Kofi YAMGNANE et sa seconde vie avec le régime RPT-UNIR

A défaut du mieux, le Pdt de Sursaut Togo veut ‘‘bien mourir ’’

Les dernières actualités au sujet de Kofi YAMGNANE laissent supposer deux hypothèses. Le président de Sursaut Togo, tout comme beaucoup d’autres opposants, est depuis un temps dans les viseurs du système en place. L’homme est à la retraite et le système en place peut jouer sur ce repos de guerrier souvent difficile financièrement pour lui tendre une perche vers la mangeoire. Des cadres de sa localité peuvent être envoyés vers lui pour jouer en faveur d’un rapprochement.

Depuis qu’il est revenu au pays, d’abord pour la fête traditionnelle de son Bassar natal et ensuite pour un rebondissement politique, l’homme a créé, entre lui et l’opposition, un froid qui ne dit pas son nom. C’est d’abord un climat de ni paix ni guerre. Ensuite le Franco-Togolais est sorti de sa réserve pour dévoiler clairement ses intentions. Il n’est plus d’accord avec l’opposition qui conteste dans la rue. Il préfère jouer le jeu de ceux qui pense que c’est dans des sempiternels dialogues aux conclusions jamais appliquées que se trouve le salut de la République. Alors qu’il y’a peu, il contestait la manière cavalière avec laquelle Faure et sa bande veulent briser le passage pour asseoir une présidence à vie, pendant que le CST brandit des revendications tellement légitimes que le pouvoir en place ne peut rien en diminuer, Koffi G. vient aujourd’hui jouer la carte de la limitation des mandats à la Togolaise. Il vient apporter un crédit à une frauduleuse de trop. Soit il y’ a eu des arrangements pour faire rentrer Fô Koffi dans les bonnes grâces du système afin de faire de lui, très prochainement, un Premier Ministre quitte à sacrifier Ahumey-Zunu, soit il vient aider Faure à traverser les vagues qu’annonce 2015. Déjà des mauvaises langues avancent que l’homme est en difficulté financière et que les professionnels de l’achat des opposants ont saisi l’occasion pour l’attirer dans la cage. Il se dit même que des généraux bassar auraient été envoyés pour cette mission. Nous n’avons pas voulu croire. Mais à voir le revirement de Fô Yamgnane, pour des raisons tirées par les chevets, ces rumeurs risquent d’avoir raison de lui. Tout ce qu’il a avancé pour justifier sa nouvelle position ne convainc personne. Les Togolais ne le reconnaissent plus dans ses nouvelles arguties. L’homme a-t-il décidé de se jeter pieds et mains liés dans le grenier ” gnassional ” afin de passer une retraite dorée et d’être bien enterré à défaut d’avoir pu faire une brillante carrière politique aux services de son pays d’origine ? Il ne serait pas le dernier, mais ce qu’il doit savoir est que les Togolais ne suivent pas les hommes mais les idéologies que ceux-ci véhiculent. Kofi a beau être une tête pensante de la politique, il a beau être une somme d’expériences politiques, il a beau être convaincant et un poids lourd politique dans son pays, il n’a pas encore eu les 1/5 du poids et de la légitimité populaire dont se réclamait il y a peu Gilchrist Olympio. Mais dès que ce dernier a changé de veste pour rejoindre l’autre camp, il n’a pas pu faire ce déplacement avec la masse qui faisait de lui un poids lourd. Il s’est métamorphosé tout seul, devant le regard médusé de ses, désormais, anciens partisans qui lui vouent plutôt un dédain. Kofi est libre de plier bagage pour la destination de son choix, mais il ne partira pas avec les admirateurs et sympathisants de Sursaut Togo. Les membres de sa boîte ne le suivait pas pour ses chevet blanc, ni son éloquence moins encore son regard de combattant désillusionné par le temps. Ils le suivaient pour les idéaux qu’il véhiculait, pour ce qu’il incarne, un vrai changement. S’il décide de jouer les cartes du changement dans la monarchie, il a saisi la mauvaise branche. C’est un choix politique, peut-être à défaut d’avoir assouvi ses ambitions il préfère quand même des funérailles grandioses avec les honneurs digne d’un homme d’Etat. Ceux qui n’ont rien à vendre aux Togolais, si ce n’est utiliser l’argent pour acheter la conscience des opposants, se frottent déjà les mains. Attendons de voir si le changement drastique du Franco-togolais peut casser l’élan du CST de façon à calmer la rue. C’est très peu évident.

Nouroudine