L’ANC et ses alliés sont formels : « les préalables avant tout dialogue »

Marche de protestation de samedi
L’ANC et ses alliés sont formels :
« les préalables avant tout dialogue »

L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) est décidément sur deux fronts depuis l’entame de leur tournée de mobilisation et d’information dans la région des Plateaux. Alors que Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson et les autres étaient ce samedi à Akébou où ils ont animé un grand meeting, Jean-Claude Delava Codjo, Secrétaire Général de l’ANC et une partie non négligeable du Bureau National du parti était dans les rues de Lomé avec leurs alliés du FRAC pour la traditionnelle marche de protestation contre les dérives autoritaires du pouvoir de Faure Gnassingbé.

A la plage, point de chute de la grande marche de protestation organisée samedi par le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), c’est la déclaration officielle de l’ANC en réponse à l’annonce de la réouverture très prochaine du cadre du dialogue qui a ouvert le meeting qui a connu plusieurs interventions dont celles de Mme Brigitte Améganvi de Synergie-Togo, Alphonse Kpogo de l’ADDI et Codjo Delava de l’ANC.
Lue par M. Edem Atanti, le Chargé des affaires politiques du parti, la déclaration de l’ANC indique que le parti est ouvert « à toute discussion approfondie qui offre des gages d’équité, de crédibilité et de sincérité permettant l’adoption consensuelle des réformes politiques indispensables et la mise en place des différentes structures qui seront chargées de conduire ces réformes. » Cependant, l’ANC n’a pas manqué d’insister sur ses préalables contenus dans sa lettre réponse adressée au Chef de l’Etat le 25 février 2011, « gage d’une discussion utile, sérieuse et sincère. »

Son avis a été partagé par ses alliés du FRAC qui disent qu’ils ne sont pas prêts à marchander les préalables contre un « CPDC rénové et disposant de moyens matériels et financiers conséquents ».

S’en est suivie, l’intervention de Mme Brigitte Améganvi de Synergie-Togo arrivée au Togo il y a seulement quelques jours. Cette dernière a dénoncé « le marketing de la dictature» du RPT, pointant la politique du duplicité du pouvoir de Lomé qui poursuit après tout, ses pratiques anti-démocratiques. Pour elle, le pays a beaucoup reculé ces dernières années et il incombe à Faure Gnassingbé d’engager de vraies et sincères discussions pour sauver le Togo.

Son frère, Claude Améganvi, Secrétaire chargé de la Coordination du Parti des Travailleurs, n’est pas allé dans le sens contraire. Mais il s’est particulièrement attardé sur la polémique des riz contaminés déversés en grande quantité au Port de Lomé. Du riz qui serait déjà commercialisé sans aucune expertise indépendante.

Alphonse Kpogo de l’ADDI et Codjo Delava de l’ANC sont également intervenus au cours du meeting. Ils ont, tour à tour, dénoncé les multiples dérives du pouvoir RPT, pour conclure qu’ils voient mal le RPT en train d’engager de sincères dialogues. « Il y en a tellement eus dans l’histoire du Togo du clan Gnassingbé. Mais force est de constater que successivement les montagnes n’ont accouché que de souris », a indiqué Alphonse Kpogo qui ajoute par ailleurs que c’est seulement le respect des préalables posés par le FRAC et l’ANC qui constituera un signe avant-coureur d’une discussion approfondie, crédible et sincère.

Alors que le meeting de Lomé battait son plein, Jean-Pierre Fabre et la délégation du Bureau National étaient annoncés du côté de la préfecture d’Akébou dans les Plateaux pour un autre meeting dans une grande affluence.

« On peut affirmer, sans aucune exagération, que c’est la quasi-totalité des populations de Kougnohou, Djon, Veh Kougna, Sérégbéné et Yalla ainsi que celles des villages avoisinants qui ont accueilli, dans la joie et l’allégresse, celui que le peuple Togolais a élu le 4 mars 2010 », a déclaré Eric Dupuy, membre de la délégation. Pour une fois, des chefs de cantons et de villages ont fait nombreux le déplacement sur lieux des meetings pour accueillir et écouter le Président National de l’ANC. Cela témoigne sans doute de la détermination des populations d’Akébou à œuvrer pour le changement.
Il faut rappeler que les populations de cette préfecture ont attiré l’attention du Président National de l’ANC sur la misère chronique dans leur préfecture et sur l’état désastreux des infrastructures routières.

O.G.
Le Correcteur N° 278 du 22 août 2011