Dapaong : Grande manifestation des écoliers hier devant les bureaux de la préfecture de Tône

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Dapaong

Grande manifestation des écoliers hier

devant les bureaux de la préfecture de Tône

 

Les fonctionnaires togolais en général et en particulier les enseignants n’ont pas encore obtenu ce qu’ils réclament auprès des gouvernants. Ils sont en grève de trois jours depuis hier.

A Dapaong, les élèves de tous les degrés étaient surpris de retrouver leurs salles de classe sans enseignant. Pris de colère, ils se sont mobilisés devant les bureaux de la préfecture, comme s’ils avaient prévu de s’y retrouver. D’autres élèves avant d’arriver à la préfecture, ont eu à bousculer la clôture de certaines écoles privées  comme c’était le cas du Complexe scolaire Jean-Jacques Rousseau dans le quartier Nassablé afin d’inviter ces camarades des privés à les soutenir dans leur lutte.

Munis de bâtons et de pierres, les élèves scandaient « Nous voulons nos cours ; nous voulons nos cours », « gouvernement-tordu ; gouvernement-tordu ».

Devant la grande foule d’élèves, le Préfet de Tône, M. MOSSIYAMBA Ali-Seidou, ne pouvait rien dire d’autre que ceci : « Je vous comprends tous mes enfants ; je sais bien que vos parents ont beaucoup dépensé pour vous, mais retenez que je suis moi aussi un parent d’élève parce que j’ai encore des enfants sur les bancs. Vos enseignants réclament une augmentation de salaire. Mais dites-moi, à qui moi je peux augmenter un seul franc sur mon salaire ?(..) ».

Le Préfet a ensuite promis d’appeler les autorités concernées  (hiérarchiques) pour qu’elles prennent acte des revendications.

N’étant pas satisfaits de la promesse faite par le Préfet, les élèves firent le tour de la ville en brûlant les pneus dans les carrefours sensibles à savoir : carrefour BTD, au quartier carnaval, au quartier Worgou, devant les bureaux de la Mairie (ancienne douane), au carrefour des jeunes, et bien d’autres endroits de la ville.

Les forces de l’ordre et de sécurité qui attendaient longtemps l’ordre pour agir, sont passées à l’action lorsque la tension était plus vive. Il faut noter que c’est à coup de gaz lacrymogènes que les élèves se sont dispersés laissant leurs places aux adultes qui, visiblement sur les nerfs, résistaient aux assauts des hommes en treillis. Pendant toute la journée d’hier, la ville de Dapaong était très agitée.

Brice EWAI, Correspondant régions des Savanes. 

Liberté N° 1432 du Jeudi 11 avril 2013

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