Marche conjointe FRAC-CST samedi
Des milliers de Togolais dans les rues pour dénoncer les pratiques retrogrades d’isolement du Togo par le pouvoir
Le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) appuyé par le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) a organisé une fois encore une grande marche de protestation et de mobilisation samedi à travers les rues de Lomé. Une manifestation qui a été marquée par l’appel de pied lancé par le leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean-Pierre Fabre en direction de l’initiateur et du facilitateur du nouveau dialogue en préparation en vue de l’organisation consensuelle des élections législatives et locales. Des discussions ne peuvent pas avoir lieu au Togo sans les responsables de ce collectif. « Le CST est un protagoniste de la crise et le CST doit parler », a déclaré en substance le leader de l’ANC avant de dénoncer le refus des initiateurs de convier le CST à la table de discussions.
Pour une rare fois, Jean-Pierre Fabre a répondu à ses détracteurs qui tentent de lui coller le manteau d’opposant radical : « Je ne suis pas un opposant radical comme tentent de le dire certains politiques togolais », a-t-il indiqué avant de donner les raisons de son absence aux travaux préparatoires du dialogue initié par l’Ambassadeur des USA : « Nous avons seulement fait remarquer que nous ne pourrons pas aller à un quelconque dialogue tant que certains responsables et militants de l’ANC sont encore maintenus en détention ». Jean-Pierre FABRE a également insisté sur la nécessité pour le CST etla Coalition Arc-en-ciel de se mettre ensemble pour mener la lutte pour l’instauration d’un Etat de droit et de démocratie au Togo. « C’est en se mettant ensemble avec nos collègues de la coalition « Arc-en-ciel » que nous pouvons gagner le pari d’obtenir les conditions optimales de préparation des élections », a-t-il conclu.
D’autres sujets importants de la vie politique togolaise ont été abordés au cours du grand meeting qui a sanctionné la fin des manifestations de samedi.
Claude Améganvi a informé l’assistance des nouvelles arrestations opérées dans les rangs du CST, citant deux personnes à savoir Napo Tchin, un responsable de l’ANC à Kara et du trésorier général du CST et responsable du PSR, Tchakoura BODE, arrêté tôt ce matin du samedi à son domicile par les agents de la gendarmerie. Claude Améganvi a dénoncé ce comportement peu orthodoxe du régime RPT-UNIR et appelle les militants du CST à la mobilisation pour faire échec à ces genres de pratiques. « Ils veulent nous arrêter un à un dans l’ombre pour faire échouer la mobilisation. Ils ne pourront pas, parce que nous n’avons pas peur d’eux », a-t-il affirmé.
Le professeur Aimé GOGUE, président de l’ADDI également présent au meeting a expliqué à l’assistance les raisons de sa participation à la réunion préparatoire du nouveau dialogue les 19 et 20 février derniers. « Nous sommes du FRAC. Nous sommes du CST. Nous continuons les travaux au CST, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis venu ici », a-t-il laissé entendre. A l’entendre, l’ADDI a pris part à cette réunion préparatoire juste pour démonter que le FRAC et le CST restent ouverts à toutes idées de dialogue.
Le Coordonnateur national du CST, Zeus Ata Messan AJAVON, qui a fait des révélations qui épinglent le pouvoir lui-même dans l’affaire des incendies des marchés le samedi 16 février2013 afait le point de sa convocation ainsi que deux autres responsables du CST par les responsables de la gendarmerie (SRI). Dénonçant le cafouillage du pouvoir, il a indiqué que le pouvoir tourne en rond et ne sait pas concrètement ce qu’il cherche. C’est selon lui le signal que les portes de Jéricho sont effectivement tombées pour celui qui sait lire dans le signe des temps. Il a en outre dénoncé la mal gouvernance, la violation des droits des citoyens togolais, l’octroi des richesses du pays par une oligarchie corrompue…
Il faut rappeler qu’une fois encore les populations de Lomé et de ses environs ont répondu par milliers à l’appel du FRAC et du CST. Une mobilisation qui témoigne de l’engagement et de la détermination des Togolais à se libérer de la dictature conçue et entretenue par le clan Gnassingbé depuis plus de quarante ans.
Warren W.
Le Correcteur N° 416 du 25 février 2013