L’ANC n’a-t-elle pas raison aujourd’hui ?
Tout semble le montrer au regard des derniers développements de l’actualité politique dans le pays. C’est dans la nuit du 31 décembre 2010 que le chef de l’Etat Faure Gnassingbé dans son adresse à la Nation a invité tous les acteurs de la vie socio-politique à un dialogue inclusif. Des mois après, les invitations ont été envoyées à certains partis politiques pour rencontrer le chef de l’Etat afin de définir le cadre dudit dialogue. Se fondant sur la duplicité du pouvoir en place, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a posé certains préalables avant toute discussion.
A l’époque, certains partis de l’opposition étaient montés au créneau pour fustiger l’attitude de Jean-Pierre Fabre et compagnie. Voulant certainement surfer sur cette situation pour rebondir sur l’échiquier national, ces partis ont accepté rencontré le fils d’Eyadema les yeux fermés. Pour confirmer tout ce que l’on pense du parti RPT, l’esprit nouveau n’a reçu que deux formations politiques, le CAR et le PRR notamment. D’ailleurs, certains observateurs avisés de la politique togolaise se sont interrogé sur les intentions réelles de Faure en recevant seulement ces deux partis.
On en était là sans que le dialogue ait lieu. Mais contre toute, au sortir du conseil des ministres du 12 août 2011, un décret a été pris pour permettre à ce que le dialogue inclusif se fasse dans un Cadre Permanent de Dialogue et Concertation (CPDC) « rénové ». C’est dans ce méli-mélo que de nouvelles invitations ont été encore envoyées aux partis et à certaines personnalités. Il leur avait été demandé de prendre attache avec le Premier ministre Houngbo pour baliser la voie au dialogue. La plupart des partis sont allés à la rencontre mais l’ANC s’y est opposée en brandissant de nouveau ses préalables.
Une position qui a encore suscité de diverses réactions au sein de la classe politique. Certains ont même eu le toupet et le front de dire que les préalables posés par le parti de Jean-Pierre Fabre ne sont que leurs propres intérêts. Au grand étonnement des Togolais, les mêmes partis, emboîtant le pas à l’ANC, ont boudé, la semaine dernière, la deuxième séance de travail avec Houngbo arguant que le CPDC « new look » n’accouchera rien de sérieux. De ce qui précède, n’est-il infondé d’avouer aujourd’hui que l’ANC avait raison trop tôt ?
Le Correcteur N° 286 du 23 septembre 2011