Le pouvoir de Faure Gnassingbé va au-delà des écoutes téléphoniques et se dote de moyens de reconnaissance vocale
Le pouvoir de Faure Gnassingbé est dans une dérive sécuritaire sans précédent. La hantise du coup d’Etat permanent qui le ronge et la peur de perdre un pouvoir somme toute illégitime le poussent à se doter des moyens sophistiqués pour mettre sur écoute les citoyens, une pratique illégale selon l’article 29 de la Constitution de 1992 : « L’Etat garantit le secret de la correspondance et des télécommunications. Tout citoyen a droit au secret de sa correspondance, de ses communications et télécommunications ».
Les écoutes téléphoniques, pour plusieurs raisons, sont parfois possibles, mais avec l’autorisation de la Justice. Au Togo, le pouvoir en place n’a que faire de cette disposition. Comment peut-il en être autrement lorsque les juges qui doivent protéger les citoyens ignorent qu’on met ces derniers sur écoute. C’est du moins ce qu’a débité lors du procès Kpatcha Gnassingbé l’avocat général Aworou Missité, qui a déclaré qu’il ignore qu’on met les téléphones portables sur écoute au Togo. Et pourtant la plupart des prévenus qui ont comparu devant lui ont été arrêtés sur la base des écoutes téléphoniques.
Aujourd’hui, c’est un autre pas dans cette dérive sécuritaire qui vient d’être franchi. Selon des sources concordantes, le pouvoir togolais vient de se doter de matériels ultra performants pour la reconnaissance vocale. Concrètement, il s’agit d’identifier les gens au bout du téléphone par leur voix, ce qui constitue en soi une très grande avancée. Cette nouvelle technologie utilisée par les puissances de ce monde permet d’identifier et de neutraliser les terroristes en un temps record. Cette dérive inquiétante viole non seulement la vie privée des citoyens, mais coûte excessivement cher aux contribuables togolais.
Selon les spécialistes, le système d’écoute téléphonique relève de la haute technologie. Le matériel conçu à cet effet, la plupart du temps par les Israéliens, revient excessivement onéreux. Même les pays développés avec les nouvelles formes de terrorisme y consacrent des fonds colossaux. Dans un pays où la pauvreté a atteint des proportions records et les populations sont en voie de paupérisation exponentielle, le pouvoir trouve des milliards pour se doter des matériels de reconnaissance vocale, juste pour la conservation d’un fauteuil présidentiel acquis dans des conditions contestables. Que de routes, d’écoles, d’hôpitaux, de forages d’eau ne peut-on pas réaliser avec ces fonds qui, du reste, proviennent des contribuables ? Cela fait des mois que certains quartiers de la capitale sont privés d’eau potable sans que le gouvernement ne daigne trouver une solution.
« La pauvreté est la pire forme de violence », disait Mahatma Gandhi. Au Togo, la violence sous toutes ses formes est entretenue par les tenants du pouvoir qui prennent plaisir à faire souffrir les citoyens pendant qu’eux-mêmes sont dans la « jouissance » sous toutes ses formes. Le Togo est désormais sous haute surveillance, mais une chose est certaine, dans aucun pays au monde, les dérives de ce genre n’ont donné une assurance de conservation de pouvoir à vie à qui que ce soit. La Tunisie et l’Egypte en sont des illustrations.
Ferdi-Nando
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