusent de se soumettre aux manipulations des médecins. A Sokodé et à Kara, les fauteuils sont déjà au magasin moins d’un an après leur mise en service. Voilà sans commentaires les exploits du Colonel Sogné, médecin militaire, professeur de Chirurgie, Chef du pavillon militaire, chef du service de l’urgence chirurgicale à qui le Chef de l’Etat d’après des informations provenant de sources concordantes aurait confié personnellement ce projet de gestion de 10 milliards de nos francs. Les dégâts sont donc assez visibles. Depuis la mise en service des nouveaux équipements financés par la BIDC, c’est la désolation et le désespoir dans les hôpitaux. Voilà donc le vrai visage de la gouvernance sous Faure Gnassingbé, chef de l’Etat togolais.
Carlos KETOHOU
Indépendant Express N° 177 du 16 Août 2011