Déclaration
Agression et tentative d’assassinat du Président de l’ANC à son domicile
Le lundi 16 juillet 2012, la présidence de la République publie un communiqué demandant au Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile de lui soumettre dans les 48h un rapport suite à l’attaque du domicile du Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Jean-Pierre FABRE, le samedi 14 juillet 2012, par les forces de l’ordre.
Le mercredi 18 juillet 2012, le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile rend publique une déclaration dans laquelle il affirme qu’ « il a été établi sans équivoque que le domicile du Président de l’Alliance Nationale pour le Changement a subi, le 14 juillet 2012, des voies de fait imputables à des éléments des forces de l’ordre. »
Cette déclaration appelle de la part de l’ANC les observations suivantes :
- Le communiqué de la présidence de la République et la déclaration du Ministre de la Sécurité ne comportent la moindre expression de compassion à l’endroit des populations qui ont subi, pendant toute la journée du samedi 14 juillet 2012, les pires exactions perpétrées à Kodjoviakopé par un impressionnant dispositif des forces de l’ordre déployé dans tout le quartier.
- Ni le Chef de l’Etat, ni le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile n’ont daigné présenter leurs regrets au Président National de l’ANC et à sa famille.
- Fidèle à la politique de mensonge, de duplicité et de double langage du régime RPT, le Ministre s’emploie une fois encore à masquer la réalité des faits en parlant seulement de « quatre fautifs » alors qu’il s’agit bel et bien d’un commando d’une dizaine d’éléments qui ont pris d’assaut le domicile de Monsieur FABRE, à coups de grenades lacrymogènes, de grenades à fragmentation et de balles en caoutchouc. Les photos et vidéos identifient clairement la présence de quatre agents à l’intérieur de la maison et six, dont un en tenue de SRI, à l’extérieur, en train de balancer les grenades dans la maison de Monsieur FABRE.
- En prétendant faire « sien le principe de la tolérance zéro pour tous les abus dont se rendent coupables ceux qui sont investis de la responsabilité de protéger les citoyens », le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile dit des contre-vérités dans la mesure où ce n’est pas la première fois que Monsieur Jean-Pierre FABRE et des leaders de l’opposition démocratique sont agressés physiquement et leur domicile attaqué par les forces de l’ordre. Les auteurs de ces forfaits sont connus de tous et aucun d’eux n’a jamais été inquiété. Il s’agit notamment du capitaine Kondo qui a asséné, le 1er septembre 2010, un violent coup de matraque dans le dos de Monsieur FABRE, alors Président de Groupe Parlementaire à l’Assemblée Nationale et du capitaine Akakpo qui, avec ses hommes, pendant plusieurs mois, a poursuivi Monsieur FABRE dans les rues de Lomé et assiégé son domicile à coups de grenades lacrymogènes et de divers projectiles.
- Les propos du Ministre selon lequel « des éléments se sont retrouvés sur les lieux à la suite d’une poursuite contre des manifestants » appellent certaines questions : pour quelle raison et à qui obéissent, les forces de l’ordre qui déploient depuis un mois, tous les samedis, un dispositif autour du domicile de Jean-Pierre Fabre pour l’empêcher de se rendre aux marches du FRAC alors que les formalités administratives légales sont dûment accomplies? Pour quelle raison, ce samedi 14 juillet 2012, après avoir réprimé la manifestation à Kondjindji, les forces de l’ordre ont-elles redéployé leur dispositif autour du domicile de Jean-Pierre Fabre et l’ont maintenu de 10h à18h environ si ce n’est pour réaliser leur sinistre besogne ?
- Contrairement aux insinuations du Ministre de la Sécurité, c’est plutôt le régime RPT et les forces de l’ordre instrumentalisées qui ont besoin de leçons de civisme. En effet, les manifestations pacifiques de l’ANC, du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) et du Collectif « Sauvons le Togo » ( CST), sauvagement réprimées par les forces de l’ordre, sont toujours organisées dans le strict respect des lois de la République. Les populations togolaises n’ont jamais oublié les exactions que les forces de l’ordre ont exercées sur elles et sur les leaders des partis de l’opposition démocratique, de façon constante, notamment en 1998, 2005 et 2010.
De ce qui précède, il résulte que cette énième attaque du domicile de Jean-Pierre FABRE est une mission planifiée, destinée à porter atteinte à l’intégrité physique et à la vie du Président National de l’ANC, une mission dont les auteurs et commanditaires ne doivent nullement échapper à la loi. En effet, la quantité de douilles ramassées au domicile de Jean-Pierre FABRE témoigne non seulement de la violence de l’agression mais aussi de la rage de tuer.
L’ANC dénonce et condamne cette agression sauvage, la culture de l’impunité ainsi que le mensonge et la duplicité du régime RPT. Elle exige la démission immédiate du Directeur Général de la Police et du Commissaire central de la ville de Lomé.
L’ANC réitère sa sympathie et sa compassion à ses militants et sympathisants ainsi qu’aux populations togolaises victimes de cette violence gratuite.
L’ANC appelle les populations togolaises à une vigilance accrue et les invite à rester déterminées et mobilisées autour de l’ANC, du FRAC et du CST en vue de mettre un terme aux violations des droits de l’homme et à l’impunité dans notre pays.
Fait à Lomé, le 19 juillet 2012,
Le Vice-Président de l’ANC
(Signé)
Patrick LAWSON-BANKU