Le Vendredi, 20 Avril 2012 aux environs de 20 heures 30, un véhicule LAND CRUISER, de couleur noire sans plaque d’immatriculation aux vitres tintées, s’est arrêté devant le Cabinet de Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI, Avocat à la Cour, Président de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, branche togolaise (ACAT-TOGO), membre du bureau de la coordination du Collectif « Sauvons le Togo ».
De ce véhicule sortent deux (02) individus costauds et élancés, tous deux vêtus de jeans pantalon, l’un portant un t-shirt noir et l’autre une jacket de cameraman de couleur kaki.
Le clerc de Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI, se trouvant au portail du Cabinet, les ayant pris pour des clients dudit Cabinet, s’approcha d’eux et leur demanda l’objet de leur visite.
Sur un ton menaçant, ils rétorquèrent qu’ils veulent voir Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI. Le clerc leur fit savoir que le Cabinet est fermé et que Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI est déjà rentré chez lui
« Qui est Roger ? », lance l’un d’entre eux. Le clerc Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI répondit que c’est lui. C’est alors qu’ils lui demandèrent de les conduire au domicile de Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI. Le clerc les informa qu’il ne connaît pas l’endroit. Ils lui répliquèrent énergiquement en ces termes :
« Depuis que toi tu travailles avec ton patron, tu ne connais pas chez lui ? Nous allons le chercher et si nous ne le trouvons pas, nous reviendrons t’embarquer ».
Il n’est pas superfétatoire de rappeler que dans la nuit du 15 au 16 Avril 2012, aux environs de 1 heure 20 minutes GMT, une tentative d’assassinat a été perpétrée à la devanture du domicile de Agbéyomé KODJO, Président National de OBUTS.
Il est à noter que ces deux évènements fort condamnables se sont produits l’un après une réunion du Collectif « Sauvons le Togo » à laquelle a participé M. Agbéyomé KODJO, Président de OBUTS, membre dudit Collectif, l’autre après l’émission « Forum de la presse » sur la télévision LCF à laquelle a été invité Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI, émission interrompue et immédiatement remplacée par la diffusion d’un film pour des mobiles jusqu’alors inconnus.
Le Collectif « Sauvons le Togo » condamne vigoureusement ces méthodes rétrogrades et d’une autre époque, faites dans l’unique dessein d’intimider l’action des défenseurs des droits de l’homme et de tous les acteurs sociopolitiques qui œuvrent inlassablement pour un mieux être des populations togolaises.
Le Collectif « Sauvons le Togo » rappelle que si la société civile togolaise joue un rôle considérable dans la défense des droits humains, elle s’est désormais engagée dans la lutte pour le changement radical de la gouvernance au Togo, car l’évolution du droit international établit un lien fort irréfutable, approuvé par la société des nations, entre la démocratie, la paix, le développement et le respect des Droits de l’Homme.
En outre, le droit international rappelle qu’il est de la responsabilité première des Etats, non seulement de lutter contre les violations des droits de l’homme, mais également de protéger les défenseurs des droits de l’homme qui dénoncent ces mêmes violations, et de veiller à un environnement propice à l’exercice de leurs activités.
Cette obligation pèse sur lui quelque soit l’appartenance des citoyens à quelque mouvement idéologique que ce soit, tout en garantissant la liberté de manifestation et d’association comme le confirme l’article 12.2 de la Déclaration sur les Défenseurs des Droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, et ratifiée par le Togo qui prévoit que : « l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration ».
Aussi, incombe-t-il à l’Etat togolais de garantir, en toutes circonstances, l’intégrité physique et psychologique de tous les défenseurs des droits de l’homme en général et de Maître Jil-Benoît Kossi AFANGBEDJI en particulier et de mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre de tels défenseurs, afin qu’ils puissent exercer leur mission et mener leurs activités librement et sans entrave.
En conséquence, le Collectif « Sauvons le Togo » demande instamment à l’Etat togolais le respect de notre Constitution ainsi que de tous les instruments internationaux pertinents qu’il a ratifiés en matière des Droits de l’Homme.
En tout état de cause, le Collectif « Sauvons le Togo » réaffirme son ferme engagement à lutter pour l’avènement d’un Etat respectueux des Droits de l’Homme et des principes démocratiques.
Le Collectifs « Sauvons le Togo » réitère qu’aucune manœuvre, qu’aucune intimidation ne saurait l’empêcher de réaliser cette noble et exaltante mission à laquelle aspirent profondément tous les Togolais.
Fait à Lomé, le 21 Avril 2012
Pour le Collectif,
Le Coordinateur
Me Ata Messan Zeus AJAVON