Tueries de jeunes filles à Agoè
Des meurtres rituels commandités par des personnalités haut placées ?
En l’espace de trois mois, le quartier Agoè, banlieue nord de Lomé a enregistré au total treize (13) cas de meurtres. 13 jeunes filles tuées sans que les autorités togolaises en charge de la sécurité du pays n’aient pu découvrir le ou les auteurs. Cette incapacité du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Gnama Latta et de ses services à mettre la main sur les auteurs de ces crimes barbares commence sérieusement à inquiéter les populations. Les services de sécurité et de renseignement du Togo ne sont-ils pas présentés comme faisant partie des meilleurs de la région ? Alors qu’est-ce qui explique cette nonchalance dans la traque des assassins d’Agoè ?
La réponse à cette question nous est fournie par une source qui a requis l’anonymat. Selon cette dernière, ces assassinats de jeunes filles, dont l’âge est compris entre 12 et 15 ans, supposées donc vierges, sont l’œuvre d’un groupe de personnes ancrées dans des pratiques occultes. Ces meurtres ne sont pas de simples assassinats, mais bien des meurtres rituels dont les responsables seraient, d’après notre informateur, des personnalités civiles et militaires haut placées dans l’appareil de l’Etat. Raison d’ailleurs pour laquelle les services de sécurité piétinent à passer à l’acte et démanteler le réseau. « Au Togo on n’arrête pas n’importe qui ! », confie cette source.
Et justement, dès le début de la découverte des cadavres en état de décomposition avancée à la lisière du champ de tir des FAT à Agoè, et alors que les autorités traînaient les pas à élucider l’affaire, les gens ont commencé à se poser des questions sur la sincérité des services de sécurité. Quel est ce tueur en série qui prendrait le risque de toujours retourner sur le domaine des Forces armées togolaises pour y laisser les corps de ses victimes et ce, 13 fois de suite, sans crainte d’être arrêté ? Ce serait quasiment impossible, à moins que celui-ci ait des complicités sur les lieux, ou en soit lui-même un utilisateur.
Ces révélations viennent en tout cas confirmer les appréhensions de nombre de Togolais qui soupçonnaient des réseaux de personnes ancrées dans le satanisme d’être responsables de ces meurtres.
Il ne serait pas surprenant que du jour au lendemain, en cherchant à calmer le peuple, on présente à la télévision un groupe de jeunes qui vont endosser la responsabilité de ces crimes. Je nous connais dans ce pays, avait dit quelqu’un pour démontrer le niveau de perfidie des Togolais et de leurs dirigeants.
Au demeurant, nous espérons que l’hécatombe va cesser et que les populations d’Agoè vont pouvoir circuler librement dans leur localité sans la peur au ventre.
O. A.
Liberté N°1065 du 05 Octobre 2011