Faure Gnassingbé crée une boutique spéciale aux FAT avec la réduction de plus de 50% des prix des produits de première nécessité

Faure Gnassingbé crée une boutique spéciale aux FAT avec la réduction de plus de 50% des prix des produits de première nécessité

 

Il est de notoriété publique que le pouvoir quarantenaire du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) tire sa longévité de l’armée. A plusieurs reprises, les Forces Armées Togolaises (FAT) ont été d’un soutien incommensurable pour Eyadèma Gnassingbé puis son fils Essozimna Faure. Du père au fils, les Gnassingbé en guise de reconnaissance, leur vouent une formidable admiration.

En clair, le pouvoir accorde une attention particulière à la grande muette pour service rendu.

Dans cette lignée, des sources généralement bien informées indiquent qu’une boutique contenant des produits de première nécessité a été mise en place au Camp des Forces d’Intervention Rapide (FIR) d’Agoènyivé en vue de faire face à la vie chère au Togo.

Les mêmes sources précisent que cette boutique exclusivement créée pour les FAT aurait pour nom « GAFAT » et aurait à sa tête le colonel Tchakorom.

Nos sources ajoutent que la boutique est approvisionnée par l’Etat et les prix des produits sont cassés parfois jusqu’à 50% en vue de soulager les hommes en uniforme qui sont seuls, autorisés à venir faire le shopping.

Il se rapporte que l’idée de la mise en place de cette boutique est intervenue à la suite des mutineries au sein de l’armée du Burkina Faso. Ceci pour éviter que l’armée togolaise suive les pas de leurs camarades du Faso.

Plus loin, il se raconte également que la boutique « GAFAT » est une solution biaisée pour calmer la colère des soldats membres du Réseau pour le Développement de la Masse sans Ressource (ReDéMaRe) dont la fermeture l’année dernière par le gouvernement, a été très mal digérée par les 50 mille adhérents dont une écrasante partie est constituée par les militaires, gendarmes et policiers.

Quand la mal gouvernance pousse Faure à créer deux types de Togolais

La décision de création de la boutique pour faire face à la vie chère au sein des Forces Armées n’est pas une mauvaise chose en soi. Cela permet de faire souffler un tant soit peu une partie des Togolais en détresse.

Mais l’initiative serait davantage louable si elle concernait toutes les couches socio-professionnelles du Togo.

En réalité, la Constitution stipule clairement que tous les citoyens sont égaux devant la loi et bénéficient des mêmes traitements vis-à-vis de l’Etat.

La vie chère frappe tous les Togolais. En quoi faut-il alors privilégier les hommes en arme ? Autant le soldat a faim, autant le citoyen ordinaire est accablé par la faim.

Nul doute que les fonds qui servent à compenser la réduction des prix des produits vendus au Camp FIR sont énormes et sont aujourd’hui payés par le pauvre contribuable. Depuis l’éviction fracassante de Kokou Gozan du ministère du Commerce en mai dernier, le pouvoir ne dit plus rien à propos de la vie chère.

Pourtant, le zélé Ahoomey-Zunu, à son arrivée, avait promis reprendre l’initiative de son prédécesseur pour réduire le prix des produits de première nécessité. Cinq mois après, que nenni !

Pendant ce temps, d’énormes sous sont mis à contribution pour accompagner les Forces Armées qui sont, après tout des fonctionnaires de l’Etat payés par l’effort du contribuable.

A cette allure, c’est clair que le chef de l’Etat Gnassingbé Faure entend garder aussi longtemps le pouvoir peu importe la misère effroyable de ses concitoyens.

Kokou AGBEMEBIO
Le Correcteur N° 278 du 22 août 2011