Faure Gnassingbé est pris à son propre piège


LE PRESIDENT DE LA CNDH DEMANDE LA PROTECTIONS DES AUTORITES FRANCAISES

Depuis que le vrai rapport de la CNDH a été publié, les ministres et collaborateurs de Faure  courent dans tous les sens, chacun essayant de montrer qu’il peut réparer l’irréparable.

La nouvelle fait le tour du monde via les sites Web. Le gouvernement togolais a travesti le Rapport de la CNDH dans le but de protéger des tortionnaires.

Les menaces qui pèsent sur Koffi Kounté sont telles qu’il a été obligé de quitter le pays. Il a été reçu hier 21 février 2012 à Paris par le ministre français des Affaires Etrangères pour discuter des questions liées à sa protection et celle de sa famille.

Plusieurs organisations  de défense des Droits Humains dont Amnesty International, s’inquiètent des manœuvres d’intimidation qui visent les membres de la CNDH et craignent  que la sécurité de ces membres et de leurs familles pourraient être menacée.

Ce scandale arrive au moment où Faure se trouve au siège des Nations-Unies. Rien ne prédisposait Koffi Kounté à cette témérité. D’abord, ce petit magistrat propulsé à la tête de cette institution durant son mandat. Qui plus est, il vient d’être reconduit par l’Assemblée Nationale.

Le rapport avait été annoncé par Kounté lui-même  pour être publié le 17 Janvier dernier mais  le gouvernement aurait demandé  à consulter ce document dont il est  le destinataire. Au niveau de la CNDH, on s’attendait tout simplement à ce que le gouvernement consulte et donne rapidement  son quitus pour le rendre public à travers une conférence de presse.

Il  en a été ainsi du rapport Koffigoh  sur les massacres de 2005. Et lorsque le pouvoir tardait à donner son aval au rapport de la CNDH, les rumeurs ont couru selon lesquelles le président de la CNDH faisait l’objet de menaces et de pression visant à lui faire endosser un rapport contraire à celui qui a été élaboré par l’institution.

En fait, connaissant bien le système en place et dans le souci de préserver son intégrité physique, (le cas François Boko en est un précédent), le président de la CNDH s’est arrangé pour ne laisser aucune impression pouvant trahir ses intentions jusqu’à son départ.

Et c’est depuis la capitale française  que Kounté  aurait mis le vrai rapport en ligne.

Le gouvernement se dit stupéfait et rappelle que   c’est Kounté lui-même qui a transmis le document travesti aux autorités togolaises. (Voir ci-dessous).

Et puisque la version travestie du rapport cadre bien avec la logique du pouvoir, les services de la Présidence l’ont balancé sur  le site republicoftogo animé par un proche de Debbasch au nom de l’Etat togolais avec le titre triomphant : ”il n’y a  de torture au Togo”. A la limite du cynisme.

Koffi Kounté a t-il endossé  le rapport travesti pour éviter des ennuis comme le rapportent certaines sources discrètes à la CNDH ? Les membres  et les employés de cette institution refusent de parler s’ils ne se cachent pas.

A supposer même que le rapport travesti l’ait été par les soins de Kounté lui-même, qui l’aurait ensuite transmis aux plus hautes autorités, celles-ci sont censées l’avoir lu avant de le faire balancer sur le site de l’Etat. A moins qu’elles soient assez laxistes pour balancer   n’importe quel document sur le site en invitant par un communiqué, les citoyens à le consulter.

Ce qui saute aux yeux dans le document charcuté, c’est que, à première vue, on constate qu’il ne comporte pas de sommaire, comme tout bon rapport du genre.

Ensuite, il n’avait pas été   paginé et c’est Republicoftogo qui a pris sur lui de le faire.

Aussi comporte-t-il des coquilles et des contresens abominables dus au fait que des phrases ont été sectionnées de façon maladroite.

Enfin, des passages sont en parfaite contradiction avec les conclusions, sans compter les fautes dignes d’un dernier élève de la classe de CE1 de l’école dévaluée sous Gnassingbé père et fils.

Plusieurs autres anomalies  devraient amener toute autorité sérieuse à le rejeter ou à demander sa réécriture.

En tout état de cause un tel rapport ne saurait être celui d’une institution comme la CNDH.

On est bien obligé de conclure que ce sont les tenants du pouvoir qui ont travesti ce rapport dans le but d’assurer l’impunité aux tortionnaires alors que la torture est un crime contre l’humanité.  Faure est obligé de boire ce scandale jusqu’à la lie  et aura beaucoup à faire pour s’enlever cette grosse épine de son pied.

Le site republicoftogo financé par le contribuable togolais et animé par un français pour vilipender la presse togolaise devrait écoper d’une sanction car, elle a publié du faux et violé de ce fait le Code de la Presse. C’est l’ultime occasion pour le tyranneau KoKou Tozoun de montrer qu’il n’est pas un lèche-botte du RPT si tant est qu’il a la moindre crédibilité à faire prévaloir.

C’est un coup dur pour le pouvoir dans la mesure où le Togo est attendu dans les prochaines semaines au Comité des Droits de l’Homme des Nations-Unies. Que tous ces diplomates complaisants qui invoquent  des prétendus progrès réalisés par le pouvoir de Faure en matière des droits humains, soient couverts de honte.

A S

Le regard N° 771 du 22 février 2012