C’est dans une ambiance des grands jours que les militants, sympathisants et responsables du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) ont parcouru les rues de Lomé, ce samedi 8 Octobre 2011, pour protester contre le hold-up électoral de mars 2010 et dénoncer les violations de la Constitution, des Droits de l’Homme et des Lois de la République par le régime RPT prêt à tout pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple togolais. Ils étaient plus de cent mille, tous habillés aux couleurs de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), à sillonner les principales artères de la capitale au rythme de chants et danses. Tout au long des six kilomètres qui mènent de Kondjindji à la plage du Changement, le cortège a été ovationné par la quasi-totalité des habitants de Lomé. A la tête du cortège, les députés arbitrairement exclus suivis par les principaux responsables du FRAC et de l’ANC dont Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson, Isabelle Améganvi, Emmanuel Kakou, Jean-Claude Codjo, Claude Améganvi, Alphonse Kpogo, Eric Dupuy. En effet, la cour de Justice de la CEDEAO venait de condamner l’Etat togolais dans l’affaire qui l’opposait aux neufs députés de l’ANC exclus de l’Assemblée Nationale par une décision rocambolesque de la Cour Constitutionnelle du Togo en violation de la Constitution.
C’est dans une allégresse non dissimulée que les responsables du FRAC ont célébré cet important événement à la plage de Lomé. Chacun a remercié le Tout-puissant pour avoir été aux côtés du parti et des neuf (09) députés depuis leur exclusion du Parlement jusqu’à maintenant. « Dieu a confondu les ennemis de l’ANC et a versé l’opprobre dans leur camp», a dit dans sa prière, le pasteur qui a ouvert le meeting à la plage.
La parole fut ensuite donnée à Jean-Claude Codjo, Secrétaire général de l’ANC, qui a présenté au public les neuf héros du jour. Ces élus de la Nation ont fait preuve de pugnacité et de détermination dans leur bras de fer avec le régime décadent qui a pris en otage, depuis plus de quarante ans, tout le pays. Les honorables Manty Koami, Thomas Atakpamey Isabelle Améganvi, Atikpa Akakpo, Ketoglo Yao Victor, Bruce Ahlin, Patrick Lawson, Jean-Pierre Fabre ont tour à tour été acclamés par la foule en liesse. L’honorable Patrick Lawson, 1er Vice-président de l’ANC s’est fait le porte-parole de ses camarades et a rendu grâce au Très-haut pour son soutien. Il a souligné que le 10 octobre prochain, l’ANC va souffler sa première bougie. La victoire de Porto-Novo, estime-t-il, est le cadeau d’anniversaire de Dieu pour le parti. « On obtient toujours gain de cause lorsqu’on lutte avec détermination. Ceux qui disent une chose le matin et le contraire le soir, perdent toujours la face », a dit le 1er Vice président de l’ANC qui a expliqué à l’assistance les raisons qui ont motivé le parti à envoyer des lettres de protestation aux présidents de l’Assemblée nationale, et de la Cour constitutionnelle et à certaines institutions de la place, immédiatement après l’exclusion des députés du Parlement. « C’est parce que nous savions que nous allions saisir les juridictions internationales et il nous fallait des traces », a-t-il révélé.
Le premier Vice-président( de l’ANC a également parlé de la décision la Cour de justice de la CEDEAO qui condamne l’Etat togolais à réintégrer les neuf députés et à verser à chacun d’eux, à titre de dommages et intérêts, trois (03) millions de francs CFA. « Nous n’aimons ni la tricherie ni l’usurpation et nous ne les pratiquons pas. Mais si quelqu’un croit que c’est une faiblesse de notre part et tente de nous voler, il nous trouvera sur son chemin », a martelé Patrick Lawson qui a rendu un vibrant hommage aux militants de l’ANC et à toute la population togolaise qui n’a ménagé aucun effort lorsque les députés étaient dans l’épreuve. De Jean-Pierre Fabre, il a loué le courage et la détermination hors du commun qui caractérisent l’homme.
Quant à la 2ème Vice-présidente de l’ANC, Isabelle Améganvi, elle s’est contentée de rendre grâce à Dieu pour son soutien et de remercier tous ceux qui ont soutenu les neuf députés. L’avocate, dans une ironie dont elle seule a le secret, a également remercié Aboudou Assouma, Abass Bonfoh, Gilchrist Olympio et le RPT pour avoir pris l’initiative de violer les principes internationalement reconnus et défendus. « Leur acte a permis aux Togolais de savoir que l’arbitraire et les violations n’ont plus droit de cité au Togo. Les Togolais savent désormais qu’ils ont d’autres voies de recours lorsque leurs droits seront violés ». La « Dame de fer » n’a pas manqué de remercier les partis politiques qui ont eu à qualifier l’exclusion des neuf députés de l’ANC de « fait divers ». Tous ceux-là ont contribué à donner du courage et de la force au parti pour aller au bout de sa lutte et remporter la victoire.
« Ce qui est moins cher est synonyme de mauvaise qualité », a laissé entendre Emmanuel Kakou qui est intervenu en langue kabye et française dans le souci de se faire comprendre par ceux qui ne parleraient pas le mina ou l’éwé. C’était plus facile pour le RPT de traiter avec Gilchrist Olympio parce qu’il était moins cher, ce qui n’est pas le cas de Jean-Pierre Fabre, a-t-il fait comprendre à l’assistance. Il a fustigé ceux qui courent vers le parti au pouvoir pour négocier avec lui pensant qu’ils vont changer quelque chose aux conditions du pays. Ils n’y changeront rien, a souligné Emmanuel Kakou.
C’est seulement vers seize (16) heures que Jean-Pierre Fabre, Président de l’ANC a pris la parole pour s’exprimer sur l’actualité politique du Togo, notamment sur la décision historique que vient de prendre la Cour de justice de la CEDEAO et sur le CPDC. « Ceux qui sont en train de parler au CPDC n’ont aucune légitimité. On ne peut dialoguer qu’avec les représentants du peuple et non avec des personnes qu’on coopte ici et là et qui n’ont aucune légitimité. Les représentants du peuple sont ceux qui sont élus par le peuple et qui siègent en son nom au Parlement », a fait savoir Jean-Pierre Fabre qui exclue la participation de son parti toute discussion avec le régime RPT si les préalables maintes fois répétés ne sont pas pris en compte.
La décision de la Cour de justice de la CEDEAO, selon le Président de l’ANC est un cinglant désaveu infligé au gouvernement togolais. C’est un signe de Dieu, estime-t-il. Jean-Pierre Fabre a ensuite exposé aux militants et sympathisants du FRAC, les conditions dans lesquelles la Cour de justice de la CEDEAO a été saisie et comment a réagi le régime RPT. Selon lui, Debbasch, le tristement célèbre Conseiller juridique du régime, lorsqu’il avait appris que les députés avaient saisi ladite Cour, avait pris sa plume de mercenaire et écrit une lettre aux juges, lettre qu’il a fait signer par le ministre de la Justice de l’époque, M. Kokou Tozoun. Dans cette lettre, ce Professeur de Droit estimait que les députés ANC ne pourraient plus prétendre regagner le Parlement puisqu’ils avaient volontairement démissionné. « La forfaiture a droit de cité au Togo, mais pas à l’extérieur du pays », a averti Jean-Pierre Fabre qui a donné rendez-vous aux militants pour le samedi prochain, où la décision va être décortiquée lors du meeting.
La manifestation qui a commencé à Kondjindji à 9h du matin s’est terminée à la plage du Changement à 17h.
A noter que dans la soirée de ce samedi, le gouvernement a lu un communiqué au journal de la TVT, rejetant toute idée de laisser les neuf (9) députés ANC regagner l’Assemblée Nationale.
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