Les militants et sympathisants du Font Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) n’ont pas dérogé à la règle ce samedi 26 Février 2011.
Ils étaient encore des dizaines de milliers à prendre d’assaut les rues de Lomé pour exiger le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir. Femmes, hommes ; jeunes et vieillards ont scandé tout au long de la marche des slogans hostiles au régime RPT « Faure démission, Faure dégage ». Aussi pouvait-on lire sur des pancartes : « Le peuple Togolais dit non au fraudeur d’élections », « Nous ne voulons plus de dirigeants corrompus ». Chants et danses ont accompagné les slogans
Après plus de deux (02) heures de marche, les manifestants ont assisté au traditionnel meeting qui clôture chaque marche à la plage. Au cours de ce meeting, plusieurs leaders du FRAC se sont adressés aux Togolaises et Togolais qui ont fait le déplacement.
Prenant en premier lieu la parole, les femmes revendeuses du marché de Hanoukopé ont encouragé leurs leaders et demandé aux populations de soutenir la lutte.
Pour sa part, l’honorable député Robert Olympio s’est estimé heureux pour les peuples Tunisiens et Egyptiens et à exprimer toute sa compassion à l’endroit des Lybiens qui paient aux prix de leur vie la liberté. Il a par ailleurs lancé un appel aux Togolais qui hésitent encore à rejoindre le FRAC pour chasser du pouvoir le RPT qui les opprime à travers les détournements de deniers publics, la violation systématique des droits de l’homme et des libertés publiques. Il a, pour terminer, déploré le silence des syndicats qui ne se sont toujours pas prononcés sur le vote, par l’Assemblée Nationale, d’une loi inique qui supprime les primes de départ à la retraite des fonctionnaires.
La doyenne de l’ANC, Madame Haden Dopé dit Atakpaméto, quatre-vint-treize ans révolus, a invité les leaders et les militants à l’union sacrée qui fait tant défaut à la lutte. Elle a fustigé tous ceux qui n’ont pas condamné l’exclusion des 9 députés de l’ANC de l’Assemblée Nationale, la bastonnade d’un député en l’occurrence Jean-Pierre Fabre et les répressions violentes des marches et des séances de prières à Salem organisées par le FRAC.
Le secrétaire Général du parti des Travailleurs, Claude Améganvi, s’est souvenu des victimes de la répression sanglante de la manifestation du 27 février 2005 organisée par les femmes togolaises pour protester contre le coup d’Etat de Faure Gnassingbé, suite au décès de son père, le Général Eyadema Gnassingbé. Il a rappelé que ce coup d’Etat a été exécuté avec la complicité active de quelques généraux togolais et a demandé aux manifestants de ne jamais oublier les victimes innocentes de cette répression aveugle. Il a conclut en invitant fermement Faure Gnassingbé à démissionner avant que la révolution populaire ne le rattrape et le chasse du pouvoir comme c’est le cas actuellement dans les pays du Maghreb.
Alphonse Kpogo, Secrétaire Général du parti ADDI, a nommément cité treize (13) directeurs de société d’Etat à qui il a demandé de démissionner immédiatement car « la révolution ne va pas les rater s’ils ne partent pas d’eux-mêmes ».
Bodé Tchakorom du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) a demandé aux Togolais de ne pas céder à la stratégie de la division du RPT. Il a appelé le peuple togolais tout entier à semer l’amour, de Lomé à Sinkassé, pour montrer au RPT que le FRAC est prêt à diriger ce pays autrement.
Dans son allocution, Jean Pierre Fabre, Président National de l’ANC et Leader du FRAC, a déclaré avoir reçu du ministère de l’Administration territoriale un courrier invitant l’ANC, de la part de Faure Gnassingbé, à une rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’un dialogue inclusif, ce lundi 28 février 2011.
Jean-Pierre Fabre a précisé que l’ANC a reçu le même jour un courrier du même ministre interdisant un meeting organisé par la Fédération ANC du Golfe, à Sanguéra, le vendredi 25 février 2011. Le Président National de l’ANC a martelé que le régime RPT a toujours usé de cette stratégie de double langage et de duplicité et a rappelé qu’au lendemain de chaque élection volée, le pouvoir RPT massacre les populations aux mains nues puis appelle au dialogue, laissant les vrais problèmes de coté. Avec le FRAC, c’est la fin de cette stratégie immonde, a-t-il précisé.
Le Leader du FRAC a poursuivi son intervention en donnant à son auditoire très réceptif, le contenu de la réponse de l’ANC à cette invitation du régime RPT. Il a souligné qu’il n’y aura pas de dialogue avec le RPT tant que :
• l’APG et les recommandations des Missions d’Observation Electorales de l’Union Européenne des élections de 2007 et 2010 ne seront pas mises en œuvre
• la Constitution et les lois de la République ne seront pas respectées et que les députés arbitrairement exclus n’auront pas retrouvé leur siège à l’Assemblée nationale
• l’existence du groupe parlementaire ANC ne sera reconnue
• les droits et les libertés des citoyens ne seront pas respectés
• les droits et les libertés politiques ne seront pas respectés
• les droits et libertés de la presse ne seront pas respectés
• les interdictions abusives et arbitraires qui frappent les médias ne seront pas levées (les radios privées, Xsolaire, Métropolys et La Providence ainsi que le journal Tribune d’Afrique)
• les motos et vélos saisis ne seront pas restitués
• les personnes arbitrairement détenues ne seront pas libérées.
Jean-Pierre Fabre a conclu en appelant les populations à la vigilance et à la mobilisation parce que, dit-il, le problème de notre pays est profond, et c’est seulement avec conviction, détermination et don de soit que nous pourrons mener cette lutte pour la liberté, la démocratie et l’Etat de droit..