Atelier du HCRRUN :
Les 10 commandements du Père Gustave Sanvee.
Les rôles et les responsabilités des acteurs et parties prenantes dans le processus de réformes :
Approches de la Société Civile et du Religieux
Introduction :
Aime et fais ce que tu veux (St Augustin l’Africain). Aime ton prochain comme toi-même. Le developpement est impossible s’il n’y a pas des hommes droits
Je lis dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise à la section 7 (les valeurs fondamentales de la vie sociale) du chapitre IV traitant des principes de la doctrine sociale de l’Eglise au n° 197 §2 : a) Rapport entre principes et valeurs
197 La doctrine sociale de l’Église, au-delà des principes qui doivent présider à l’édification d’une société digne de l’homme, indique aussi des valeurs fondamentales. Le rapport entre principes et valeurs est indéniablement un rapport de réciprocité, dans la mesure où les valeurs sociales expriment l’appréciation à attribuer aux aspects déterminés du bien moral que les principes entendent réaliser, en s’offrant comme points de référence pour une structuration opportune et pour conduire la vie sociale de manière ordonnée. Les valeurs requièrent donc à la fois la pratique des principes fondamentaux de la vie sociale et l’exercice personnel des vertus, donc des attitudes morales correspondant aux valeurs elles-mêmes.426
Toutes les valeurs sociales sont inhérentes à la dignité de la personne humaine, dont elles favorisent le développement authentique, et sont essentiellement: la vérité, la liberté, la justice et l’amour. 427 Leur pratique est une voie sûre et nécessaire pour atteindre le perfectionnement personnel et une vie sociale en commun plus humaine; elles constituent la référence incontournable pour les responsables de la chose publique, appelés à mettre en œuvre « les réformes substantielles des structures économiques, politiques, culturelles et technologiques et les nécessaires changements dans les institutions ».428 Le respect de la légitime autonomie des réalités terrestres conduit l’Église à ne pas se réserver des compétences spécifiques d’ordre technique et temporel,429 mais elle ne l’empêche pas d’intervenir pour montrer comment, dans les différents choix de l’homme, ces valeurs sont affirmées ou, vice-versa, niées.430
Les institutions qui régissent le fonctionnement de toute société sont gérées par des êtres humains. Ceux-ci doivent avoir la responsabilité d’assurer le bien-être à tous dans le respect de la volonté du peuple.
« Le développement est impossible, s’il n’y a pas des hommes droits, des acteurs économiques et des hommes politiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du bien commun » Le Pape émérite Benoît XVI dans Caritas in veritate n° 71
L’Eglise (les religieux dans leur ensemble : Christianisme, Islam, la RTA ou tout autre expression religieuse) ne propose pas de solutions techniques aux problèmes qui minent notre société, mais plutôt une éthique et des principes qui doivent être le substrat de l’action politique, de notre action commune pour le bien du peuple togolais. M’inspirant de la récente lettre pastorale des Evêques du Togo, je décline « Les rôles et responsabilités des acteurs et des parties prenantes dans le processus des réformes politiques et institutionnelles dans notre pays » dans 10 commandements, bases pour des avancées significatives.
1er Commandement : Tu respecteras les engagements que tu as souscrits dans l’intérêt du peuple. Il faut de l’honnêteté de la loyauté pour reconnaître ce qui est BIEN pour notre peuple.
2ème commandement : Tu ne compromettras pas les intérêts du peuple par ton attitude. L’intérêt du peuple doit être au dessus des calculs politiques que tu fais.
3ème commandement : Tu auras toujours à l’esprit qu’aucun sacrifice n’est aussi grand s’il doit permettre de respecter la volonté du peuple et assurer l’intérêt général. Respecter la volonté du peuple est indispensable pour une réelle réconciliation.
4ème commandement : Tu dois garder à l’esprit que tu es serviteur du peuple et que tu dépends avant tout de la volonté de celui-ci. Etre au service du peuple ce n’est pas se servir d’abord ; c’est plutôt servir les intérêts du peuple et être redevable vis-à-vis du peuple. Un peuple qui crie a besoin d’être écouté. Soyons permanemment à l’écoute du peuple
5ème commandement : Tu dois dire la vérité, respecter la parole donnée pour construire la solidarité et entretenir une confiance réelle indispensable à notre vie en commun.
Comment pouvons-nous construire une réelle solidarité et vivre en paix si nous ne pouvons pas nous faire confiance, si nous n’avons pas le courage d’oser avancer ?
6ème commandement : Tu dois éviter des attitudes qui sont susceptibles de raviver la haine ethnique et la défiance. Il est important de sauvegarder le vivre ensemble, la concorde sociale et la paix. L’acceptation de nos différences et le refus (rejet) de la violence sont un gage pour l’unité nationale.
7ème commandement : Tu dois te sentir responsable de la destinée du Togo. Si tout marche bien dans le pays, c’est grâce à toi et, si cela ne va pas, c’est de ta faute. Faire en sorte que tout marche est la meilleure option pour un acteur soucieux du bien du peuple.
8ème commandement : Tu dois incarner les valeurs fondamentales de ta communauté. Une communauté qui perd ses valeurs n’est plus digne d’être appelée communauté. Tu dois être le modèle de citoyen fortement imprégné de ces valeurs.
9ème commandement : Tu respecteras ton peuple et préserveras l’image de ton pays. Ton pays ne doit pas être le mauvais exemple de la démocratie. Les institutions et leur fonctionnement doivent être fortement enracinés dans la culture de ton pays et dans les principes démocratiques reconnus.
10ème commandement : tu dois préserver les acquis de la société et léguer un héritage vertueux aux générations futures.
Conclusion : Que tous les protagonistes engagés dans les réformes politiques et institutionnelles et Constitutionnelles manifestent une réelle volonté politique d’aller de l’avant et une bonne foi dans la volonté de trouver une solution pour la réconciliation au TOGO.