Ignominie, mensonges et pantalonnades grotesques du ministre de l’Administration dans la bataille du contrôle de la CENI
Gilbert Bawara se fait maître d’orchestre du nouveau carnage au Togo
L’Assemblée Nationale a désigné la semaine dernière quinze (15) des dix-sept (17) membres devant constituer la nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en vue des prochaines élections législatives. Ce nouveau coup de force du pouvoir suscite de vives réprobations au sein de la classe politique togolaise.
Le Collectif Sauvons le Togo (CST) et la Coalition Arc-en-ciel s’indignent de cette forfaiture et trouvent que « la majorité gouvernementale (RPT-UNIR-UFC) poursuit sa politique de provocation, non seulement en désignant, les membres de la CENI, sur la base de lois scélérates unilatéralement modifiées mais aussi en s’arrogeant la quasi-totalité des membres ». Pour Mes Zeus Ajavon et Dodji Apévon, ce comportement du gouvernement « atteste une fois encore sa mauvaise foi et sa volonté manifeste de plonger le pays dans un chaos, certainement plus grave que la situation vécue par les Togolais en 2005 ». Pour ce faire, les deux regroupements citoyens invitent les populations à un rassemblement patriotique et citoyen à la place de l’Indépendance les 26 et 27 octobre 2012 de 14 heures à 21heures.
Mais d’ores et déjà, le ministre de l’Administration Territoriale Gilbert Bawara estime que « la contestation ne pourra pas s’amplifier ».
Pour Gilbert Badjilembayena Bawara, il n’y a aucun obstacle qui entrave le processus d’organisation des prochaines élections. « Le gouvernement a une responsabilité régalienne, de veiller à ce que, à intervalle régulier, non seulement les échéances constitutionnelles et le calendrier républicain soient respectés mais que les modalités prévues par nos lois et la constitution pour réguler la vie démocratique, le renouvellement des institutions puissent être mise en œuvre », a-t-il déclaré.
A propos du dialogue avec l’opposition en vue de la désignation consensuelle des membres de la CENI, l’ancien conseiller spécial de Gnassingbé Faure indique que « si des questions particulières se posent après les élections, il y aura toujours un débat, il y aura toujours un dialogue ».
Par rapport au statut de l’opposition, Bawara s’éclate : «En 2005, Monsieur Edem Kodjo n’a pas perdu son statut d’opposant, parce qu’il a accepté d’être Premier ministre et de servir le pays? A l’issue de l’Accord Politique Global, Monsieur Agboyibo n’a pas perdu pour autant, sa qualité d’opposant ! D’autres personnalités éminentes des partis politiques de l’opposition, de la CDPA et autres, ont participé au gouvernement, en maintenant leur statut d’opposants. Je ne sais, pourquoi ! Ou soit, ils ont une mémoire courte qui ne leur permet pas de se rappeler que depuis 2005, on a quand même des évènements qui nous rappelle que, il y a des spécificités qui nous amènent à travailler ensemble, pour apaiser le pays, pour réconcilier le pays, faire un certain nombre de reformes. Donc les débats concernant, qui est dans l’opposition parlementaire et qui ne l’est pas, n’ont aucun sens à partir du moment où, nous avons choisi librement d’associer au gouvernement, tous ceux qui ont envie d’apporter leur contribution pour consolider la réconciliation nationale, et assurer la reconstruction et le développement de notre pays».
Bawara, l’agent vecteur d’un nouveau carnage au Togo
A sa nomination à ce stratégique poste de l’Administration Territoriale, beaucoup avaient prédit la catastrophe car Bawara n’a rien d’un responsable politique. Lorsqu’il se met tout de go à minimiser l’ampleur des contestations, certains se demandent sur quoi compte Bawara pour étouffer les manifestations du CST et de la Coalition Arc-en-ciel. Pourtant, le risque d’explosion est bien réelle. Il n’y a que des fumistes du genre Bawara qui peuvent battre en brèche la mobilisation du peuple contre les forfaitures du pouvoir des Gnassingbé.
En plus, Bawara parle d’une responsabilité régalienne du gouvernement qui l’oblige à organiser très prochainement les élections. De quel délai parle l’enfant de Siou quand on sait que l’Assemblée Nationale actuelle est déjà dans l’illégalité. En principe, les législatives devraient avoir lieu au plus tard fin septembre.
A partir du moment où ce n’est pas le cas, à cause des tensions permanentes entre les forces démocratiques et le pouvoir, il y a lieu de discuter sereinement sur les contours pour des élections apaisées. C’est bien surprenant que Bawara se fasse toujours chantre des propos orduriers, va-t-en guerre et irresponsables. Quand Bawara trouve qu’on peut dialoguer après les élections, c’est bien une provocation car c’est de la même façon que le pouvoir criminel des Gnassingbé s’était pris en 2007 en demandant à l’opposition de prendre part aux législatives et que les autres réformes prévues par l’Accord Politique Global (APG) allaient suivre. Cinq (5) ans après, rien n’y fit.
Que Bawara cesse de prendre les Togolais pour des mabouls. Il n’y a que ceux qui ont l’intelligence d’un moineau qui peuvent croire aux mensonges et pantalonnades grotesques de Bawara. Au-delà, lorsque Bawara se met honteusement à comparer la position de Edem Kodjo en 2005 et Agboyibo en 2007 à celle de son alliée UFC au gouvernement, cela frise le ridicule.
Ce que Bawara, feint d’ignorer, en 2007, aucun parti crédible de l’opposition n’était au Parlement. Si Bawara continue de faire l’avocat du diable de Gilchrist Olympio et ses AGO, on comprend facilement ce pourquoi le couple RPT-UFC a bloqué la loi portant statut de l’opposition à l’Assemblée Nationale. Jusqu’à quand Bawara et consorts vont continuer de déshumaniser l’image du Togo ?
Kokou AGBEMEBIO