Marche de protestation du FRAC à l’occasion des deux ans de l’ANC
Intimidations, élucubrations et bassesse qui cachent mal les incivilités d’activiste véreux de Yark Damehane
Dans le cadre de la commémoration de son deuxième anniversaire, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a lancé un vaste programme du 08 au 14 octobre dont la grande marche de revendications et de protestation du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) le samedi 13 octobre à travers les grandes artères de la ville de Lomé.
Cette marche est prévue pour démarrer à partir du Carrefour du feu tricolore Boulevard de la Kara et Eglise Baptiste de Tokoin Doumassessé.
A cet effet, le premier Vice-Président de l’ANC, Patrick Lawson a saisi le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel Yark Damehame pour l’informer du changement d’itinéraire. L’ANC soutient le point de départ de la marche par le fait que les échanges entre elle et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) après le drame d’Adéwui laissent libre cours au FRAC de fixer le point de départ de ses manifestations pacifiques au Carrefour du Boulevard de la Kara à partir du 29 septembre 2012. « Le vendredi 21 septembre dernier, le HCDH (Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme) nous a fait savoir que vous aviez demandé une modification de l’itinéraire de notre marche pacifique du 22 septembre 2012, le temps pour vos services de boucler rapidement les enquêtes en cours pour identifier les individus qui avaient perpétré les exactions du samedi 15 septembre 2012. Etant entendu que dès le 29 septembre 2012, il sera loisible au FRAC de fixer le point de départ de ses manifestations pacifiques au carrefour du Bd de la Kara et de la Rue du Mont Adamano (feu tricolore Eglise Baptiste de Tokoin Doumassessé) ou en tout autre lieu », lit-on dans la correspondance de l’ANC en date du 05 octobre 2012.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile dans un courrier réponse en date du 08 octobre, se dit surpris « devant ce comportement peu responsable et provocateur consistant à vouloir revenir sur l’itinéraire initial en se portant encore une fois sur le Boulevard de la Kara comme point de départ de votre marche du 13 octobre 2012 ». Le Colonel-ministre demande aux responsables de l’ANC de renoncer au point de départ indiqué « en attendant de circonscrire les faits ayant conduit aux graves incidents du 15 septembre 2012 ».
Yark exerçant illégalement la fonction de ministre tombe dans la bassesse
La réponse du ministre Yark Damehame traduit clairement son étroitesse d’esprit et montre grandement qu’il ne connaît que le langage de la force brute dirigée dans un seul sens. Tout d’abord, si Yark a laissé momentanément les treillis à la faveur de la formation du nouveau gouvernement, il doit de par sa fonction actuelle, lire un peu les textes avant de se prononcer sur certains sujets.
Doit-on lui rappeler que, tout puissant ministre qu’il soit, l’article 14 de la Constitution Togolaise ne l’autorise nullement a adressé une réponse aussi vulgaire et infondée à propos d’une manifestation pacifique ? L’article 14 de la Constitution stipule clairement que « l’exercice des droits et libertés garantis par la présente Constitution ne peut être soumis qu’à des restrictions expressément prévues par la loi et nécessaire à la protection de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé publique, de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui. ».
L’exercice des droits et libertés garantis par la constitution ne peut être soumis qu’à des restrictions expressément prévues par la loi, quelle disposition de quelle loi autorise alors M. Yark à interdire au FRAC de démarrer sa marche à partir d’Adéwui ?
En plus, lorsque Yark se permet d’injurier le Vice-Président de l’ANC sous prétexte que sa fausse enquête ouverte pour situer les responsabilités des barbaries des milices du pouvoir à Adéwui le 15 septembre n’est encore pas arrivée à son terme, cela montre aussi son caractère frivole et désinvolte.
Qui ne sait pas au Togo que les miliciens qui avaient opéré à visage découvert le 15 septembre sont au service du pouvoir ? Certains de ses miliciens ont été même aperçus cette semaine à la Gendarmerie en promenade de santé. Yark sait très bien que cette enquête est un gros mensonge pour distraire les nains d’esprits.
Supposons qu’on annonce la présence des rebelles ou terroristes à Adéwui en mission pour déstabiliser le pouvoir de l’enfant de Eyadèma, Yark veut-il nous dire qu’il va interdire aux forces de l’ordre et de sécurité d’aller les évacuer parce qu’il y a une enquête en cours à Adéwui ?
En réalité, le FRAC ne demande que la sécurité de ses manifestants à travers la marche. C’est tout. Et c’est d’ailleurs la mission pour laquelle ces policiers et gendarmes sont payés par le contribuable togolais.
Par ailleurs, la correspondance du ministère de la Sécurité est signée de Colonel Yark Damehame. Cela suppose que Yark cumule la fonction de ministre avec celle de militaire en violation flagrante de l’article 76 de la Constitution qui stipule que « les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de la représentation professionnelle à caractère national et tout emploi privé ou public, civil ou militaire ou de toute autre activité professionnelle. ».
Dire que c’est ce cumulard qui adresse des propos discourtois et mal polis à des responsables politiques, le Togo n’est pas moins en danger. Au demeurant, Yark doit se refaire un visage civil en tant que ministre au lieu de continuer à cultiver les incivilités d’activiste militaire à la solde des Gnassingbé.
Kokou AGBEMEBIO
Le Correcteur N°383 du 11 octobre 2011
Lettre ministre de la securité