Ça chauffe encore ce jour, les femmes marcheront nues jeudi prochain

La pression reste maintenue sur le pouvoir

Ça chauffe encore ce jour, les femmes marcheront nues jeudi prochain

D’aucuns pensaient que les répressions  des 21 et 22 Août dernier allaient dissuader les populations  à répondre aux manifestations du 25.   Mais c’est raisonner  sans connaître la détermination des Loméens.  Les manifestants du Collectif Sauvons le Togo (CST) ont effectué par milliers, et sous un  soleil  de plomb, la plus longue marche suivie  de meeting  ce samedi 25 Août 2012. Sur près de 10 kilomètres, ces manifestants ont répondu à l’appel de ce  Collectif. Après les compliments des responsables du Collectif à l’endroit de  la foule rassemblée à la plage, le rendez-vous est encore pris pour cette semaine avec une série d’activités dont les marches en tenue d’Eve des femmes de Lomé.

« Ils sont puissants et infatigables, qui sont-ils ?  Ce sont les FAT ».  C’était  un slogan qui faisait son temps chez les militaires au temps du parti unique incarné par le dictateur Eyadéma.  Aujourd’hui, elle est d’actualité chez les militants du CST qui l’ont démontré  et continuent de le faire  aux lendemains de violentes répressions et arrestations des 12 et 13 Juin puis de la semaine dernière. La détermination était au top le 25 Août. Commencée à la station Sun AGIP de Bè, la marche a chuté à la plage devant l’Hôtel de la Paix. C’est là où les responsables du CST ont tour à tour galvanisé la foule et appelé à une série de manifestations à partir de ce matin.

Concernant les manifestants arrêtés lors des marches des 21 et 22  Août dernier  et qui  sont transférés et détenus encore  à la prison civile de Lomé,  les femmes à travers leur porte-parole,  menacent  de débarquer en slips devant  la prison civile de  Lomé  jeudi 30 Août si d’ici là ils ne sont pas libérés.

Me Isabelle Manavi AMEGANVI a renchéri que la descente des femmes dans les rues  en tenue d’Eve s’inscrit dans le cadre général des revendications du Collectif.

« A l’exemple des femmes libériennes, j’appelle les Togolaises, les Loméennes à descendre dans la rue tout nues afin que nous soutenions ensemble les revendications du CST face à un pouvoir têtu », a-t-elle déclaré.

Elle a par ailleurs invité ses ‘’sœurs’’ à observer une semaine de grève  de sexe car, estime-t-elle, cette façon de procéder permet d’être en communion avec Dieu.

Abass Kaboua du Mouvement des républicains centristes (MRC), en ce qui le concerne, a déploré la façon dont les ressources de l’Etat sont gérées par Faure Gnassingbé. Il a décrit comment Gilbert Bawara sert d’intermédiaire au Chef de l’Etat pour lui dénicher des prostituées à Paris. Il a par ailleurs dénoncé les trois maux  qui minent la gouvernance de  Faure à savoir le sexe, l’alcool et la fête. Face aux dirigeants qui ne veulent pas  être exemplaires et respecter les lois prescrites, il n’y a d’autres solutions que de les faire partir, a-t-il dit.

Le Commandant Olivier Amah a renchéri que le Togo est malade et que le meilleur médicament à lui donner est l’article 150 de sa Constitution.  Aussi, affirmait-il que les corps habillés sont enfermés dans une bouteille. Il a demandé à la population rassemblée sur place de prier pour que cette bouteille se brise.

Les  responsables du CST à l’instar d’Agbéyomé et Fabre se sont consternés du fait qu’au temps chaud des mouvements de la semaine dernière, Faure Gnassingbé ait pu se rendre à l’étranger et s’informer  par le biais de ses proches de la situation qui prévalait au pays. C’est indigne  d’un Chef  d’Etat qui aime son peuple, a avoué  Zeus Ajavon.  Il est temps  pour  que  cesse  la « dilapidation de la souveraineté populaire », a conclu Jean-Pierre Fabre  en invitant la population  à s’aligner  sur le mot d’ordre de désobéissance civique contenue dans l’article 150.

Notons que le meeting de samedi a connu  la présence effective de tous les responsables  des entités qui composent le Collectif. La foule a également écouté les témoignages émouvants d’un jeune arrêté par les forces de l’ordre et torturé au camp gendarmerie de Lomé.

Une fois encore, le rendez-vous  est pris avec les populations  de Lomé et de ses environs ce matin au Château d’eau de  Bè  à partir de  8 heures et ce jusqu’à dimanche 02 Septembre.

 

Jean-Baptiste ATTISSO

L’Indépendant express N°225 du 28 aout 2012