N°16-004/ANC/BN-SG
DECLARATION
L’ANC exige la libération de toutes les personnes détenues
dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé
Trois ans après les incendies des marchés de Kara et de Lomé, des dirigeants et des militants des partis de l’opposition, sont abusivement détenus. Un député et une dizaine de jeunes croupissent toujours en prison. Certains, en ‘’liberté provisoire’’ sont l’objet d’inculpations arbitraires et placés sous contrôle judiciaire. D’autres sont contraints à l’exil. Un dirigeant de L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a même trouvé la mort au cours de sa détention à la gendarmerie faute de soins appropriés. Cette situation perdure malgré le rapport des experts de la police scientifique française qui disculpe toutes les personnes mises en cause.
Le Bureau National de l’ANC salue la mémoire du Camarade Etienne YAKANOU, président de la sous-section Ave Maria dans la préfecture du Golfe, victime innocente de la violence et de la terreur consubstantielles à la pratique politique du régime RPT/UNIR.
L’ANC exige la libération immédiate des détenus, la levée des inculpations, le libre retour des exilés et le rétablissement dans leurs droits, de toutes les personnes abusivement incriminées dans cette sordide affaire.
En renouvelant sa très vive compassion et son entière solidarité à toutes les personnes sinistrées, à toutes les femmes revendeuses ainsi qu’aux blessés, aussi bien à Kara qu’à Lomé, l’ANC exige du gouvernement le juste dédommagement de tous les commerçants et commerçantes ruinés.
En janvier 2013, les populations togolaises sont frappées par un grave sinistre à travers deux incendies qui ont dévasté les marchés de Kara et de Lomé, face à une défaillance totale des services de la protection civile.
Les incendies se sont déclarés à Kara dans la nuit du 9 au 10 janvier et à Lomé dans la nuit du 11 au 12 janvier, causant d’importants dégâts matériels et semant la désolation, la détresse et le doute parmi les commerçants et leurs proches, abandonnés à leur triste sort, sans que les administrations chargées de la protection civile aient pu apporter quelque secours que ce soit pour juguler le sinistre ou protéger et sauver les marchandises.
Au lieu de diligenter une enquête sérieuse et crédible pour identifier les causes et situer les responsabilités, les autorités togolaises, plutôt soucieuses de décapiter l’opposition et la mobilisation populaire, se sont précipitées dès le 13 janvier 2013, d’arrêter et d’incriminer sans discernement, des dirigeants et des militants de l’opposition ainsi que de la société civile dont la plupart sont soumis à la torture.
Aujourd’hui comme en janvier 2013, l’ANC fustige l’arbitraire, le harcèlement et le chantage dont les détenus, les inculpés et les exilés sont l’objet. L’ANC dénonce la mauvaise foi des pouvoirs publics qui n’hésitent pas à recourir à la violence, à la terreur et aux violations des droits et libertés pour empêcher l’expression du mécontentement populaire et le libre exercice des activités des partis de l’opposition.
Aujourd’hui comme en janvier 2013, l’ANC invite le gouvernement, à prendre la réelle mesure des nombreuses tragédies auxquelles les populations togolaises, précarisées, fragilisées et vivant dans l’insécurité totale, sont quotidiennement exposées et à mettre fin à l’improvisation, au bricolage et à l’amateurisme dans la gestion des catastrophes.
Fait à Lomé, le 13 janvier 2016
Pour le Bureau National,
Le Vice-Président
Signé
Patrick LAWSON-BANKU