Arrestation de Robert Olympio : Une manœuvre de Gilchrist pour se venger de son cousin
Ils étaient plus d’une cinquantaine de manifestants arrêtés jeudi dans le quartier Bè lors de la répression de la manifestation organisée par le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) pour faire échec à la loi Bodjona sur la restriction des libertés de manifestations et de réunion au Togo.
Gardés à la gendarmerie nationale où ils ont subi, selon les intéressés, quelques cas de tortures, ils ont été libérés nuitamment vendredi sous la pression des responsables du FRAC et de certains défenseurs des Droits de l’Homme.
Parmi ces personnes arrêtées, on notait la présence d’un député à l’Assemblée nationale : Robert Olympio, le Secrétaire national à l’Organisation de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). Malgré l’immunité parlementaire qui le protégeait, le député ANC a été embastillé manu militari comme un vulgaire bandit par les gendarmes à Bè-Kondjindji alors qu’il venait participer à la marche organisée par le FRAC. Alors que l’avocat du FRAC est allé signaler aux gendarmes qu’il était un député et qu’il jouissait d’une immunité parlementaire, ils l’ont gardé une journée durant et ce n’est que le lendemain tard dans la nuit qu’ils l’ont élargi tout comme les autres personnes arrêtées lors de cette manifestation. Un comportement du pouvoir qui paraît curieux et qui appelle à des interrogations. Selon des sources concordantes, l’arrestation du député Olympio était planifié par Gilchrit Olympio qui digère toujours mal la prise de position de ce dernier en faveur de l’ANC dans la crise née au sein de l’UFC à l’issue de la présidentielle du 04 mars 2010. M. Robert Olympio fort de ses convictions politiques avait pris position pour le camp Jean- Pierre Fabre malgré les pressions familiales de l’opposant démystifié.
La tension entre lui et Gilchrit s’est encore plus amplifiée avec l’exclusion de l’Assemblée nationale de neuf députés Anc, une autre manœuvre de Gilchrist. Robert Olympio, cousin de Sylvanus Olympio, père de Gilchrist, qui est l’un des neuf (9) députés suppléants qui ont remplacé les députés ANC renvoyés de l’Assemblée nationale par la Cour Constitutionnelle avait débouté le groupe parlementaire UFC pour se retrouver à nouveau parmi les députés ANC qui étaient restés à l’Assemblée.
Ce que Gilchrist a difficilement digéré. C’est pour se venger de lui qu’il a commandité son arrestation. Le fait de le garder à la gendarmerie pendant une nuit est donc une punition à lui infligée par Gilchrist. La preuve, au moment où les sommités du FRAC s’apprêtaient à saisir les institutions parlementaires internationales pour leur faire cas de l’arrestation du député sans la levée de son immunité tout comme Kpatcha Gnassingbé, Gilchrist Olympio a fait appeler un responsable du FRAC pour lui annoncer qu’il venait de saisir Faure et que dans les trente minutes qui vont suivre, les détenus du jeudi 17 mars seront élargis
N’est-ce pas paradoxal que quelqu’un qui, plusieurs fois, a commandité les arrestations et répressions des manifestations organisées par Jean-Pierre Fabre et sa suite au nom de son alliance avec le RPT, puisse tenir de tels propos ? C’est la preuve qu’il en est encore pour quelque chose dans la répression de jeudi qui a fait plusieurs blessés.
En tout cas, l’arrestation du député Robert Olympio jeudi confirme à plus d’un titre que le couple RPT-UFC et Faure Gnassingbé sont déterminés à gouverner les Togolais par la force brute et dans l’ignorance totale des lois de la République. C’est bien dommage ! Plus ridicule, les manifestants relâchés nuitamment vendredi informent que les ministres présents à la gendarmerie avant leur libération notamment, Pascal Bodjona, Simedeho Victoire Dogbé-Tomegah, Elliot Ohin et Gnama Latta, leur ont demandé d’applaudir Faure Gnassingbé car c’est «grâce à la politique de réconciliation de Faure Gnassingbé »qu’ils ont été libérés.
Est-ce également au nom de cette « politique de réconciliation de Faure Gnassingbé » qu’ils ont été arrêtés alors qu’ils voulaient manifester pacifiquement ? La Constitution togolaise ne garantit-elle pas la liberté de manifestation ? Des faits qui confirment que les Togolais vivent dans une dictature sans précédent.
Le Correcteur N° 237 du 21 mars 2011